Nick Foligno regarde les points de presse du gouverneur de l'Ohio Mike DeWine au sujet du coronavirus et apprécie la valeur de l'information. C'est en partie pourquoi le capitaine des Blue Jackets de Columbus est d'accord avec l'idée de tester les joueurs de la Ligue nationale de hockey sur une base quotidienne si la saison devait recommencer.

« Les tests de dépistage sont essentiels car c'est la seule façon de savoir et d'avoir confiance qu'à chaque présence sur la patinoire, tout le monde est dans la même bateau et peut jouer un match au meilleur de ses habiletés », affirme Foligno.

Première ligue professionnelle en Amérique du Nord à annoncer un format de relance potentielle de sa saison, la LNH compte aussi sur une stratégie élaborée portant sur les tests de dépistage de la COVID-19. Des protocoles de dépistage sont en place pour les entraînements facultatifs et les camps d'entraînement, dans les mains des équipes.

Le commissaire adjoint Bill Daly a également déclaré que la LNH envisage tester tous les joueurs tous les jours lorsque les matchs auront recommencé.

« Nous aurons en place un rigoureux protocole de tests de dépistage en vertu duquel les joueurs seront testés tous les soirs. Les résultats seront obtenus avant qu'ils ne quittent leur chambre d'hôtel le lendemain matin, et nous saurons donc si nous avons un test positif et si un joueur doit se placer en isolement volontaire à la suite de ce test positif », a fait savoir Daly.

« C'est dispendieux, mais nous pensons qu'il s'agit d'un élément vraiment fondamental de ce que nous essayons d'accomplir. »

Chaque test coûtera environ 125 $, selon la ligue, et le commissaire Gary Bettman a estimé qu'il faudra effectuer entre 25 000 et 35 000 tests pendant la durée des séries éliminatoires, une facture, concède-t-il, qui se chiffrera dans les « millions de dollars ». Cependant, les athlètes s'inquiètent au sujet des risques à leur santé dans l'éventualité d'un retour au travail et ils ont insisté sur des tests sur une base régulière.

« Il faut des tests à un niveau suffisant pour être confiant de pouvoir faire face à toute éventualité », a renchéri le directeur exécutif de l'Association des joueurs, Don Fehr.

« Si ça doit être sur une base quotidienne, et que c'est disponible, c'est d'accord. Ce serait bon. S'il s'avère que ce n'est pas tout à fait ce dont on a besoin et qu'on peut y arriver avec un peu moins, c'est d'accord. »

Le docteur Amesh Adalja, un expert dans le domaine des maladies infectieuses au Centre pour la sécurité sanitaire de l'Université Johns Hopkins, n'est pas certain de la fréquence nécessaire de tests pour assurer que les joueurs ne sont pas atteints du virus. Il croit que le dépistage mis de l'avant au soccer en Allemagne aidera à déterminer la fréquence exacte, qui dépend aussi du type de quarantaine et des risques d'exposition che les joueurs.

« Nous savons que les gens qui ont des contacts accrus entre eux auront plus d'occasions de propager le virus, et le hockey est l'un des sports où les individus ont beaucoup de contacts entre eux », a fait remarquer le docteur Adalja.

« Je dirais qu'ils (les dirigeants de la LNH) devront être plus agressifs que d'autres ligues en matière de tests. »

Bien que le niveau d'inquiétude chez les joueurs face aux chances de contracter le virus en reprenant la saison peut varier, plusieurs semblent d'accord avec les tests fréquents.

« Le fait d'avoir des tests jour après jour finit par limiter le potentiel d'attraper le virus », a déclaré Darnell Nurse, représentant des Oilers d'Edmonton au sein de l'Association des joueurs.

« Si c'est ce qu'il faut faire, si les professionnels de ce domaine, qui affrontent et attaquent ces défis tous les jours, croient que c'est la meilleure option, c'est donc la direction que nous devons emprunter. »

Son coéquipier Connor McDavid et John Tavares, le capitaine des Maple Leafs de Toronto, deux membres du comité conjoint LNH/AJLNH « Retour au Jeu », préfèrent laisser les experts déterminer la fréquence des tests chez les joueurs.

« Dans une période comme celle-ci, je pense qu'il faut se faire tester, et vous voulez vous faire tester aussi souvent que possible pour savoir (si vous avez le virus) immédiatement », a noté McDavid.

Daly a aussi affirmé qu'un test positif au coronavirus ne forcerait pas nécessairement la LNH à décréter une nouvelle pause de ses activités. Des tests à l'échelle de la ligue permettraient d'isoler un joueur, entraîneur ou membre du personnel de l'équipe avant le début d'une éclosion.

« Si un joueur subit un test positif, ça m'apparaît improbable que d'autres joueurs n'obtiennent pas un test positif, mais en évaluant tout le monde, j'imagine qu'ils les trouveraient », a fait remarquer Paul Byron, le représentant des joueurs chez le Canadien de Montréal.

« Qu'arriverait-il si la moitié de votre équipe, ou quatre, cinq ou six joueurs subissent des tests positifs au même moment? »

Les responsables des équipes et de la ligue ont insisté sur le fait qu'ils n'utiliseraient seulement des milliers de tests si un tel nombre ne met pas en péril la disponibilité pour la population en général, un souci que le docteur Adalja a évoqué pour tous les sports.

Selon Bettman, des experts médicaux ont dit à la LNH qu'au moment où la ligue relancerait ses activités cet été, 25 000 à 30 000 tests représenterait un « nombre relativement peu significatif ».