L’embauche d’un nouvel entraîneur-chef, l’arrivée de quelques vétérans de premier plan et l’entrée en scène d’un autre jeune très prometteur n’ont rien changé à la réalité des Coyotes de l’Arizona.

Du moins pas encore...

Car en dépit l’énergie amenée par Rick Tocchet derrière le banc, l’expérience des Derek Stepan à l’attaque, Niklas Hjarlmarsson à la ligne bleue et Antti Raanta devant le filet, les Coyotes sont la seule équipe toujours en quête d’un premier gain cette saison. Un premier gain qu’ils tenteront de signer ce soir alors qu’ils rendront visite aux Stars, à Dallas, dans le cadre d’une série aller-retour qui se poursuivra jeudi.

Non seulement les Coyotes ont perdu leurs cinq premiers matchs, mais après des revers serrés de 5-4 contre Anaheim et 2-1 contre Las Vegas, ils viennent de se faire rosser trois fois de suite par les Golden Knights (5-2), par les Red Wings de Detroit (4-2) et les Bruins de Boston (6-2). Bons derniers au classement général de la LNH, les Coyotes sont également les pires de la ligue avec un différentiel de moins-11. Ils sont 29es sur 31 avec 22 buts accordés devant les Sabres de Buffalo (23) et les Penguins de Pittsburgh (25).

Désabusé par la performance de son club après le revers aux mains des Bruins, l’entraîneur-chef Rick Tocchet s’est d’ailleurs excusé auprès des partisans témoins de ce semblant de match disputé par ses joueurs.

Embauché après avoir contribué à la deuxième conquête consécutive de la coupe Stanley par les Penguins de Pittsburgh à titre d’entraîneur adjoint à Mike Sullivan, Tocchet a beaucoup de travail qui l’attend en Arizona. Encore cette année, les Coyotes qui ont pourtant toujours pu compter sur des joueurs intéressants semblent incapables de former une équipe.

« J’en suis très conscient et c’est mon principal défi », a convenu Rick Tocchet lorsque je l’ai rencontré la semaine dernière à Las Vegas alors que son équipe s’apprêtait à croiser les Golden Knights dans le cadre du premier match de l’histoire du T-Mobile Arena.

Pour relever ce défi, Tocchet entend se servir de l’expérience acquise à Pittsburgh. « La force des Penguins repose bien sûr sur des joueurs extraordinaires comme Crosby, Malkin et Letang. Mais les Pens sont dans une classe à part parce que ces joueurs ont compris qu’ils doivent savoir faire passer le bien de l’équipe en premier lieu. C’est comme ça qu’on apprend à gagner. Nous avons laissé filer des avances lors de nos deux derniers matchs et nous les avons perdus tous les deux. Nous devons apprendre à adapter notre jeu aux situations que nous affrontons. On ne l’a pas fait, et c’est à moi de m’assurer à ce que l’équipe comprenne ce qui est requis pour gagner. On a de très bons joueurs dans ce vestiaire. On a beaucoup de potentiel. Il faudra juste du temps et des efforts pour obtenir des résultats avec ce potentiel », a ajouté Tocchet.

Malgré ses 53 ans, Tocchet affiche une grande forme physique. Mardi dernier, à Las Vegas, c’est d’ailleurs lui qui a patiné à fond la caisse avec les réservistes appelés à faire des minutes supplémentaires après l’entraînement matinal. À sa sortie de la patinoire, il semblait plus frais et dispo que ses joueurs. Presque prêt à endosser l’uniforme en soirée.

« J’aimerais bien jouer ce soir, mais ça tire bien plus du rêve que de la réalité. Cela dit, j’adore patiner comme je viens de le faire. J’adore pousser les gars. Intervenir directement auprès d’eux. Je ne veux pas qu’ils croient que l’entraîneur-chef gère de son bureau sans savoir ce qui se passe sur la glace. Je veux avec des interactions directes avec mes joueurs », a indiqué Tocchet qui peut ainsi transmettre plus facilement sa philosophie qui lui a permis de marquer 440 buts et de récolter 952 points dans le cadre des 1144 matchs qu’il a disputés en 18 saisons dans la LNH, dont 213 dans l’uniforme des Coyotes.

En Arizona, Tocchet obtient une deuxième chance à titre d’entraîneur-chef. En 2008-2009, à Tampa Bay, il est venu en relève à Barry Melrose dont il était l’adjoint avec le Lightning. Ce séjour à Tampa lui a permis de revenir dans la LNH après une absence de deux ans au cours de laquelle il a dû composer avec des accusations criminelles reliées à des paris sportifs illégaux – au football et non au hockey – pour lesquelles il a finalement offert un plaidoyer de culpabilité en échange d’une sentence réduite de deux ans de probation.

En 148 parties à la barre du Lightning, Tocchet a maintenu un dossier de 53 victoires, 69 revers et 26 défaites en prolongation ou tirs de barrage. Il a ensuite été remplacé par Guy Boucher. Depuis 2014, il agissait à titre d’adjoint avec les Penguins à Pittsburgh où il a aussi gagné une coupe Stanley à titre de joueur en 1992.

Fort de sa première expérience à Tampa et de ses années comme adjoint à Pittsburgh, Tocchet se sent mieux équipé pour réussir à faire des Coyotes un club gagnant.

« Pour réussir comme entraîneur-chef, tu dois être en mesure d’obtenir le respect de tes joueurs. La meilleure façon d’y arriver est d’être clair dans tes décisions. Il faut que les gars comprennent pourquoi tu prends telle ou telle décision. Il faut aussi que tu sois conséquent avec tes décisions. Un coach n’a pas toujours raison. Il a lui aussi droit à l’erreur. Mais si les gars comprennent ce qui te motive et où tu vas, ils vont te suivre. Ils vont te respecter. À Tampa, j’étais trop hésitant dans mes prises de décisions. C’est une des erreurs que j’ai commises. J’attribue ça à un manque d’expérience et c’est pourquoi je me sens en bien meilleure posture pour réussir aujourd’hui. »