Convaincre plusieurs Québécois de devenir des partisans des Maple Leafs de Toronto n’est pas une mince tâche, mais Jonathan Bernier a réussi cette mission sans tarder et il a aussi incité les dirigeants de l’équipe olympique canadienne à le surveiller de près.

« C’est ça, avoir des bons amis! », a rigolé Bernier dans une entrevue au RDS.ca.

S’il a rallié sa famille et ses amis à son nouveau clan sans trop de difficulté, il leur a donné des arguments pour être moins gênés de s’afficher en bleu et blanc avec ses prestations étincelantes en ce début de saison. 

À son premier mois dans l’uniforme des Maple Leafs, l’athlète de 25 ans n’a pas raté la chance qu’il attendait depuis quelques années dans l’ombre de Jonathan Quick avec les Kings de Los Angeles.

Grâce à lui, l’autre gardien James Reimer et leurs coéquipiers, les Leafs s’établissent comme l’une des équipes de l’heure de la LNH et la formation de Randy Carlyle partage le sommet de la division Atlantique avec 20 points en 15 parties avec le Lightning (20 points, mais en 14 parties).

Jonathan BernierBernier a grandement contribué à ce départ canon des Leafs si bien que son nom se retrouve de plus en plus souvent mentionné parmi les gardiens qui pourraient être sélectionnés pour enfiler le vrai chandail à la feuille d’érable, celui du Canada aux Jeux olympiques de Sotchi.

« Mes chances sont minces (long shot), il y a de très bons gardiens qui sont avant moi sur la liste et qui ont participé au camp d’orientation », a-t-il commenté sans renoncer à cette possibilité.

« Je suis content, j’ai été ajouté à la liste canadienne donc j’imagine qu’ils (les dirigeants) vont regarder mes performances, mais plusieurs gardiens méritent d’être là avant moi », a ajouté Bernier, avec humilité, en confiant qu’il ne songe pas trop souvent à ce processus olympique.

Samedi soir, les Leafs ont conclu à Vancouver un voyage dans l’Ouest canadien avec un bilan de deux victoires et un revers. Le camp torontois profite maintenant d’une pause inhabituelle de cinq jours.

Reimer était devant le filet pour ce match contre les Canucks et il a limité les dégâts si bien que la saine rivalité se poursuit avec Bernier et la durée de celle-ci demeure difficile à prédire.

Jonathan Bernier et James Reimer« Ça dépend, on ne sait jamais. Ce sont les entraîneurs qui décident donc c’est hors de notre contrôle », a avoué le Lavallois. 

Logiquement, Bernier s’est donc attardé aux éléments qui reposent entre ses mains – et sur le reste de son équipement – et il n’était pas nerveux à l’idée de pouvoir enfin hériter du filet plus souvent.

« Je me préparais depuis longtemps donc j’étais prêt mentalement et physiquement pour cette épreuve. Dès le départ, je devais me concentrer sur mes performances et non sur l’attention médiatique et la situation avec James », a expliqué le numéro 45.

Les résultats ont été probants pour lui et pour l’équipe. Tout de même, Bernier et les Leafs n’ont aucune difficulté à cibler quelques aspects à corriger.

« On est très content et on va prendre les victoires quand elles passent, mais on sait qu’on peut s’améliorer sur certaines facettes. Par exemple, on accorde trop de lancers à l’adversaire, on a contenu nos adversaires une seule fois à moins de 30 lancers en 14 matchs », a-t-il identifié.

Bernier se dit tout de même fort heureux du travail de la brigade défensive devant lui et particulièrement celui de Morgan Rielly, le cinquième choix au repêchage de 2012 qui est âgé de 19 ans. 

« Je suis très content de l’avoir avec nous, c’est un jeune tellement talentueux. On a beaucoup de talent avec (Jake) Gardiner, (Dion) Phaneuf qui a beaucoup amélioré son jeu défensif, (Carl) Gunnarsson et (Cody) Franson », a jugé le gardien qui pourra compter sur le retour de Mark Fraser bientôt.

Très agréable pour la famille

En quittant Los Angeles pour un coin opposé de l’Amérique du Nord, Bernier s’est rapproché des membres de sa famille et ce facteur comporte plusieurs points positifs.  Jonathan Bernier

« C’est un bel ajustement de pouvoir être à la maison beaucoup plus souvent. Ma fiancée peut même retourner travailler à Montréal à l’occasion », a confié le sympathique athlète dont les proches n’ont plus à se coucher tardivement pour regarder ses parties. 

Outre ces avantages, Bernier se retrouve dans un environnement fort différent de celui de la Californie.

« C’est certain que c’est un gros marché de hockey et c’est un peu différent à ce niveau par rapport à Los Angeles. Je me fais un peu plus reconnaître par les gens dans la ville, mais ce qui m’impressionne le plus, c’est qu’il y a parfois autant de partisans des Leafs que ceux de l’équipe hôtesse dans certains de nos matchs à l’étranger. »

« C’est un beau défi et je suis vraiment content jusqu’à maintenant », a-t-il conclu.