Cam Ward a repoussé sa date de péremption grâce à l'aide de David Marcoux
LNH vendredi, 25 nov. 2016. 15:17 mercredi, 11 déc. 2024. 19:30MONTRÉAL – « Il s’est fait dire qu’il était ‘passé date’ et tout ça, il a le dos large, très large. »
David Marcoux, l’entraîneur des gardiens des Hurricanes de la Caroline, parle ici de Cam Ward qui a retrouvé son aplomb tout son aplomb à la suite d’un creux dans sa carrière.
Marcoux a aidé Ward à redorer son blason et le gardien de 32 ans traverse actuellement une impressionnante séquence. Même s’il a subi la défaite face au Tricolore jeudi soir, Ward présente une fiche de 5-1, une moyenne de 1,18 et une cote d’efficacité de ,954 depuis six matchs.
Ward a donc retrouvé tout le plaisir d’enfiler ses grosses jambières, un sentiment qui s’était partiellement estompé.
« Il y a eu de l’incertitude autour de lui depuis quelques années. Mais c’est le fun de voir qu’il continue à croire qu’il est encore bon malgré toutes les critiques. Il a 32 ans, pas 36 », a raconté Marcoux avec franchise.
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« Il a souvent été la cible. Pourtant, quand on regarde les vidéos et ce qui se passait autour de lui, on voit que le jeu n’avait pas de sens devant lui l’an passé. Je pense surtout aux chances de marquer de l’enclave. On commence à avoir une équipe qui a beaucoup plus d’allure devant lui; c’est intéressant à voir », a poursuivi Marcoux croisé après l’entraînement des Hurricanes, au Centre Bell, mercredi.
Sans son rendement, les Canes n’auraient pas été en mesure de surprendre plusieurs adversaires de premier plan. Son apport a été encensé par les membres des Hurricanes.
« Il a été excellent, il avait été bon en début d’année également, mais on a réussi à resserrer notre jeu défensif et ça facilite la vie aux gardiens », a témoigné l’entraîneur Bill Peters.
« Il joue bien, il a retrouvé son groove. Évidemment, quand on le peut, on préfère limiter les grosses chances de marquer contre lui, mais il tient très bien le fort quand on n’y arrive pas. On lui a donné juste assez d’aide », a exprimé le défenseur Justin Faulk.
Graduellement, Ward est redevenu lui-même autant sur la patinoire que dans le vestiaire.
« C’est un kid dans l’âme au sein de l’équipe. Il est dans une zone présentement, il a l’opportunité de jouer et de ne pas penser, il a du fun. Quand son niveau d’activation ou de stress est trop élevé, il est moins efficace », a déterminé Marcoux.
« C’est génial de le voir aller. Il a été très bon et il s’amuse encore beaucoup », a spécifié le Finlandais Teuvo Teravainen qui avait 11 ans lorsque Ward a mené les Hurricanes à la coupe Stanley en 2006.
La reconstruction des Canes n’a pas facilité la vie de Ward. Entouré de plusieurs jeunes défenseurs et d’une formation en quête de cohésion, il a été assailli par une multitude de chances de marquer de qualité.
Le temps a fait son œuvre tout comme l’implantation du système de Peters. Ainsi, Ward peut mieux anticiper d’où proviendront les lancers tout en profitant de plus de cohérence dans le jeu de ses coéquipiers.
En tant que vétéran qui a surmonté une panoplie d’épreuves durant sa carrière, Michael Leighton était persuadé que Ward pouvait encore exceller dans la LNH.
« Il a agi comme numéro un durant presque toute sa carrière. Ce n’était simplement qu’une question de temps avant qu’il ne retrouve tous ses repères. Il a été bon cette année et ce n’est pas surprenant à mes yeux », a indiqué Leighton qui se promène dans la Ligue américaine, la LNH et en Europe depuis plus de 15 ans.
« On se dit les vraies choses »
Ward et Marcoux se connaissent depuis la saison 2004-05. À cette époque, Ward évoluait, dans la Ligue américaine, avec les Lock Monsters de Lowell, un club-école qui était partagé par les Hurricanes et les Flames de Calgary.
« C’est un an avant que les Hurricanes gagnent la coupe. J’allais là pour encadrer mon gardien des Flames (Brett Krahn). Il était là donc je travaillais avec les deux et la relation s’est bâtie ainsi. Quand Bill (Peters) m’a engagé, il a vu que ça pourrait être un avantage », a expliqué Marcoux.
Cette confiance de longue date instaure un climat de travail favorable.
« On a eu de bonnes discussions, c’est comme un mariage rendu au point de l’honnêteté intellectuelle. On se dit les vraies choses parce qu’il règne un respect mutuel », a noté le Québécois qui possède son école de gardiens de but.
Arrivé avec les Hurricanes en 2014, Marcoux a incité Ward à modifier sa préparation d’avant-match. Des exercices spécifiques avec des balles font maintenant partie de sa routine pour éveiller ses sens au lieu d’un simple échauffement de soccer avec ses coéquipiers.
Mais ce n’est parce que les deux hommes se connaissent depuis longtemps que Marcoux fera de Ward un friand de l’analyse vidéo.
« J’en regarde beaucoup alors que lui, il n’aime pas vraiment ça. Il ne veut pas perdre trop de temps là-dessus. Notre façon de faire, c’est surtout que je lui envoie des séquences, il les regarde et fait les ajustements. »
Nul doute, les différents types d’ajustements ont porté fruit et la date de péremption de Ward ne saute pas aux yeux.