QUÉBEC – Les rapports sont presque finaux et sur le point d’être expédiés à la maison mère, mais avant d’appuyer sur « Envoyer », les éclaireurs des 30 équipes de la LNH profitent de la Coupe Memorial présentée au Colisée Pepsi pour confirmer, voire corriger, leurs pronostics.

En se hissant au sommet des meilleurs pointeurs du tournoi avec une récolte de trois buts et deux mentions d’aide en deux matchs, Nick Merkley a pour sa part déjà prouvé qu’il est à la hauteur de sa réputation de meilleur espoir disponible en vue du prochain repêchage de la LNH.

Classé 23e parmi les meilleurs patineurs nord-américains dans la plus récente mise à jour de la Centrale de recrutement de la LNH, l’attaquant des Rockets de Kelowna donne sans doute peu de travail aux recruteurs du circuit Bettman.

« Une bonne partie du travail est complété, mais il reste intéressant de voir comment certains joueurs réagissent sous pression dans un tournoi aussi prestigieux », note Luc Gauthier, l’une des paires d’yeux des Penguins de Pittsburgh au Québec depuis 2008.

Si Merkley n’a pas failli à sa réputation et fait donc l’unanimité au sein de la confrérie des dépisteurs, il n’est toutefois pas le seul prétendant sous les projecteurs. Les espoirs de second plan sont eux aussi épiés.

« On est habitué de les voir en saison régulière, mais quand tu les observes dans un autre contexte, ça te permet parfois de remarquer certaines choses », explique Gauthier.

Parlez-en à Anton Zlobin, auteur d’un but en prolongation qui offrait aux Cataractes de Shawinigan la première coupe Memorial de leur histoire en 2012 après une attente de 43 ans.

« C’est sûr qu’on l’aimait et qu’on l’avait sur nos listes, mais son but en prolongation a donné une petite poussée en sa faveur », se remémore le recruteur des Penguins, qui ont fait de Zlobin un choix de sixième ronde (173e au total) en 2012.

Ce ne sont cependant pas tous les espoirs qui parviennent à se mettre en évidence dans un tel tournoi, rappelle Gauthier.

« On a beau tenir des gars en haute estime, ils peuvent aussi faire patate à la Coupe Memorial. C’est à ce moment qu’il importe de faire la part des choses et de doser notre évaluation. Ce n’est pas parce qu’un joueur n’a pas été à la hauteur de son talent dans les quatre ou cinq derniers jours qu’il ne jouera pas dans la Ligue nationale. »

« Et l’inverse est tout aussi vrai, renchérit Gauthier. Même si un joueur pète le feu à la Coupe Memorial, il faut demeurer prudent et ne pas oublier les six mois d’analyse qui ont précédé. »

Timashov et les autres

C’est donc avec cette logique en tête que Gauthier jette un dernier coup d’œil sur les espoirs du circuit Courteau susceptibles d’être repêchés les 26 et 27 juin prochains à Sunrise, à commencer par l’attaquant des Remparts Dmytro Timashov.

Après une longue série de 16 matchs sans but amorcée lors du premier tour éliminatoire, le Suédois né en Ukraine a finalement secoué sa sombre torpeur en marquant à deux reprises dimanche face aux Generals d’Oshawa.

« Ce n’est pas une question de mauvaise volonté parce qu’il a été constant tout au long de l’année », signale Gauthier au sujet de la recrue par excellence dans la LHJMQ.

« Un Européen qui débarque en Amérique du Nord et qui a un impact immédiatement, c’est extraordinaire. Oui, il a un petit gabarit (5 pieds 9 pouces, 189 livres), mais il est doté d’un sens du hockey incroyable. Il a un peu ralenti, mais c’est peut-être la longue saison qui le rattrape. Il reste que c’est un gars avec une vision du jeu et des habiletés avec la rondelle qu’on ne voit pas souvent sur un joueur de 17 ans », insiste Gauthier.

Le gardien des Remparts Callum Booth, de même que le défenseur Simon Bourque et l’attaquant Samuel Laberge, tous les deux de l’Océanic de Rimouski, sont eux aussi dans le champ de vision de Gauthier, qui a toutefois déjà une très bonne idée de ce que ces derniers ont à offrir.

« Rendu ici, l’ouvrage est pas mal fait. »