Bergeron croyait à un poisson d'avril
New York Rangers mercredi, 1 avr. 2009. 13:57 dimanche, 15 déc. 2024. 14:06
Il y a 20 ans, Michel Bergeron était congédié un premier avril par les Rangers de New York.
Si plusieurs croyaient qu'il s'agissait d'un poisson d'avril, ils ont rapidement réalisé que les Rangers ne blaguaient pas.
Le matin du 1er avril 1989, Bergeron est à Pittsburgh et se prépare en vue du match en soirée contre les Penguins. Embauché neuf mois plus tôt par le directeur général Phil Esposito, Bergeron reçoit un appel du responsable des relations publiques des Rangers, Barry Watkins, à 7h30.
«Il m'annonce que Esposito voudrait me voir à 9h dans sa chambre d'hôtel», raconte Bergeron. «Mais je lui réponds que Esposito n'a pas fait le voyage. Il m'explique qu'il s'est déplacé à Pittsburgh et j'étais vraiment surpris.»
Ayant perdu ses trois derniers matchs, Bergeron se pose quelques questions, mais sans plus puisque que l'équipe est déjà assurée de participer aux séries avec encore deux parties à disputer en saison régulière. Bergeron rencontre donc Esposito comme prévu à 9h.
«Je lui ai demandé ce qui se passait et il m'a répondu qu'il avait décidé de faire un changement. Tout bonnement, je lui demande s'il parle de l'entraîneur et il me confirme son intention. Je me suis empressé de lui demander pourquoi? Il m'explique qu'il peut y avoir une ou 1000 raisons et je constate que sa décision est prise», se souvient Bergeron.
«C'est la première fois de ma vie que je suis congédié. Je ne savais pas comment réagir alors je lui ai serré la main en le remerciant», décrit-il.
«Je me suis rendu à l'aréna des Penguins et j'ai pris un café en sortant, mais en traversant la rue j'étais assommé et je me suis mis à trembler, le café renversait », ajoute l'ancien entraîneur.
Bergeron décide ensuite d'appeler sa conjointe.
«Je lui explique que je n'ai pas beaucoup de temps pour lui parler car je dois rencontrer les joueurs puisque j'ai été congédié. Mais ma femme se met à rire en me disant que c'est un poisson d'avril. Je suis forcé de lui dire que ce n'est pas une blague», se souvient Bergeron.
Il se rend ensuite à l'aréna et réunit les joueurs présents pour une brève rencontre.
«J'ai dit aux joueurs que je venais d'être congédié et je leur ai souhaité bonne chance. Mais le gardien John Vanbiesbrouck me dit d'arrêter de blaguer avec les poissons d'avril étant donné que nous avons une partie ce soir. J'insiste et lui explique c'est la vérité.»
«Nous étions certains que c'était un poisson d'avril», admet Guy Lafleur. «Je me suis rendu à l'aréna des Penguins assez tôt et Michel m'a annoncé la nouvelle, mais je lui ai dit que c'était impossible.»
«Comme je quitte le vestiaire, Chris Nilan arrive en courant car il n'était pas dans la réunion», explique Bergeron. «Il me dit que ça ne se peut pas et il rencontre les médias en disant que c'est épouvantable.»
«Cette décision a beaucoup affecté les joueurs surtout que Esposito prenait la relève derrière le banc et je me souviens même qu'il a dirigé l'entraînement en souliers sur la patinoire», détaille Lafleur.
Bergeron n'est pas le seul qui perd son emploi, son adjoint Charles Thiffault est également congédié.
«Il nous restait seulement deux parties à jouer durant la saison et je l'ai regardé en lui demandant si quelqu'un pouvait m'expliquer ce qui vient de se passer. C'était un énorme coup de masse que je ne croyais pas. En fait, je pense que je n'en suis pas encore revenu 20 ans plus tard», précise Bergeron qui a repris la barre des Nordiques la saison suivante avant de perdre son emploi.
Avec Esposito derrière le banc, les Rangers perdent leurs deux derniers matchs de la saison régulière ainsi que les quatre matchs en séries face aux Penguins. Esposito sera finalement congédié durant la période estivale.
*D'après un reportage de Félix Séguin
Si plusieurs croyaient qu'il s'agissait d'un poisson d'avril, ils ont rapidement réalisé que les Rangers ne blaguaient pas.
Le matin du 1er avril 1989, Bergeron est à Pittsburgh et se prépare en vue du match en soirée contre les Penguins. Embauché neuf mois plus tôt par le directeur général Phil Esposito, Bergeron reçoit un appel du responsable des relations publiques des Rangers, Barry Watkins, à 7h30.
«Il m'annonce que Esposito voudrait me voir à 9h dans sa chambre d'hôtel», raconte Bergeron. «Mais je lui réponds que Esposito n'a pas fait le voyage. Il m'explique qu'il s'est déplacé à Pittsburgh et j'étais vraiment surpris.»
Ayant perdu ses trois derniers matchs, Bergeron se pose quelques questions, mais sans plus puisque que l'équipe est déjà assurée de participer aux séries avec encore deux parties à disputer en saison régulière. Bergeron rencontre donc Esposito comme prévu à 9h.
«Je lui ai demandé ce qui se passait et il m'a répondu qu'il avait décidé de faire un changement. Tout bonnement, je lui demande s'il parle de l'entraîneur et il me confirme son intention. Je me suis empressé de lui demander pourquoi? Il m'explique qu'il peut y avoir une ou 1000 raisons et je constate que sa décision est prise», se souvient Bergeron.
«C'est la première fois de ma vie que je suis congédié. Je ne savais pas comment réagir alors je lui ai serré la main en le remerciant», décrit-il.
«Je me suis rendu à l'aréna des Penguins et j'ai pris un café en sortant, mais en traversant la rue j'étais assommé et je me suis mis à trembler, le café renversait », ajoute l'ancien entraîneur.
Bergeron décide ensuite d'appeler sa conjointe.
«Je lui explique que je n'ai pas beaucoup de temps pour lui parler car je dois rencontrer les joueurs puisque j'ai été congédié. Mais ma femme se met à rire en me disant que c'est un poisson d'avril. Je suis forcé de lui dire que ce n'est pas une blague», se souvient Bergeron.
Il se rend ensuite à l'aréna et réunit les joueurs présents pour une brève rencontre.
«J'ai dit aux joueurs que je venais d'être congédié et je leur ai souhaité bonne chance. Mais le gardien John Vanbiesbrouck me dit d'arrêter de blaguer avec les poissons d'avril étant donné que nous avons une partie ce soir. J'insiste et lui explique c'est la vérité.»
«Nous étions certains que c'était un poisson d'avril», admet Guy Lafleur. «Je me suis rendu à l'aréna des Penguins assez tôt et Michel m'a annoncé la nouvelle, mais je lui ai dit que c'était impossible.»
«Comme je quitte le vestiaire, Chris Nilan arrive en courant car il n'était pas dans la réunion», explique Bergeron. «Il me dit que ça ne se peut pas et il rencontre les médias en disant que c'est épouvantable.»
«Cette décision a beaucoup affecté les joueurs surtout que Esposito prenait la relève derrière le banc et je me souviens même qu'il a dirigé l'entraînement en souliers sur la patinoire», détaille Lafleur.
Bergeron n'est pas le seul qui perd son emploi, son adjoint Charles Thiffault est également congédié.
«Il nous restait seulement deux parties à jouer durant la saison et je l'ai regardé en lui demandant si quelqu'un pouvait m'expliquer ce qui vient de se passer. C'était un énorme coup de masse que je ne croyais pas. En fait, je pense que je n'en suis pas encore revenu 20 ans plus tard», précise Bergeron qui a repris la barre des Nordiques la saison suivante avant de perdre son emploi.
Avec Esposito derrière le banc, les Rangers perdent leurs deux derniers matchs de la saison régulière ainsi que les quatre matchs en séries face aux Penguins. Esposito sera finalement congédié durant la période estivale.
*D'après un reportage de Félix Séguin