Matthew Welsh a excellé autant à l'école que sur la patinoire
LHJMQ mercredi, 29 avr. 2020. 08:00 mercredi, 29 avr. 2020. 09:47MONTRÉAL – Il est arrivé dans la LHJMQ comme un petit gardien relativement sous-estimé, il en ressort avec des records épatants et des distinctions académiques tout autant fascinantes. Mais le but demeure le même, Matthew Welsh vise encore le hockey professionnel et la LNH.
Durant son parcours de cinq saisons avec les Islanders de Charlottetown, le gardien de cinq pieds onze pouces n’a jamais cessé de confondre les sceptiques sur la patinoire. Dès son année recrue, il a surpris ses dirigeants en brillant pendant l’aventure de Mason McDonald avec Équipe Canada Junior. Graduellement, il est devenu le roc du club devenant même, cette saison, le gardien ayant joué le plus de minutes dans l’histoire de la LHJMQ. Il se dirigeait d’ailleurs vers une troisième année de suite avec plus de 3000 minutes d’action devant le filet avant l’interruption provoquée par la COVID-19.
À l’instar d’une panoplie de vétérans, Welsh aurait mérité de savourer la conclusion de son parcours dans la LHJMQ. C’est particulièrement vrai quand on a passé 13 080 minutes sur la glace à défendre les couleurs de son équipe.
« Quand la saison a été annulée, c’était le choc, ça en faisait beaucoup à encaisser. Il a fallu se faire à l’idée même si c’est évident que c’est une fin décevante », a-t-il témoigné.
Malgré ce mandat éreintant, Welsh a démontré que c’était possible d’exceller en même temps sur les bancs d’école. Modeste en entrevue, Welsh attribue justement une partie de sa réussite scolaire exemplaire au fait qu’il a pu poursuivre ses études directement à l’université et non via une plate-forme en ligne comme bien des hockeyeurs juniors.
« C’était une très bonne chose pour moi. L’horaire cadrait très bien avec les entraînements le matin et j’allais à l’école ensuite. On quittait la glace vers midi et ça me donnait du temps pour étudier par la suite. La clé a vraiment été la discipline et de travailler fort pour ne pas accumuler de retard. Même dans les longs trajets d’autobus, il faut faire sa part », a exposé Welsh dans une entrevue avec le RDS.ca il y a quelques jours.
Originaire de Halifax, Welsh ne parle pas français et il a rapidement compris que c’était une bénédiction pour lui de poursuivre son parcours de hockeyeur dans les Maritimes où les universités anglophones à proximité des équipes de la LHJMQ sont plus nombreuses.
Comme il est habitué de le faire sur la patinoire en raison de son physique peu imposant (cinq pieds onze pouces), Welsh a redoublé d’ardeur à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard où il a complété 23 cours en trois ans avec une moyenne de 3,8 sur 4,3.
Pas étonnant qu’il ait mérité le trophée Marcel-Robert, remis à l’étudiant-athlète par excellence du circuit Courteau, la saison dernière et qu’il soit de nouveau parmi les finalistes cette année. On en finit par croire que ses coéquipiers doivent parfois utiliser son aplomb académique pour solliciter son aide.
« Je dois dire que les gars sont plutôt bons à l’école dans notre équipe. Je donne surtout un coup de pouce aux jeunes qui commencent l’université. Juste de se retrouver sur le campus, de s’inscrire aux cours, savoir lesquels choisir et tout ça, ce n’est pas évident », a indiqué celui qui étudie en finance et comptabilité.
À partir de la saison prochaine, Welsh tentera de se rapprocher de la LNH en portant les couleurs des Huskies de l’Université Saint Mary’s. Personne n’a eu à lui expliquer que ça constituait un détour vers la LNH.
« J’ai toujours travaillé pour cet objectif et je ne suis clairement pas prêt de jeter l’éponge. Je fais tout pour me préparer en vue d’une occasion avec une équipe de la LNH. C’est ce que je souhaite le plus », a soutenu Welsh qui avait participé, l’an dernier, au camp de développement des Sabres de Buffalo et au tournoi des recrues.
Féru de chiffres, il sait très bien que les gardiens mesurant moins de six pieds constituent des exceptions dans la LNH. Ainsi, il a eu beau analyser attentivement le répertoire de Carey Price depuis une dizaine d’années, il essaie avant tout de reproduire l’éventail d’un autre gardien.
« J’essaie de m’inspirer de Juuse Saros, l’un des petits gardiens qui me ressemble. Il est très efficace dans ses déplacements et j’essaie d’apprendre de ce qu’il fait », a évoqué Welsh à propos de l’athlète des Predators de Nashville qui possède la même stature que lui.
Toutefois, il réalise que les équipes de la LNH doivent composer avec des priorités particulières présentement. S’il n’obtient pas une autre audition cet été, il pourra se consoler temporairement en jouant avec son grand frère Nicholas, un ancien des Cataractes de Shawinigan et des Wildcats de Moncton qui devrait représenter Saint Mary’s pour une troisième année.
« Ce serait la première fois. C’était merveilleux de l’affronter dans la LHJMQ, on a eu plusieurs bonnes confrontations surtout quand il était avec Moncton. Il jouait passablement sur le jeu de puissance donc j’ai eu à arrêter plusieurs de ses lancers. Il a obtenu quelques passes contre moi, mais au moins, aucun but et j’en suis bien heureux », a-t-il souligné en riant.
Il s’en est fallu de peu pour que Welsh croise également le fer avec son jeune frère Zach, mais celui-ci a été limité à une partie avec les Screaming Eagles du Cap-Breton cette saison.
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Tout ce qu’il souhaite à Zach, c’est de pouvoir développer des amitiés aussi solides que les siennes avec plusieurs coéquipiers comme Keith Getson, Pierre-Olivier Joseph et Pascal Aquin. Et que dire des membres de sa famille de pension où il a habité pendant cinq ans, ils feront toujours partie de sa vie.
Le passage de Welsh avec les Islanders ne sera pas oublié de sitôt. À preuve, il est également en lice pour le trophée Paul-Dumont (personnalité de l’année) en compagnie d’Alexis Lafrenière et Dawson Mercer.
La marque de respect ultime est venue durant son bilan virtuel avec son entraîneur Jim Hulton.
« C’était assurément différent des autres années quand ça se passe en personne. C’était impossible de se serrer la main, de se dire un vrai au revoir. Mais, après cinq ans, j’ai une relation solide avec mon entraîneur et les adjoints. Ils m’ont demandé mon avis, des conseils pour améliorer le programme des Islanders, pour savoir ce qui fonctionne et ce qui peut être changé. J’ai tout de même très hâte de les revoir en personne pour se rappeler de bons moments », a conclu Welsh en songeant sans doute à son rendement en séries face à l’Armada de Blainville-Boisbriand.