Pendant qu'à Montréal, il est clair qu'on est en mode panique, tout est sous contrôle du côté des Bruins.

Claude Julien et ses hommes refusent toutefois de se montrer trop confiants et c'est un bel exercice d'humilité car non seulement mènent-ils la série 2-0 mais, en plus, ils ont présenté un des meilleurs dossiers de la ligue à l'étranger cette année.

« On est capables de gagner à l'étranger,» avoue Patrice Bergeron, confiant. « On a disputé quelques matchs en séries éliminatoires l'an dernier à Montréal alors on sait à quoi s'attendre.»

« Ce sera difficile à Montréal, » mentionne le géant Zdeno Chara. « Il sera important de demeurer concentrés. »

« L'atmosphère est bonne dans le vestiaire, » a déclaré l'entraîneur-chef Claude Julien. « Tout au long de la saison, on a su garder nos deux pieds sur terre et oublier le dernier match qu'on venait de jouer. On ne s'est jamais emballés. »

Si les Bruins demeurent réservés dans leurs propos et aussi polis face à leurs adversaires, c'est peut-être parce qu'ils se souviennent de l'an passé alors qu'ils s'étaient retrouvés dans un rôle inverse. Ils avaient presque réussi l'impossible en provoquant la présentation d'une septième partie face au Canadien.

« Tu tires de leçon de différentes choses dans la vie, » poursuit Julien. « Tant du côté des gagnants que des perdants, tous ont retiré une leçon. Ces choses peuvent changer rapidement. »

Dimanche, Claude Julien a donné congé à ses joueurs et l'équipe a quitté Boston en fin d'après-midi. Les quelques journalistes présents au centre d'entraînement des Bruins voulaient tous rencontrer Patrice Bergeron. Déjà très populaire, il s'est surement fait de nouveaux admirateurs à Boston samedi soir quand il a envoyé Josh Gorges au plancher à la suite d'une gauche percutante.

« La plupart des gens ne s'attendaient pas à cela, » a affirmé Bergeron, sourire en coin.

« Je ne suis pas surpris, » a affirmé l'homme fort des Bruins Shawn Thornton. « Bergeron est un compétiteur et un leader dans cette équipe. Il donne tout ce qu'il a à chaque match. Je ne savais pas qu'il était gaucher! »

Bergeron avait déjà jeté les gants une fois dans les rangs junior et à deux reprises dans la Ligue américaine. C'était la toute première fois de sa carrière qu'il engageait le combat dans la Ligue nationale. Il n'a pas fini d'en entendre parler, surtout que les partisans des Bruins sont plutôt friands de ce genre d'événements.

D'après un reportage de Luc Gélinas