MONTRÉAL – Au fil des trois derniers mois, Jérémy Grégoire a dû faire une croix sur bien des choses. Pas de matchs préparatoires avec le Canadien, pas de début de campagne avec le Drakkar et pas de Mondial junior...

Mais qu’importe. Mardi, l’attaquant de 19 ans était sans doute l’homme le plus joyeux de Baie-Comeau.

 « À mon retour dans ma famille de pension, ils me trouvaient pas mal excité et se demandaient bien pourquoi. »

C’est qu’après avoir été opéré pour une blessure au poignet subie pendant le camp d’entraînement du CH et s’être soumis à une longue remise en forme, Grégoire venait enfin de participer à sa première séance d’entraînement de la saison aux côtés de ses coéquipiers.

« Oui, j’aurais pu jouer des matchs hors-concours avec le Canadien. Oui, j’aurais pu participer au Mondial junior, mais l’essentiel, c’est que je n’ai pas pu jouer au hockey pendant trois mois. C’est pourquoi j’étais si heureux. Ça peut paraître niaiseux, mais ça m’a permis de revenir aux sources et de me rappeler pourquoi je joue au hockey », a relativisé Grégoire en entrevue avec le RDS.ca.

N’empêche, la déception de ne pas avoir été invité au camp d’Équipe Canada junior, avec qui il avait une chance légitime de gagner sa place, n’est pas moins vive.

« Personne n’aime se faire dire non. C’est l’objectif que je m’étais fixé au début de ma remise en forme pour garder le moral, mais au point où j’en suis présentement dans ma récupération, je n’aurais pas été prêt à temps », reconnaît Grégoire, qui se rapproche néanmoins d’un retour au jeu.

 « D’ici environ deux semaines, précise le choix de sixième tour du Tricolore en 2013. C’est encore un peu ankylosé, mais la force que j’ai perdue en ayant été dans le plâtre pendant un certain temps revient peu à peu. »

Un face à face père-fils

À son retour dans la formation de Marco Pietroniro, près de quatre mois après son opération, Grégoire se joindra à un groupe qui en a surpris plusieurs en son absence. Alors que certains prédisaient une année de transition au Drakkar après deux finales consécutives, le club de la Côte-Nord fait encore partie du peloton de tête.

« Je ne dirais pas que je suis surpris, car il nous reste quand même un bon noyau de vétérans, que ce soit Philippe Cadorette devant le filet, Maxime St-Cyr ou Valentin Zykov. C’est sans compter les jeunes joueurs talentueux qui se sont greffés au groupe », signale Grégoire.

Bien qu’il ait encaissé cinq revers à ses six derniers matchs, le Drakkar n’accuse que quatre points de retard sur l’Océanic de Rimouski, qui trône au sommet du classement général et de la division Est.

« L’identité de l’équipe reste la même que lors des deux dernières années, note Grégoire. On travaille toujours fort, on a ça dans le sang. Ça nous a été inculqué au fil des trois dernières années. On est bon à chacune des positions et tout le monde joue à l’intérieur de ses limites. »

Le capitaine du Drakkar a été à même de le constater alors qu’il a profité d'un point de vue particulier sur ses coéquipiers. Alors que l’organisation recherchait toujours un adjoint pour supporter Pietroniro, Grégoire a eu l’opportunité d’assumer ce mandat, le temps de quelques rencontres.

« C’est une expérience bien spéciale pour un joueur. J’ai pu aborder le jeu d’une perspective collective plutôt qu’individuelle. Ça ne pourra que m’aider dans ma gestion d’un match », anticipe Grégoire, qui s’occupait alors des défenseurs.

Une tâche que la famille Grégoire connaît bien puisque le père de Jérémy, Jean-François, occupe ces mêmes fonctions avec le Titan d’Acadie-Bathurst.

« Quand je suis arrivé à Bathurst et que j’ai réalisé qu’on se faisait face derrière notre banc respectif, c’était assez inusité comme moment », confie Grégoire.

Fort de cette expérience aussi inattendue que profitable, Grégoire espère maintenant partir à la conquête de ce qui lui a filé entre les doigts ces deux dernières années, la coupe du Président.

« J’en suis en ma dernière année junior, tout ce que je veux c’est de gagner. Je serais d’autant plus content de le faire avec le Drakkar », insiste-t-il alors que la période des transactions approche dans la LHJMQ.

« On a connu un très bon début de saison et on est encore une excelente équipe. Je ne vois pas pourquoi on ne serait pas encore des prétendants cette année. »