Par Maxime Morin - Depuis son entrée dans la LNH, Martin Brodeur a toujours été la bête noire du Canadien de Montréal. Le manège s'est répété jeudi soir lorsque Brodeur a effectué 29 arrêts pour mériter son deuxième jeu blanc de la saison, son 11e à vie contre le tricolore dans un gain de 3 à 0.

C'est un soulagement pour Brodeur est les Devils puisque l'équipe n'avait enregistré qu'une petite victoire en six matchs cette saison et le gardien québécois était méconnaissable. Quoi de mieux qu'une rencontre à Montréal pour reprendre confiance.

« J'aime ça jouer ici. Ça fait du bien et il faut bâtir sur notre performance de ce soir car nous sommes une équipe fragile en raison de notre mauvais début de saison. Cependant, ce n'est pas seulement une victoire qui fait en sorte que notre problème (de gagner des matchs) est réglé », a indiqué celui qui était la proie de dizaines de journalistes dans le vestiaire.

Fidèles à leurs habitudes, les Devils n'ont pas été explosifs en attaque. Ils ont plutôt été opportunistes en marquant trois fois sur 20 tirs.

« Nous avons assez de talent que nous n'avons pas besoin d'ouvrir le jeu trop souvent, a poursuivi Brodeur qui a été nommé la première étoile de la rencontre. Nous avons trois bonnes lignes équilibrées. Nous voulions jouer un match simple et tout a bien fonctionné. »

Brodeur s'est occupé de fermer la porte par la suite. Il a même dû effectuer un arrêt à main nue puisque l'intérieur de son bloqueur s'est déchiré.

« Michael Cammalleri a été gentil. Je l'ai remercié de ne pas m'avoir donné de coup de bâton sur le jeu, a lancé Brodeur en riant. Ça ne m'est pas arrivé souvent de réaliser un arrêt de cette façon. »

Depuis la saison 1999-2000, le gardien originaire de Saint-Léonard a compilé un impressionnant dossier de 26 victoires, 10 défaites (dont une en prolongation) et un verdict nul face au Canadien. Il compte dorénavant huit blanchissages parmi ses 26 triomphes contre le CH.

Un beau cadeau pour Magnan

Brodeur pouvait compter sur un nouveau coéquipier à la défense puisque Olivier Magnan vivait son baptême dans la Ligue nationale. Le Québécois a reçu une belle récompense de la part de son entraîneur John MacLean.

« Ce fut un moment bien spécial lorsque j'ai appris que je faisais partie de la formation partante. En général, je crois que ma partie a bien été », a révélé l'ancien porte-couleur des Huskies de Rouyn-Noranda.

« Il a bien fait son travail, il était beau à voir jouer. J'ai essayé de lui parler en français quelques fois mais ça ne fonctionnait pas vraiment », a ajouté Brodeur à la blague.

Son entraîneur John MacLean a aussi indiqué que son protégé avait joué « une bonne rencontre » et qu'il avait « gardé les choses simples » comme le plan de match était convenu.

Magnan était sur la glace lors du deuxième but des Devils - celui de Jason Arnott. Le Sherbrookois n'a pas joué en avantage numérique mais il a été utilisé à quatre contre cinq. Le premier match de Magnan se résume à un peu plus de 16 minutes de jeu, une fiche de plus-1, un tir au but, trois tirs bloqués et trois mises en échec.

Aussitôt le bain médiatique terminé, Magnan a retrouvé la vingtaine de personnes qui étaient venues l'encourager. Une soirée mémorable dont il gardera certainement un très bon souvenir.

Malgré cette victoire, les Devils ne l'auront pas facile d'ici les deux prochaines semaines. Ils reçoivent les Sabres de Buffalo samedi au Prudential Center, mais devront ensuite disputer leurs six matchs suivants sur la route : New York (Rangers), San Jose, Anaheim, Los Angeles, Vancouver et Chicago.