Le vrai remplaçant de Markov : Carey Price
Hockey mercredi, 17 nov. 2010. 11:41 samedi, 14 déc. 2024. 22:59
Quand Andrei Markov a subi une lacération à un talon, il y a un peu plus d'un an, la panique s'était emparée des fans de l'équipe. Sans son général, on ne voyait pas comment le Canadien allait pouvoir accumuler suffisamment de points durant son absence pour accéder aux séries.
La situation était bien différente de celle d'aujourd'hui. Le Canadien comptait sur deux jeunes gardiens de but dont la solide contribution représentait encore un point d'interrogation. Carey Price était un haut choix de repêchage qui n'avait encore rien démontré. Jaroslav Halak, un 271e choix, semblait destiné à jouer dans l'ombre de l'autre.
C'était devenu si important de remplacer Markov à court terme qu'on était allé chercher, à Trois-Rivières, un canon sur patins en Marc-André Bergeron.
Je ne dis pas que Pierre Gauthier ne sera pas tenté de répéter la décision qu'avait prise Bob Gainey, mais la position de l'équipe est actuellement si solide entre les poteaux et à la ligne bleue qu'il pourrait ne pas ressentir le même sentiment d'urgence. C'est rassurant de constater que Price, choisi parmi les étoiles du match dans 12 de ses 17 présences, s'est hissé au rang des meilleurs gardiens du circuit en remportant notamment ses quatre derniers matchs de brillante façon.
Depuis que Markov a subi cette autre blessure qui pourrait aller jusqu'à compromettre sa carrière, les suggestions visant à lui trouver un remplaçant adéquat n'ont pas manqué. Tout a été dit, de Bergeron à P.K. Subban en passant par un comité de défenseurs soudainement forcés de se partager les nombreuses minutes que Markov passait sur la glace.
On l'a d'ailleurs constaté dans le match contre les Flyers quand Roman Hamrlik (24:06), Jaroslav Spacek (23:00), Josh Gorges (22:46) et Hal Gill (19:09) ont été tenus très occupés. Chacun d'eux s'est fort bien débrouillé pour une première soirée sans le quart-arrière de l'équipe, mais peut-on vraiment exiger de Spacek, de Hamrlik et de Gill, qui totalisent 107 ans et 40 années d'expérience dans la ligue, de jouer avec la même efficacité durant le reste de la saison, en tenant compte que Markov, dans le plus dramatique des cas, ne puisse pas revenir?
Sur le plan de l'étanchéité à la ligne bleue, la question mérite certainement d'être posée. Quant au quart-arrière recherché, l'équipe le possède déjà. Subban est le successeur à court et à moyen terme de Markov. Bien sûr, il devra polir son style, préconiser un jeu moins échevelé et ne pas se comporter comme s'il mettait sa tête à prix tous les soirs, mais Subban est l'autre élément qui manquait au Canadien quand Markov s'est blessé l'an dernier.
Sa très rapide progression permettra peut-être à son directeur général d'aborder la possible renégociation de contrat de Markov d'une façon plus éclairée. Subban est peut-être la raison majeure qui pourrait inciter le Canadien à rompre sa longue association avec Markov en refusant de s'aventurer dans une entente de plusieurs millions de dollars avec lui.
Par ailleurs, si le Canadien ne risque pas de trop souffrir de la perte de Markov sur le plan offensif, qui pourra colmater l'énorme brèche qui vient d'être créée à la ligne bleue? Qui apaisera l'inquiétude des joueurs quand le Canadien se mesurera aux meilleures formations de la ligue? Qui réparera les gaffes qui seront commises par des défenseurs à qui on en aura déjà beaucoup trop demandé?
Comme dans le cas de Subban, cette perle rare, le Canadien la possède déjà. N'allez pas chercher plus loin. On peut chanter sur tous les toits que les défenseurs du Canadien se défendront en comité au cours des prochains mois, mais le véritable remplaçant de Markov porte les plus grosses jambières. De la façon dont Price s'est comporté jusqu'ici, pas un seul joueur n'est en mesure d'en apporter autant à l'équipe. Personne, y compris Markov, peut faire une telle différence entre une formation ordinaire et une puissance dans la ligue.
L'an dernier, c'était la panique quand Markov est disparu du vestiaire. Cette fois, même si le Canadien forme évidemment une meilleure équipe avec le défenseur russe dans sa formation, c'est moins alarmant. Beaucoup moins alarmant.
Scène d'horreur
Ce n'était pas beau à voir. Jeff Halpern s'est retrouvé face à la baie vitrée dans un coin de patinoire en tentant de contrôler la rondelle à ses pieds. Darrell Powe a vite compris qu'il pouvait lui faire très mal.
Il lui a vigoureusement appliqué son coude derrière la nuque en lui écrasant le visage dans la vitre. Le coup a été si sournois, si brutal, que Halpern, littéralement assommé, en a perdu son casque avant de tomber lourdement sur le dos et de se frapper la tête sur la glace.
Ils étaient deux officiels chargés de suivre la rondelle, Kevin Pollock et François Saint-Laurent. Posté à 10 pieds de cet assaut, Pollock a tout vu. Zéro réaction de sa part. Au loin, Saint-Laurent n'a pas réparé la gaffe de l'autre. La ligue devra maintenant suspendre Powe pour corriger l'inertie de ses arbitres.
Pareille scène d'horreur a déjà conduit à la création d'un trophée dans la Ligue nationale : le Bill Masterton, en hommage à l'ancien joueur des North Stars du Minnesota dont la tête dénudée s'était fracassée sur la glace. Il y avait laissé sa vie à ses premiers pas dans la ligue. Il en était à son 38e match.
Halpern, le regard perdu, avait les jambes molles en quittant la glace supporté par les soigneurs. Il a été chanceux. Il aurait pu se fracturer le crâne lui aussi.
Cela va se produire un jour. Quelqu'un va mourir sur la patinoire pendant que des arbitres tourneront la tête et que la ligue sera occupée à distribuer des sentences bonbons à ses matraqueurs.
Et pour se donner bonne conscience, Gary Bettman et compagnie créeront un autre trophée pour honorer la mémoire d'une victime d'un sport incapable de se policer.
Latendresse : Ça ne va pas
Ça ne va pas pour Guillaume Latendresse qu'une blessure à l'aine tient à l'écart du jeu depuis huit matchs. Les traitements ont jusqu'ici changé peu de choses à sa condition.
La direction du Wild déterminera au cours des prochains jours si Latendresse devra être opéré. S'il passe sous le bistouri, il sera absent durant six à huit semaines. Un coup très dur pour une équipe dont l'attaque manque déjà terriblement de marqueurs.
La situation était bien différente de celle d'aujourd'hui. Le Canadien comptait sur deux jeunes gardiens de but dont la solide contribution représentait encore un point d'interrogation. Carey Price était un haut choix de repêchage qui n'avait encore rien démontré. Jaroslav Halak, un 271e choix, semblait destiné à jouer dans l'ombre de l'autre.
C'était devenu si important de remplacer Markov à court terme qu'on était allé chercher, à Trois-Rivières, un canon sur patins en Marc-André Bergeron.
Je ne dis pas que Pierre Gauthier ne sera pas tenté de répéter la décision qu'avait prise Bob Gainey, mais la position de l'équipe est actuellement si solide entre les poteaux et à la ligne bleue qu'il pourrait ne pas ressentir le même sentiment d'urgence. C'est rassurant de constater que Price, choisi parmi les étoiles du match dans 12 de ses 17 présences, s'est hissé au rang des meilleurs gardiens du circuit en remportant notamment ses quatre derniers matchs de brillante façon.
Depuis que Markov a subi cette autre blessure qui pourrait aller jusqu'à compromettre sa carrière, les suggestions visant à lui trouver un remplaçant adéquat n'ont pas manqué. Tout a été dit, de Bergeron à P.K. Subban en passant par un comité de défenseurs soudainement forcés de se partager les nombreuses minutes que Markov passait sur la glace.
On l'a d'ailleurs constaté dans le match contre les Flyers quand Roman Hamrlik (24:06), Jaroslav Spacek (23:00), Josh Gorges (22:46) et Hal Gill (19:09) ont été tenus très occupés. Chacun d'eux s'est fort bien débrouillé pour une première soirée sans le quart-arrière de l'équipe, mais peut-on vraiment exiger de Spacek, de Hamrlik et de Gill, qui totalisent 107 ans et 40 années d'expérience dans la ligue, de jouer avec la même efficacité durant le reste de la saison, en tenant compte que Markov, dans le plus dramatique des cas, ne puisse pas revenir?
Sur le plan de l'étanchéité à la ligne bleue, la question mérite certainement d'être posée. Quant au quart-arrière recherché, l'équipe le possède déjà. Subban est le successeur à court et à moyen terme de Markov. Bien sûr, il devra polir son style, préconiser un jeu moins échevelé et ne pas se comporter comme s'il mettait sa tête à prix tous les soirs, mais Subban est l'autre élément qui manquait au Canadien quand Markov s'est blessé l'an dernier.
Sa très rapide progression permettra peut-être à son directeur général d'aborder la possible renégociation de contrat de Markov d'une façon plus éclairée. Subban est peut-être la raison majeure qui pourrait inciter le Canadien à rompre sa longue association avec Markov en refusant de s'aventurer dans une entente de plusieurs millions de dollars avec lui.
Par ailleurs, si le Canadien ne risque pas de trop souffrir de la perte de Markov sur le plan offensif, qui pourra colmater l'énorme brèche qui vient d'être créée à la ligne bleue? Qui apaisera l'inquiétude des joueurs quand le Canadien se mesurera aux meilleures formations de la ligue? Qui réparera les gaffes qui seront commises par des défenseurs à qui on en aura déjà beaucoup trop demandé?
Comme dans le cas de Subban, cette perle rare, le Canadien la possède déjà. N'allez pas chercher plus loin. On peut chanter sur tous les toits que les défenseurs du Canadien se défendront en comité au cours des prochains mois, mais le véritable remplaçant de Markov porte les plus grosses jambières. De la façon dont Price s'est comporté jusqu'ici, pas un seul joueur n'est en mesure d'en apporter autant à l'équipe. Personne, y compris Markov, peut faire une telle différence entre une formation ordinaire et une puissance dans la ligue.
L'an dernier, c'était la panique quand Markov est disparu du vestiaire. Cette fois, même si le Canadien forme évidemment une meilleure équipe avec le défenseur russe dans sa formation, c'est moins alarmant. Beaucoup moins alarmant.
Scène d'horreur
Ce n'était pas beau à voir. Jeff Halpern s'est retrouvé face à la baie vitrée dans un coin de patinoire en tentant de contrôler la rondelle à ses pieds. Darrell Powe a vite compris qu'il pouvait lui faire très mal.
Il lui a vigoureusement appliqué son coude derrière la nuque en lui écrasant le visage dans la vitre. Le coup a été si sournois, si brutal, que Halpern, littéralement assommé, en a perdu son casque avant de tomber lourdement sur le dos et de se frapper la tête sur la glace.
Ils étaient deux officiels chargés de suivre la rondelle, Kevin Pollock et François Saint-Laurent. Posté à 10 pieds de cet assaut, Pollock a tout vu. Zéro réaction de sa part. Au loin, Saint-Laurent n'a pas réparé la gaffe de l'autre. La ligue devra maintenant suspendre Powe pour corriger l'inertie de ses arbitres.
Pareille scène d'horreur a déjà conduit à la création d'un trophée dans la Ligue nationale : le Bill Masterton, en hommage à l'ancien joueur des North Stars du Minnesota dont la tête dénudée s'était fracassée sur la glace. Il y avait laissé sa vie à ses premiers pas dans la ligue. Il en était à son 38e match.
Halpern, le regard perdu, avait les jambes molles en quittant la glace supporté par les soigneurs. Il a été chanceux. Il aurait pu se fracturer le crâne lui aussi.
Cela va se produire un jour. Quelqu'un va mourir sur la patinoire pendant que des arbitres tourneront la tête et que la ligue sera occupée à distribuer des sentences bonbons à ses matraqueurs.
Et pour se donner bonne conscience, Gary Bettman et compagnie créeront un autre trophée pour honorer la mémoire d'une victime d'un sport incapable de se policer.
Latendresse : Ça ne va pas
Ça ne va pas pour Guillaume Latendresse qu'une blessure à l'aine tient à l'écart du jeu depuis huit matchs. Les traitements ont jusqu'ici changé peu de choses à sa condition.
La direction du Wild déterminera au cours des prochains jours si Latendresse devra être opéré. S'il passe sous le bistouri, il sera absent durant six à huit semaines. Un coup très dur pour une équipe dont l'attaque manque déjà terriblement de marqueurs.