À l’aube de la 45e finale de la LHJMQ, on se disait que nous devrions avoir droit à un excellent duel. Après tout, seulement une victoire avait séparé le Drakkar des Foreurs en saison régulière. En raison de l’expérience du Drakkar en séries, la plupart favorisaient Baie-Comeau, mais tous s’attendaient à une longue série en six ou sept matchs.

Eh bien on y est! La victoire du Drakkar dans le match numéro quatre nous assure d’une série d’au minimum six matchs. Ça peut avoir l’air surprenant, mais moins de la moitié des 44 premières finales se sont rendues à ce nombre de matchs (17 sur 44). Dans l’histoire des grandes finales de la Coupe du Président, il y a d’ailleurs eu deux fois plus de balayage en quatre matchs que de « longues » séries se rendant à la limite de sept matchs (14 contre 7).

À bien des égards, le duel ultime de la LHJMQ ressemble à l’affrontement Canadien-Bruins… D’abord la série est à égalité avec deux victoires partout, chaque équipe a gagné un match sur la patinoire adverse et chaque équipe a gagné un match en prolongation.

Que retenir des quatre premiers affrontements Drakkar-Foreurs? Premièrement, deux des quatre duels se sont réglés en prolongation. Dans l’histoire de la grande finale, c’est la huitième fois que cela se produit. On retient aussi l’excellent travail des deux gardiens Philippe Cadorette et Antoine Bibeau. Les portiers tiennent leur équipe respective dans le match. Si les Foreurs ont déjà deux coupes du Président dans leur histoire (1998 et 2001), le Drakkar n’a jamais été aussi près de son premier sacre. L’an passé, Baie-Comeau n’avait gagné qu’un seul match en finale contre Halifax.

On retient aussi les performances d’Anthony Mantha des Foreurs qui, avec ses deux buts dans le match numéro 4, compte maintenant quatre buts en finale et surtout 22 filets en 21 matchs depuis le début des présentes séries. Ce n’est pas très compliqué cela fait maintenant huit mois que Mantha marque un but par match en moyenne (79 en 78), saison et séries incluses. Mario Durocher emploie Mantha à outrance. Je m’amuse d’ailleurs à calculer le temps d’utilisation du grand numéro 8 des Foreurs et au cours des quatre premiers matchs, cela va comme suit : 24 min 05, 24 min 07, 22 min 28 et 24 min 42 mercredi soir. Mantha a aussi été sur la glace pour 6 des 14 minutes de la prolongation.

On le disait avant le début de la finale, il faudrait que les gros canons du Drakkar fassent plus de bruit, car l’attaque a beaucoup de difficultés à donner un coussin à Philippe Cadorette. Mercredi soir, c’était la première fois que Baie-Comeau inscrivait quatre buts en 11 matchs (demi-finale et finale). Il faut remonter au dernier match contre les Huskies (9 avril) pour retrouver la dernière fois où le Drakkar détenait une avance de trois buts après 40 minutes. Il est vrai que l’ADN du Drakkar est d’abord et avant tout le jeu défensif, mais un peu d’attaque une fois de temps en temps serait la bienvenue.

Bref, la finale de la LHJMQ est âprement disputée et elle est maintenant devenue une étape 2-de-3. Une équipe québécoise va donc soulever la coupe du Président après six matchs dimanche après-midi à Val-d’Or ou encore mardi prochain à Baie-Comeau au terme du septième match… Pas de doute, ça va être intéressant!