Bruins-Islanders et Avalanche-Blues en finales d'association
LNH jeudi, 25 avr. 2019. 17:50 jeudi, 12 déc. 2024. 11:31
Vos prédictions ont-elles survécu aux « surprises » qui se sont multipliées en première ronde?
Si votre réponse est : pas vraiment, dites-vous que vous êtes parmi ceux qui ont connu le plus de succès. Si votre réponse est : pas du tout, dites-vous que vous n’êtes pas seul. Loin de là.
Après avoir vu les champions de la saison régulière tomber en quatre petites parties contre les Blue Jackets de Columbus, il était presque « normal » que les champions en titre de la coupe Stanley tombent eux aussi dès la première ronde.
Une première ronde étourdissante : les deux champions d’association (Tampa et Calgary) sont tombés dès le premier tour pour la première fois de l’histoire. Les quatre champions de divisions sont en vacances. Sans oublier que les deux derniers champions de la coupe Stanley sont allés directement en prison sans passer par Go! sans réclamer 200 $. Cinq des huit équipes éliminées ont vu l’avantage de la patinoire leur glisser entre les mains.
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C’est énorme!
Je sais que plusieurs déplorent cette avalanche de surprises qui pourraient nous priver de meilleurs duels au fil des trois prochaines rondes. Et je comprends, du moins en partie, et partage même un brin ou deux ces doléances.
Cette ou ces déceptions sont toutefois fortement compensées par ma conviction que cette première ronde nous a donné ce que le sport a de plus beau à donner : l’imprévisibilité des résultats.
Comme plusieurs, j’ai mangé mes bas en première ronde. Surtout dans l’Est où j’ai donné beaucoup (trop?) d’importance aux tendances et réalités de la saison régulière avec les résultats qu’on connaît maintenant. Les Bruins de Boston sont les seuls à m’avoir donné raison. Et encore! Ils ont eu bien plus de difficultés à venir à bout des Maple Leafs que je l’anticipais.
Je me suis bien repris dans l’Ouest avec les victoires de l’Avalanche, des Blues et des Stars. La damnée pénalité majeure imposée injustement à Cody Eakin a coulé ma prédiction favorisant les Golden Knights.
Mais attention!
Aussi mauvaise était cette décision improvisée des arbitres qui n’avaient rien vu de l’infraction initiale et qui se sont dits que le geste devait mériter une pénalité majeure en raison des conséquences de la chute de Joe Pavelski – la meilleure nouvelle dans tout ça est qu’il semble avoir évité le pire après s’être fracassé la tête sur la patinoire – l’incapacité des Knights de limiter les dégâts lors de ces cinq minutes en désavantage numérique est pire encore dans le dénouement de ce revirement.
Les Knights menaient la série 3-1. Après les matchs trois et quatre qu’ils ont facilement gagnés à Vegas, ils avaient les Sharks dans les câbles. Ils avaient déstabilisé Martin Jones, ils avaient déconcentré Evander Kane, ils avaient le plein contrôle de la série comme ils avaient le plein contrôle du septième match. Mais ils l’ont perdu. Et ça, ce n’est pas seulement imputable aux arbitres et à leur décision rendue aux dépens de Eakin. Aussi mauvaise fut-elle.
La seule chose qu’on puisse souhaiter en marge de cette erreur est qu’elle poussera la LNH à modifier ses règles afin de permettre aux arbitres de consulter les reprises disponibles avant d’imposer une telle sanction. Voire à les obliger.
Nous voici donc en deuxième ronde.
Avec tout ce qui est arrivé en première ronde, les tendances et la «logique» doivent-elles maintenant céder la place aux « feelings » afin de mousser nos chances de succès?
Un résultat de 50 % en première ronde m’oblige à être très prudent dans mes conseils visant à voir le plus juste possible. Mais bon : je vais tenter de trouver une façon de combiner le mieux possible logique et sentiments pour louvoyer entre les écueils qui se dressent devant nous en deuxième ronde. La seule bonne nouvelle, c’est qu’il n’y en a que quatre à éviter et non huit…
Bonne chance!
Boston c. Columbus : les Bruins en 6
Parce que les Blue Jackets ont causé LA surprise de la première ronde pour ne pas dire de l’année et que les Bruins en ont arraché bien plus que je l’anticipais face aux Maple Leafs, ma première réaction serait de favoriser Columbus.
Surtout qu’au-delà cette surprise, les Jackets, de leur entraîneur-chef John Tortorella au gardien imprévisible Sergei Bobrovsky en passant par le reste de cette équipe qui a reçu une dangereuse dose d’adrénaline à la date limite des transactions, ont fait la preuve par mille qu’ils forment un très bon club de hockey.
Ce n’est pas par chance ou encore moins par hasard que les Jackets ont surpris le Lightning. C’est parce qu’ils ont mieux joué qu’une excellente équipe qui s’est contentée de simplement jouer.
Les Jackets ont trouvé une façon de hausser en première ronde, un niveau de jeu qu’ils avaient déjà haussé en fin de saison pour confirmer leur place en séries.
Pourront-ils le faire contre les Bruins en deuxième ronde? S’ils répondent oui à cette question, ils me feront mentir pour une deuxième ronde de suite et deviendront du coup de sérieux prétendants à la coupe Stanley.
Ce que plusieurs observateurs considèrent déjà.
Mais les Bruins aussi sont des prétendants logiques à la coupe maintenant que le Lightning et les Capitals ont été écartés. De fait, je les considère maintenant les favoris dans l’Est.
Remarquez qu’il s’agit peut-être là d’un cadeau empoisonné en raison du sort réservé aux favoris en première ronde.
L’expérience favorise les Bruins alors qu’ils comptent sur le même noyau dur qui a orchestré la conquête de la coupe Stanley en 2011.
Et ce noyau n’est pas seulement composer de vieux de la vieille relatant les souvenirs de 2011 en amorçant leurs phrases par : dans mon temps... Que non ! Ce noyau dur est composé des meilleurs éléments de l’équipe. Et comme les jeunes qui entourent ce noyau dur sont de premier niveau, je crois que les Bruins sauront venir à bout des Jackets.
Si Rask est plus constant que Bobrovsky;
Si les Bruins profitent des 10 jours d’inactivité des Jackets pour s’offrir le premier match;
Si Patrice Bergeron propage sa magie dans les deux sens de la patinoire, que Brad Marchand met le trouble, que Zdeno Chara impose le respect et que Bruce Cassidy surpasse John Tortorella autant qu’il l’a fait aux dépens de Mike Babcock, les Bruins gagneront.
Mais les Jackets sont en mission. Et on doit toujours se méfier aux clubs en mission...
New York c. Caroline : les Islanders en 6
Parlant de club en mission, les Hurricanes de la Caroline le sont certainement tout autant que les Blue Jackets… et que les huit formations encore lice à vrai dire.
Loin de moi l’intention d’enlever quoi que ce soit du mérite qui revient aux Canes.
Rod Brind’Amour accomplit du travail de premier plan dans sa manière de faire de ce groupe de joueurs une équipe de hockey.
Pas une grande équipe de hockey. Mais une solide équipe de hockey. Car c’est bien plus que le talent des Aho, Teravainen, Niderreiter et autres défenseurs de premier plan qui ne bénéficient pas du statut de vedette simplement parce qu’ils jouent en Caroline qui explique les succès de cette équipe.
C’est le leadership du capitaine Justin Williams, c’est l’esprit de corps qui s’est développé dans ce vestaire occupé par des joueurs qui veulent prouver aux amateurs de Montréal, de Toronto, de Chicago et des autres gros marchés qu’il y a plus et mieux que le Canadien, les Leafs et les Hawks dans la LNH. Ce qu’ils viennent d’ailleurs de faire avec éloquence aux dépens des Capitals de Washington.
Mais contrairement au Lightning qui s’est fait battre par une équipe qui lui a été supérieure en première ronde, je considère que les Caps ont plus encore contribué à leur élimination que les Bolts ne l’ont fait face aux Jackets.
Cette suffisance des Capitals ne contaminera pas les Islanders qui, comme les Hurricanes, demeurent des cols bleus dans les paramètres de la LNH.
Trois choses me chicotent du côté des Islanders.
La première : c’est Tomas Greiss qui a signé les trois victoires enregistrées cette saison aux dépens de la Caroline. Des victoires de 2-1 (deux fois) et de 4-1. Robin Lehner saura-t-il imiter son partenaire de travail?
La deuxième : les trois victoires en saison régulière devraient mousser la confiance des fans des Islanders. Mais attention, ces trois gains des Islanders – ou défaites des Hurricanes – sont survenus en début de saison (lors des premier, onzième et vingt-troisième matchs) alors que les Canes jouaient du hockey quelconque. Ce qu’ils sont loin de faire depuis la mi-saison ou à peu près.
La troisième : les partisans qui ont rempli un rôle de premier plan dans les succès des Islanders depuis le retour de l’équipe au Nassau Coliseum pourront-ils avoir le même ascendant sur leurs favoris maintenant qu’ils retournent à l’intérieur du Barclay Center, le pire amphithéâtre de la LNH au grand complet?
Pas sûr. Vraiment pas...
Mais en dépit ces points d’interrogation, l’équilibre des Islanders et le «génie» de Barry Tortz m’incitent à les favoriser après avoir levé le nez sur eux en première ronde alors que j’ai favorisé les Penguins.
Colorado c.San Jose : l’Avalanche en 6
J’affichais une grande confiance à l’endroit de l’Avalanche à l’aube de la première ronde. J’en affiche une plus grande encore à l’aube de la deuxième.
La vitesse, la fougue et le talent de MacKinnon, Rantanen, Landeskog et compagnie pesaient trop lourd dans la balance contre les Flames de Calgary qui étaient pourtant très bien nantis en fait de talent.
Je crois que ça pèsera plus lourd encore en faveur du Colorado face à des Sharks qui sont plus vieux, plus lents et moins menaçants globalement que l’étaient les Flames.
Erik Karlsson mérite des éloges pour les neuf passes qu’il a récoltées lors des sept matchs disputés contre Las Vegas en première ronde. Ces neuf passes confirment d’ailleurs son talent, ses mains magiques, sa vision exceptionnelle.
Mais le fait qu’il ait été sur la patinoire lors de 17 des 24 buts marqués par les Golden Knights en première ronde témoigne du fait qu’il joue en dépit d’une blessure à l’aine qui le mine sans bon sens et de sa très grande vulnérabilité.
Une vulnérabilité dont les gros canons du Colorado sauront sans l’ombre d’un doute profiter en deuxième ronde.
Sans oublier que Martin Jones représente toujours un très gros point d’interrogation.
La remontée sensationnelle – peu importe qu’elle ait été générée par une pénalité exagérée ou non, les Sharks ont quand même su en profiter – servira-t-elle de tremplin vers la finale d’Association et qui sait vers une finale de la coupe Stanley ?
Certains croient que oui.
Personnellement, je ne crois pas. Surtout si les Sharks sont incapables de rivaliser avec l’Avalanche au chapitre des duels en unités spéciales. Les Sharks ont peut-être marqué quatre buts lors des 5 minutes passées au cachot par Cody Eakin en milieu de troisième période lors du dernier match.
Mais ils s’étaient contentés de quatre buts lors des 33 occasions précédentes. Sans oublier qu’ils ont concédé huit buts aux Knights en 24 attaques massives.
Dallas c. St.Louis : les Blues en 7
Très heureux de voir ces deux équipes que j’avais confiance de voir vaincre Nashville et Winnipeg se croiser en deuxième ronde.
Mais bon : une seule passera.
Et je crois vraiment que ce seront les Blues.
Histoire de paraphraser l’entraîneur-chef des Stars Jim Montgomery, Alexander Radulov a tellement déployé d’efforts en première ronde pour porter son club sur ses épaules que je me demande s’il lui restera assez de jus pour le faire en deuxième ronde.
Les Stars ont battu les Preds à leur propre jeu : en fermant la patinoire et en comptant sur leur gardien Ben Bishop pour s’occuper du reste.
Ils ont facilement muselé le gros trio des Preds alors qu’Andrew Cogliano, Radek Faksa et Blake Comeau ont limité Johansen (2), Forsberg (2) et Arvidsson (0) à quatre points en sept matchs.
Le trio défensif des Stars aura un autre gros défi à relever contre David Perron, Ryan O’Reilly et Vladimir Tarasenko. Mais attention, contrairement aux Preds qui étaient anémiques en offensive, les Blues compteront sur un deuxième trio qui peut grandement contribuer en Jaden Schwarts (1 but, 5 points), Brayden Schenn (1 but, 2 passes) et Oskar Sundqvist (2 buts, 4 points) comme on l’a vu en première ronde.
Les brigades défensives sont solides des deux côtés.
Tout comme les gardiens.
Mais l’expérience d’un Bishop servira-t-elle davantage la cause des Stars que la jeunesse de Jordan Binnington nuira à celle des Blues?
C’est là que se jouera la série selon moi.
Si Binnington qui a été bon contre Winnipeg – 4-2, 2,63 buts alloués par match, efficacité de 90,8 %– peut élever son jeu au rang de celui de Bishop – 4-2, 1,90 but alloué par match, efficacité de 94,5 % – les chances de victoire des Blues dépasseront largement celles des Stars selon moi.
Si Binnington laisse la pression le titiller maintenant qu’il est en deuxième ronde, la série sera longue. C’est d’ailleurs ce que j’anticipe.
Et si les Blues doivent faire appel à Jake Allen, eh bien là, on verra les Stars en finale de l’Ouest.
Mais si les choses se déroulent de la façon dont je l’anticipe – et l’espère – en deuxième ronde, la finale de l’Est opposera les Islanders aux Bruins et les Blues croiseront l’Avalanche en finale de l’Ouest.
On verra!