Comme le disait Michel Therrien lui-même, ce ne sont pas nécessairement les deux défaites qui ont fait le plus mal en fin de semaine. C'est la façon dont le Canadien a perdu qui a le plus déçu l'entraîneur. "Pour rivaliser avec des équipes comme celles-là (Buffalo et Ottawa), il faut jouer avec émotion, excitation et effort. Ce ne fut pas le cas au cours du week-end." Il ne pouvait mieux dire, en effet!

Mais comment peut-on s'effondrer de la sorte après avoir travaillé avec tant d'ardeur au cours des dernières semaines, direz-vous? Bonne question. C'est à se demander si le rendement de Zubrus et de Rucinsky, deux joueurs clés qui se traînent lamentablement les pieds depuis qu'ils sont de retour, n'est pas venu briser une belle étanchéité qui existait au niveau de l'éthique de travail.

Au-delà des chances mathématiques ou des simples déductions logiques, le Canadien s'est surtout sorti virtuellement de la course aux séries ce week-end par son comportement sur la patinoire. Certains, comme Koivu, semblent au bout du rouleau. D'autres, comme Brisebois et Weinrich, ont la tête ailleurs pour les raisons que l'on connaît. Puis, il y a ceux qui, comme les deux joueurs mentionnés au paragraphe précédent, donnent l'impression qu'ils n'attendent qu'un signal d'André Savard pour déguerpir au plus vite.

Avec encore 10 jours à faire au mois de février, le cœur du Canadien de Montréal a flanché. Et dire qu'il reste encore 22 matchs à disputer d'ici la fin de la saison. Cela risque d'être long, mes amis! Ne reste plus qu'à souhaiter qu'André Savard soit très actif sur le marché des transactions pour au moins nous donner envie à la saison prochaine. Il n'y a rien d'autre vraiment à souhaiter, il me semble!

Les Sénateurs au sommet

Les Sénateurs d'Ottawa sont de retour au sommet de l'Association Est. Pas seulement au classement, mais surtout dans leur façon de jouer. Au cours des deux dernières semaines, l'équipe de Jacques Martin a traversé avec brio l'une des portions les plus difficiles de son calendrier.

Avec trois points sur quatre contre New Jersey, avec une victoire convaincante sur l'Avalanche du Colorado, avec deux triomphes pas trop éprouvants contre les Islanders et le Canadien, il n'y eut pour ainsi dire que la défaite en prolongation contre Buffalo il y a 10 jours pour entacher un tant soit peu une séquence spectaculaire.

Avec l'arrivée rapide du printemps, l'entraîneur Martin (assurément l'un des trois meilleurs de la LNH) ne peut que se réjouir en constatant qu'il peut compter sur trois joueurs exceptionnels dans les trois zones du jeu. Trois joueurs qui ont été dominants lors de la dernière série de succès.

Devant le filet, Patrick Lalime continue d'afficher une tenue remarquable et il inspire une confiance qu'on avait pas vue jusqu'ici à Ottawa. "Nous avons enfin un vrai gardien numéro un, un grand gaillard calme, solide, mature et très fort techniquement", nous disait Martin l'autre jour. Il a bien raison. D'ailleurs, pour la première fois depuis que les Sénateurs participent aux séries, on ne parle plus de l'urgence de trouver un gardien fiable sur le marché avant la date limite des transactions.

A la défense, Wade Redden joue de façon exceptionnelle depuis quelques mois. Après avoir connu un début de saison plutôt lent, le jeune arrière excelle présentement dans toutes les facette du jeu. Il arrache constamment la rondelle à l'adversaire dans son territoire, il relance l'attaque comme pas un et il s'impose de plus en plus à l'attaque, particulièrement lors des jeux de puissance. Redden a certainement mérité une invitation pour Salt Lake City.

A l'avant, Alexeï Yashin est redevenu l'un des marqueurs les plus redoutables de toute la LNH. Pendant que Bonk et Hossa s'enfonçaient dans une profonde léthargie, le joueur russe a pris les choses en mains. Au cours des 18 derniers matchs, il a affiché un niveau de production digne d'une grande étoile. En plus, il est évident qu'il a retrouvé le plaisir de jouer et que son niveau de motivation est de retour au sommet.

Avec de tels leaders, qui sont entourés de coéquipiers hautement talentueux, les Sénateurs peuvent se fixer des objectifs ambitieux d'ici la fin de la saison et en vue des séries. Suffit d'éviter les blessures, évidemment…

La triste fin d'une légende

La mort de Dale Earnhardt a bouleversé le monde de la course automobile et celui du sport en général. Comme l'écrivait un collègue américain, dimanche, son décès est aussi marquant pour le Nascar que celui d'Ayrton Senna le fut pour la F1, en 1994.

Et comme dans le cas lors de la mort de Senna, il faut souhaiter de tout cœur que le décès tragique de Earnhardt serve de sérieuse matière à réflexion pour les dirigeants de la populaire série nord-américaine. Les courses se déroulent de plus en plus à la limite de la catastrophe et la récente série de tragédies n'en est qu'une preuve éloquente.

Malheureusement, il faut parfois qu'un grand disparaisse pour qu'on commence à comprendre