Ce sera difficile pour les Blackhawks de Chicago de revenir de l'arrière dans la série face aux Red Wings. Detroit est une équipe tellement expérimentée.

Durant ma carrière, j'ai remonté deux fois un déficit de 0-2 et je ne veux pas dire que c'est impossible pour les Hawks de remonter et passer en finale, mais je maintiens que ce sera excessivement difficile parce que les Red Wings savent comment gagner.

Chicago a disputé deux bons matchs depuis le début de cette série mais dès que les Blackhawks commettent une petite erreur, les Red Wings capitalisent très souvent. Brian Campbell peut en témoigner à la suite du deuxième match.

Les Blackhawks auraient mérité un meilleur sort mardi mais quand tu affrontes une équipe aussi patiente et qui ne panique jamais, il est difficile de s'en sortir. Quand Chicago a une chance, il a intérêt à en profiter parce que les Red Wings ne tarderont pas à réagir.

Les Red Wings me font penser à des loups qui guettent leurs proies. Quand vous n'y attendez pas, ils sautent sur leurs victimes. Il s'agit d'une équipe qui a été bâtie de la sorte. Les joueurs des Red Wings ne s'énervent jamais et rien ne semble les déranger. Cette organisation est programmée de la sorte.

C'est dur pour le moral de jouer contre les Red Wings. Tu entres dans le vestiaire après une période, tu as lancé 18 fois et c'est l'égalité 1-1. Mais que voulez-vous, ce sont les Red Wings, une équipe qui mise sur un gardien dont tout le monde doute mais qui fait le travail match après match. Il faut d'ailleurs montrer plus de respect à Chris Osgood, qui pourrait ajouter une autre coupe Stanley à son palmarès.

Les jeunes joueurs des Blackhawks en donnent pour leur argent aux vieux routiers des Red Wings. Je peux vous assurer que les deux journées de congé vont faire du bien aux vieilles jambes des Wings. De plus, n'oubliez pas que les Red Wings ont disputé beaucoup plus de matchs que les autres équipes au fil des ans. Un jour, ça rattrape son homme.

Comme l'a dit Joel Quennville, c'est une défaite brutale parce que son équipe méritait un meilleur sort. Les Hawks ont assez bien joué pour gagner mais ils ont perdu. Quand tu rentres au vestiaire, tu te poses alors de sérieuses questions. Les Red Wings font mal mentalement à leurs adversaires. Ils ne lâchent jamais. Anaheim peut en témoigner.

Les succès année après année des Red Wings s'expliquent par l'excellent travail de leur administration. L'équipe est unique dans son genre pour recruter des joueurs, particulièrement des Européens. Il suffit de penser à Jonathan Ericsson (291e choix au total), Henrik Zetterberg (210e choix au total) et Pavel Datsyuk (171e choix au total). Il y a aussi Dan Cleary dont personne ne voulait mais qui a bénéficié d'un essai avec l'équipe. Ça représente bien les Red Wings, une équipe différente.

J'étais avec les Red Wings à l'époque de Jim Devellano comme directeur général. L'actuel dg Ken Holland était responsable du dépistage et Jim Nill, qui mériterait d'avoir sa chance comme dg, jouait pour moi. Les Red Wings gardent leurs employés au niveau de l'administration. Tout le monde connaît la philosophie de l'équipe. Puis, c'est un privilège d'endosser l'uniforme des Red Wings. Marian Hossa par exemple a accepté une diminution de salaire pour se joindre à cette équipe parce qu'il croyait avoir la chance de gagner la coupe Stanley. C'est l'exemple parfait d'une formation très respectée dans la LNH.

Propos recueillis par Robert Latendresse