TORONTO - Trois journées après le terrible effondrement des Maple Leafs de Toronto à Boston, la blessure est encore très vive.

Est-ce que la douleur finit par se dissiper peu à peu, a-t-on demandé au gardien James Reimer, jeudi, lors de la journée des bilans à Toronto.

«Pas vraiment», a-t-il répondu.

«Des fois vous vaquez à vos occupations et vous n'y pensez pas, a précisé Reimer. Vous faites quelque chose ou vous parlez à un ami. Puis soudainement, vous vous rappelez et vous en avez mal à l'estomac juste à y repenser. Et ce sentiment ne s'estompe pas.»

Le joueur de centre Nazem Kadri a également beaucoup de mal à oublier que ses troupiers et lui aient pu laisser filer une avance de trois buts en troisième période, avant de perdre le septième match de la série contre les Bruins en prolongation.

La spectaculaire remontée des Bruins a représenté une première dans l'histoire de la LNH dans un septième match d'une série. C'était la première fois qu'une équipe l'emportait après avoir tiré de l'arrière par trois buts en troisième période. Les Bruins ont signé l'exploit en marquant deux fois au moment où elle avait remplacé le gardien Tuukka Rask par un sixième joueur.

«J'ai fait des cauchemars au cours des premières nuits, a confié Kadri. Ce n'était pas très agréable de repenser à tout ça.»

L'attaquant James van Riemsdyk a ajouté : «C'est une de ces défaites qui vous ronge de l'intérieur».

L'entraîneur Randy Carlyle était lui aussi sous le choc, qualifiant la douleur toujours ressentie «comme un coup de massue en plein front».

«Le temps va finir par arranger les choses, mais nous n'oublierons jamais», a été le message qu'il a livré aux joueurs.

«Comment pouvons-nous oublier? C'est impossible, a ajouté Carlyle aux journalistes. C'est la réalité.»

Les Maple Leafs ont rencontré les médias pour la première fois depuis la débandade de lundi au TD Garden, que plus de 5,1 téléspectateurs canadiens ont vue lundi.

La frustration est palpable dans l'entourage de l'équipe, qui en était à sa première participation aux séries d'après-saison depuis 2004.

Les Maple Leafs ont terminé au cinquième rang dans l'Est, avec une fiche de 26-17-5.

«Nous voilà ici aujourd'hui pour commenter une série que nous aurions dû gagner», a affirmé Carlyle. Et c'est ce qui est le plus décevant pour nous, le groupe d'entraîneurs.

«Le sentiment ressenti en est un de frustration, d'accomplissement raté, peu importe.»

Les dirigeants ont voulu s'assurer que les joueurs ne rumineront pas trop longtemps l'échec.

«Personne n'est très heureux, mais nous ne pouvons rien changer. C'est arrivé», a dit Carlyle.

«Nous ne pouvons pas tourner la page et faire un virage à 180 degrés, sans une empreinte du passé. »

«Voulons-nous mettre l'accent là-dessus? Non, nous ne le ferons pas. Nous allons passer à autre chose.»

Le directeur général Dave Nonis s'est dit confiant qu'on finisse par avaler la pilule.

«C'est arrivé. Nous savons tous que c'est arrivé. Et j'estime que ça n'arrivera plus jamais, a-t-il avancé. Je ne juge pas que nous ayons à changer quoi que ce soit parce que c'est une de ces choses qui se produisent dans le sport - vous voyez ça une fois dans votre vie et le fait que c'est nous qui ayons été impliqués est simplement malheureux.»

«Nous aurons à composer avec la douleur pendant un bout de temps. Mais nos joueurs, la plupart d'entre eux en tout cas, vont vite se concentrer sur la prochaine saison au retour de quelques semaines de vacances.»

Les dirigeants ont précisé que le joueur de centre Tyler Bozak s'était blessé à l'abdomen vers la fin de la saison régulière et qu'il s'est déchiré un muscle du triceps dans le match numéro cinq. Bozak a raté les deux derniers matchs de la série.

Nonis a mentionné qu'il n'y a aucun intouchable au sein du groupe, même si plusieurs joueurs ne risquent pas de changer d'adresse.

Il a aussi dit qu'il s'attend à ce que Reimer continue d'être le gardien de confiance de l'équipe.