PHOENIX - La Cour des faillites américaine a rejeté, mercredi, les offres d'achat présentées dans le dossier des Coyotes de Phoenix par la Ligue nationale de hockey et le milliardaire canadien Jim Balsillie. Ce dernier a décidé de ne pas porter en appel cette décision.

Le juge Redfield T. Baum a été beaucoup plus sympathique envers la mise de la LNH, précisant que `les défauts rencontrés dans la proposition de la ligue pouvaient facilement être corrigés par cette dernière'.

En soirée, Balsillie a indiqué par voie de communiqué qu'il respectait la décision de la cour.

"En termes de hockey, la cour passe la rondelle à la LNH, qui peut décider de tenter un autre tir ou passer la rondelle à son tour", a déclaré le juge américain.

Le juge Baum s'inquiète particulièrement du fait que la proposition de la ligue lui permet de choisir quels créanciers seront remboursés entièrement. De plus, la liste des créanciers ne comprendrait pas les noms de l'ex-propriétaire Jerry Moyes et de l'ex-entraîneur Wayne Gretzky.

"Il n'a pas été déterminé que les demandes de MM. Moyes et Gretzky n'étaient pas 'légitimes'. Il serait injuste pour cette cour de priver qui que ce soit de leur possible part sans au préalable fournir la chance à chaque partie impliquée de prouver la légitimité de ses demandes", a noté le juge Baum, qui a rendu un jugement de 28 pages.

Balsillie avait offert 242,5 millions $ US pour acheter les Coyotes - à condition de déménager l'équipe à Hamilton, malgré l'opposition de la LNH.

"Tout ce que je souhaitais était une chance équitable d'amener une septième équipe de la LNH au Canada ... (et) Je crois que j'ai eu cette chance, a dit Balsillie par communiqué. Je respecte la décision de la cour, et je ne vais pas aller en appel."

La ligue a quant à elle offert 140 millions $ pour se porter acquéreur de la formation de l'Arizona.

Le commissaire adjoint de la LNH, Bill Daly, a dit par communiqué que la ligue est "satisfaite que le tribunal de faillites a confirmé les droits de la ligue de choisir qui peut être propriétaire et où joueront les équipes. Nous évaluerons le jugement pour voir la meilleure façon de répondre aux interrogations de la cour concernant notre offre d'achat pour les Coyotes, a dit Daly. Notre objectif demeure d'assurer la stabilité à long terme de l'équipe à Glendale."

La décision semble indiquer un retour à la case départ pour Balsillie, surtout que le juge a dit à peu de choses près qu'il ne serait pas logique de déménager l'équipe dans un contexte où la LNH brandit la menace de poursuites reliées à son droit à contrôler qui fait partie du circuit, qui peut être un propriétaire et où les formations sont installées.

Le résumé qu'a fait Baum du dossier commence avec les pertes massives encourues par les Coyotes, qui étaient les Jets de Winnipeg avant de déménager à Phoenix en 1996. Le jugement mentionne des pertes totales de 75 millions $ en 2004, 50 millions $ en 2005, 75 millions $ en 2006, 117 millions $ en 2007 et 72 millions $ en 2008.

Au-delà de la situation financière de l'équipe, Baum a dit que d'autres facteurs ont eu un rôle à jouer dans sa décision - notamment le concept que la LNH puisse contrôler qui fait partie de la ligue, le droit de contrôler où sont disputés les matches locaux des équipes, et le droit à une compensation si une équipe déménage.

Toutes les tergiversations au sujet du futur de l'équipe ont commencé lorsque Moyes a pris la ligue par surprise en se plaçant sous la protection des créanciers, le 5 mai.

Plus de 1000 documents ont été déposés en cour, lors des mois suivants, avec plusieurs audiences se déroulant dans la salle 703. Le commissaire Gary Bettman et Balsillie y ont fait quelques présences, tout comme plusieurs journalistes canadiens.

La Ligue nationale a toujours fait valoir que la mise de Balsillie était une tentative de contourner les règlements du circuit concernant les transferts de propriété et les déménagements. La LNH a argumenté qu'il faudrait d'abord essayer de trouver un acheteur qui garderait le club à Phoenix en dépit des pertes massives depuis l'arrivée du club dans le désert.

La figure bien connue du sport à Chicago Jerry Reinsdorf et un groupe d'hommes d'affaires canadiens et américains s'appelant Ice Edge Holdings ont également montré de l'intéret, mais cela n'a pas débouché sur une offre clairement établie.

Cela avait forcé la LNH à élaborer sa propre mise pour acheter l'équipe - dans le but de garder l'équipe à Glendale pendant au moins la saison à venir, tout en essayant de trouver un acheteur local.

Les Coyotes ont fini 13e dans l'Ouest, la saison passée. Le Jobing.com Arena, inauguré en 2003, est le seul amphithéâtre de la ligue à n'avoir jamais accueilli de match des séries.