Même si son équipe trône dans les hauteurs du classement de la LNH, Alain Vigneault n’a pas pu s’empêcher de craindre de perdre son emploi vendredi pour une raison bien particulière.

ContentId(3.1162827):« Nous allons nous servir de notre expérience »
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En effet, l’entraîneur des Rangers de New York a été congédié à trois reprises dans sa carrière dont deux fois le 20 novembre par un « drôle » de hasard. Dans le cadre de l’émission du 5 à 7, Vigneault est revenu sur cette coïncidence particulière en plus de l’excellent départ de sa troupe en 2015-16.

On ne peut guère parler de célébrations, mais il s’agit du 15e anniversaire du congédiement du Québécois par le Canadien de Montréal. Ironiquement, il avait subi le même sort exactement cinq ans plus tôt alors qu’il oeuvrait comme adjoint à Rick Bowness chez les Sénateurs d’Ottawa.

Vingt ans après avoir dû naviguer avec ce revirement négatif de situation, Vigneault peut apprécier tout le chemin qu’il a parcouru pour se hisser parmi les meilleurs entraîneurs de la LNH. L’entraîneur de 54 ans est particulièrement fier d’une chose.

« C’est le fait d’avoir été en mesure de revenir et d’obtenir une deuxième chance (comme entraîneur-chef) dans la LNH, ce n’est jamais facile. J’ai été très privilégié que ça se produise. Réjean Houle m’avait donné ma première chance avec le Canadien et j’ai pu revenir derrière le banc des Canucks après un séjour dans la Ligue américaine de hockey (et la LHJMQ) », a raconté Vigneault.

« Ça me flatte d’être l’un des 30 entraîneurs choyés de la LNH et ça me fait aussi travailler plus fort pour être en mesure de garder mon poste; surtout les 20 novembre ! », a poursuivi Vigneault avec une note finale d’humour.

Cette fois, Vigneault peut être en paix puisque ses Rangers ont amassé pas moins de 14 victoires en 19 rencontres jusqu’à présent. L’entraîneur n’a pas hésité à louanger ses gardiens Henrik Lundqvist et Antti Raanta.

« Il n’y aucun doute qu’on a obtenu du travail phénoménal de la part de nos deux gardiens. On a aussi été en mesure de connaître de bons débuts de match en marquant souvent le ou les premiers buts. On a joué 19 parties et on n’a pas souvent tiré de l’arrière. Quand tu mènes au pointage, ça fait que l’équipe adverse doit parfois forcer le jeu et on a pu en profiter », a décrit Vigneault sur sa troupe qui a compté le premier but 12 fois en 19 matchs.

Étant donné le rendement des Rangers, on entend souvent dire que le moment s’avère opportun pour celle-ci de remporter les grands honneurs. Quelques observateurs craignent que la formation new-yorkaise ne rate sa chance si elle patiente trop avant de soulever le précieux trophée, mais Vigneault ne croit pas à cette théorie.

« C’est un peu exagéré comme vision parce que la plupart de notre noyau est encore très jeune avec des attaquants comme (Chris) Kreider, (Derick) Brassard, (Derek) Stepan, (J.T.) Miller. On compte sur huit ou neuf jeunes qui devraient évoluer ensemble pour plusieurs années. Ensuite, nos quatre défenseurs principaux sont sous contrat pour quelques années. Notre gardien (Lundqvist) est en pleine possession de ses moyens à 33 ans. Tout ça nous permet d’être parmi les bonnes équipes de la LNH », a exposé Vigneault aux animateurs Yanick Bouchard et Frédéric Plante.

De plus, l’entraîneur vit très bien avec la pression qui suit son équipe.

« Quand il y a de la pression, ça veut dire que tu as une bonne équipe et que tu as une chance », a ajouté Vigneault qui préfère un tel contexte à celui d’une équipe qui ne peut pas aspirer aux grands honneurs.

En accédant deux fois à la finale de la coupe Stanley (au printemps 2011 avec les Canucks et au printemps 2014 avec les Rangers), Vigneault s’est hissé parmi les meilleurs entraîneurs. Pourtant, il n’a pas été considéré pour se joindre aux équipes nationales.

Alain Vigneault« Il y a beaucoup de bons entraîneurs dans la LNH si bien que toute ma concentration se dirige vers les Rangers et je vais continuer ainsi », a répondu Vigneault sans vouloir trop se mouiller.

Si l’absence de Michel Therrien dans cette équation est critiquée au sein du marché montréalais, celle de Vigneault demeure autant sinon plus étonnante.

Un entraîneur pour les habiletés des joueurs

En tant qu’entraîneur rusé, Vigneault travaille de concert avec un entraîneur des habiletés qui vient encadrer ses joueurs avant et après certaines séances d’entraînement.

Ce n’est peut-être pas cette raison qui explique le brio des Rangers, mais cette spécialité a sans doute permis de marquer quelques buts de plus ou d’en empêcher.

« Il développe les habiletés des joueurs comme le coup de patin, le maniement de la rondelle, les lancers sur réception etc. J’en avais engagé un à partir de deuxième année à Vancouver et j’ai fait la même chose quand je suis arrivé ici. À mon époque dans le hockey junior, je faisais souvent des journées « école de hockey » dans lesquelles on développait quatre ou cinq stations pour pratiquer quelques aspects qui se répètent dans les matchs », a-t-il détaillé.

Inutile de chercher bien loin pour comprendre le raisonnement derrière cette approche qui n’est pas utilisée par tous ses rivaux du circuit Bettman.

« Dans les 25 dernières années, ce sont définitivement les gardiens qui ont le plus progressé et ils ont chacun leur entraîneur personnel qui peaufine leur travail avant et après les entraînements. Je pense qu’il faut faire la même chose avec les autres joueurs », a proposé Vigneault.

Pendant que ses joueurs s'attardent à leurs aptitudes, Vigneault préparera sa troupe pour les duels contre les Panthers (samedi) et les Predators (lundi) avant celui contre le Tricolore mercredi.

* D'après une entrevue accordée au 5 à 7