La victoire acquise 24 heures plus tôt à Buffalo n'a pas empêché Jacques Martin de continuer ses expérimentations samedi soir, mais les résultats obtenus n'ont pas été concluants.

Le retour au jeu de Tomas Plekanec combiné à la séparation attendue de Brian Gionta et de Scott Gomez n'a pas provoqué l'étincelle recherchée pour relancer les canons offensifs du Canadien, qui s'est incliné par la marque de 3-2 devant les Sénateurs d'Ottawa.

Gionta a connu un fort match jumelé à Plekanec et Michael Cammalleri, marquant notamment son deuxième filet de la campagne pour rétrécir l'écart à un but en fin de match, mais ce sont ultimement les deux buts d'Alex Kovalev qui auront fait la différence.

Gionta n'avait d'ailleurs pas l'air d'un homme soulagé quand les journalistes l'ont entouré pour les entrevues d'après-match. "La clé, c'est de continuer à travailler fort et de ne pas perdre confiance. C'est ce que j'ai tenté de faire tout au long (de ma léthargie)", a dit Gionta de son premier filet depuis le 16 octobre. "Mais en bout de ligne, il n'y a que la victoire qui compte."

Gomez, lui, a pivoté une ligne d'attaque complétée par Andrei Kostitsyn et Travis Moen, Maxim Lapierre remplaçant ce dernier à quelques occasions en troisième période. Si elles n'ont pas empêché le Canadien de subir une troisième défaite en quatre matchs, les nouvelles combinaisons ont néanmoins donné des résultats intéressants.

"On va analyser le match et voir ce qu'il faut faire, a indiqué Martin. Le but, c'est d'avoir une attaque équilibrée."

À mi-chemin en première période, Gionta a effectué un lancer qu'Andrei Markov a redirigé derrière Elliott, mais le bâton du défenseur russe était plus haut que la barre transversale et le but a été refusé. Le capitaine du CH a obtenu une bonne chance de marquer quelques minutes plus tard, mais Elliott a sorti la mitaine pour bloquer un tir qui se dirigeait vers la partie supérieure du filet.

Gionta a été au cœur de la tentative de remontée de son équipe en fin de troisième. Sur la même présence, il a envoyé un tir du revers sur le poteau, en a fait dévier un autre tout juste à la droite d'Elliott et, sur une entrée de zone quelques instants plus tard, a finalement réussi à surprendre le cerbère des Sénateurs grâce à un tir des poignets qui lui est passé sous le bloqueur.

Plusieurs des chances de Gionta ont été le fruit du travail de Plekanec, qui ne semblait pas affecté par les effets secondaires du virus qui l'avait terrassé la veille. Le dynamique joueur de centre a été très actif en échec-avant en plus de mettre Elliott à l'épreuve avec deux échappées en troisième. Plekanec a été l'attaquant le plus utilisé par Jacques Martin (20:02).

Gomez, lui, s'est échappé à la 14e minute, mais il a dirigé son tir directement dans la poitrine d'Elliott. Le fabricant de jeu a aussi semblé un peu plus inspiré dans ses entrées de zone, distribuant le disque à ses ailiers avec un brin moins d'hésitation.

La séparation des inséparables n'est pas la seule décision qu'a prise Martin pour secouer son attaque. Pour ramener Plekanec dans sa formation, le sélectionneur du Tricolore a décidé de laisser Lars Eller dans les gradins. En 13 matchs, le jeune Danois acquis dans la transaction qui a envoyé Jaroslav Halak à St. Louis a été limité à une petite passe et montre un différentiel de moins-3.

Elliott, qui effectuait un dixième départ de suite devant le filet des Sénateurs, a bloqué 21 lancers.

Ottawa a signé une cinquième victoire en six matchs et un troisième triomphe consécutif sur les patinoires adverses.

Le Canadien a maintenant une fiche de 1-2 lorsqu'il dispute un deuxième match en autant de jours.

Une bonne note pour Price, un échec pour le quatrième trio

Kovalev, qui avait été écarté de la feuille de pointage à ses trois matchs précédents, a inscrit ses premiers points en trois matchs cette saison contre son ancienne équipe en réussissant son deuxième doublé de la campagne.

En fin de première période, Kovalev a subtilement fait dévier un tir de la pointe d'Erik Karlsson derrière Carey Price. Tellement subtilement que le but a été crédité au jeune défenseur suédois jusqu'au retour du premier entracte.

Les visiteurs sont revenus en force du vestiaire et Kovalev a été en plein cœur de la menace. L'Artiste a profité d'une bourde de Hal Gill en zone neutre pour filer vers la zone adverse et défier Price à deux reprises.

C'était le début d'une longue période pour Price, dont les prouesses ont permis à ses coéquipiers de rester dans le coup pendant qu'ils étaient dominés 17-6 au chapitre des tirs au but. Après les deux tentatives ratées de Kovalev, Price a fermé la porte à Jesse Winchester qui a facilement débordé Andrei Markov pour foncer librement au filet.

À la mi-match, après que Jarkko Ruutu eut raté un filet complètement ouvert, Price est parvenu à reprendre sa position à temps pour parer un tir à bout portant de Chris Kelly.

"Pricey a été excellent, a vanté Gionta. Il a réussi des gros arrêts qui nous ont permis d'y croire jusqu'à la fin."

Pendant que Price se débattait comme un diable dans l'eau bénite, les membres du quatrième trio ne faisaient rien pour mériter la confiance du patron. Pris en défaut sur le premier but du match, Dustin Boyd, Tom Pyatt et Lapierre étaient toujours aux premières loges pour assister au deuxième.

Price venait de frustrer Kelly quand Boyd s'est fait battre par Zack Smith sur la remise en jeu. Le tir de Karlsson a été bloqué, mais Boyd et P.K. Subban ont laissé Smith s'acharner sur le retour jusqu'à ce qu'il se retrouve derrière la ligne rouge. Boyd n'a pas été revu sur la glace par la suite.

Jaroslav Spacek a réduit l'avance des Sénateurs à un but avant le son de la sirène. Le mal-aimé de la brigade défensive bleu-blanc-rouge a laissé partir un faible tir de la ligne bleue qui semblait destiné pour la mitaine d'Elliott jusqu'à ce que la rondelle change de trajectoire sur le bâton de Sergei Gonchar. Les officiels ont accordé le but après avoir consulté la reprise vidéo pour s'assurer que Gionta, qui portait son bâton au-delà de la hauteur permise, n'avait pas fait dévier le disque.

Spacek n'a toutefois pas mis de temps à s'exposer à la brique et au fanal qui lui sont habituellement destinés. En début de troisième, il a écopé d'une pénalité, la cinquième de son équipe, qui a mené au deuxième but de Kovalev.

À 5 contre 4, Moen a bloqué un boulet de Gonchar, mais la rondelle est revenue sur la palette de Kovalev qui a utilisé la même stratégie. Son tir foudroyant a trouvé le fond du filet et doublé l'avance des Sens.

"On a écopé de trois ou quatre mauvaises pénalités, en fait, a souligné Jacques Martin. C'est l'un des facteurs qui ont influencé le résultat."

Gionta a permis aux siens de garder espoir avec quatre minutes à faire, mais la remontée s'est arrêtée là.