Par Éric Leblanc - Les Sharks de San Jose ont connu une saison exceptionnelle et ils aspirent à la première coupe Stanley de leur histoire selon plusieurs experts, mais ils devront se méfier dès la première ronde éliminatoire puisque les Ducks d'Anaheim ne seront pas une proie facile.

À l'image du Canadien, les Ducks sont entrés dans la danse printanière par la porte arrière en terminant au huitième rang de l'Association Ouest. Malgré tout, ils affichent une grande confiance en vue de leur série qui s'amorce jeudi soir dès 22h30 sur les ondes de RDS.

«On pourrait causer une surprise dès la première ronde», confie le défenseur des Ducks François Beauchemin qui est parvenu à revenir au jeu pour l'avant-dernier match de la saison. «Nous avons réussi à battre les Sharks lors de notre dernière partie à San Jose et nous pouvons encore élever notre jeu d'un cran.»

Dans le camp adverse, tous les joueurs des Sharks sont conscients que le défi sera de taille puisque les Ducks ont remporté la coupe Stanley en 2007.

«C'est certain que les Ducks méritent du respect avec la manière dont ils ont joué durant le dernier mois de la saison; ils ont obtenu un meilleur dossier que nous durant cette période», raconte Dan Boyle qui a terminé au sixième rang chez les défenseurs de la LNH cette saison avec une récolte de 57 points (16 buts, 41 passes).

Les Sharks possèdent toutefois l'avantage d'entamer la série à domicile devant leurs bruyants, mais méconnus partisans qui rêvent de voir leur équipe remporter les grands honneurs en 2009.

«On sait que les attentes sont envers nous», avoue Boyle en entrevue au RDS.ca. «Les Sharks possèdent une bonne équipe depuis quelques saisons et nous avons besoin de nous rendre plus loin en séries. On ressent de la pression pour gagner la coupe Stanley.»

Inévitablement, les séries éliminatoires riment avec du jeu physique omniprésent et les Ducks ont l'intention d'utiliser cet ingrédient pour s'imposer contre leurs rivaux californiens

«Ça fait toujours partie de notre plan de match de jouer de façon robuste», précise Beauchemin. «C'est là que nous jouons le mieux et nous ne pouvons pas enlever cet aspect de notre plan de match. Ce sera important d'appliquer un style très physique durant 60 minutes pour épuiser leurs défenseurs.»

Toutefois, les Sharks portent très bien leur nom et ils comptent sur des effectifs imposants qui ne craignent pas les situations dangereuses.

«Probablement qu'ils vont essayer de nous intimider physiquement dès le début de la série; c'est souvent comme ça qu'ils gagnent leurs parties. Mais on ne se laissera pas bousculer», prévient Boyle

Les meilleurs attaquants auront le dernier mot

Cette série oppose deux équipes avec de nombreux outils offensifs redoutables. Dans le camp des Sharks, Joe Thornton, Patrick Marleau, Devin Setoguchi, Joe Pavelski et compagnie peuvent causer des dommages à tous moments. Mais les Ducks n'ont rien à envier avec Ryan Getzlaf, Corey Perry, Bobby Ryan et Teemu Selanne.

Même s'il campe un rôle de défenseur, Boyle s'avère souvent une autre menace en attaque. À son avis, il ne fait aucun doute que la clé du succès se jouera au niveau des meilleurs attaquants des deux équipes.

«Les Ducks misent sur un très bon premier trio mené par Ryan Getzlaf et Corey Perry. De notre côté, on compte notamment sur Thornton et Marleau et ils devront avoir le dessus sur eux, ce sera l'histoire de la série.»

Cependant, Thornton n'est pas encore parvenu à se détacher de sa réputation de joueur décevant en éliminatoires. Boyle précise que ce sujet n'est plus une préoccupation pour les médias et les amateurs de la Californie.

«Ce n'est pas ce qui retient l'attention ici, mais c'est certain que j'en entends souvent parler quand je regarde TSN et RDS par contre. Mais cette année, Joe n'aura pas la pression de tout faire seul et il obtiendra l'aide de plusieurs coéquipiers», souligne le quart-arrière du jeu de puissance des Sharks.

Afin de se défaire de cette mauvaise réputation en séries, les Sharks ont mis la main sur quelques joueurs comme Boyle qui ont déjà soulevé la coupe Stanley. Le défenseur de 32 ans n'est pas inquiet pour ses comparses qui affichent la bonne attitude.

«J'aime ce que je vois chez mes coéquipiers présentement et j'ai hâte que la série commence pour voir comment nous allons réagir. Personnellement, je ne sens pas trop de nervosité.»

Parions aussi que le «vétéran» de 43 ans Claude Lemieux sera une ressource très utile dans ce parcours éliminatoire avec plusieurs joueurs comme le jeune de 22 ans Marc-Édouard Vlasic.

«Il pourra probablement nous aider au niveau du leadership», admet Boyle. «Nous allons vivre des situations durant les séries durant lesquelles certains joueurs devront s'exprimer et nous allons peut-être avoir besoin de lui dans ce rôle.»

Du côté des Ducks, ils ont la chance d'avoir dans leurs rangs le gardien Jean-Sébastien Giguère a remporté le trophée Conn Smythe en 2003 et la coupe Stanley en 2007. Toutefois, Giguère a perdu son poste de gardien numéro à Jonas Hiller qui vivra son baptême des séries.

«Ce n'est pas une surprise pour nous, il a connu une bonne fin de saison et ça ne nous dérange pas qu'il ne possède aucune expérience éliminatoire», conclut Beauchemin en ajoutant que son équipe ne doit pas tomber dans le piège de l'indiscipline pour éliminer les Sharks qui ont remporté le premier trophée du Président de leur histoire cette saison.