ST. PAUL, Minnesota - Jacques Lemaire reconnaît que la prochaine saison morte ne sera pas comme les autres.

Il affirme qu'il retournera chez lui en Floride, qu'il discutera avec son épouse, qu'il rencontrera la direction du Wild du Minnesota et décidera ensuite s'il veut revenir pour une autre saison derrière le banc.

Mais pendant que Lemaire analysait, lundi, ce qu'il a qualifié de sa saison "la plus difficile comme entraîneur" en 13 ans de carrière comme pilote - une saison où il a eu de la difficulté, par moments, à convaincre ses joueurs de jouer en équipe et vu le Wild être éliminé dès le premier tour éliminatoire pour la deuxième année de suite - on sentait qu'il y avait quelque chose de différent.

"Je vieillis et je ne suis peut-être plus aussi patient qu'à mes débuts comme entraîneur", a déclaré Lemaire.

Ce qui inquiète le plus le Québécois de 62 ans, c'est la léthargie en février et mars qui a mené à une séquence de neuf revers en 12 sorties. Ses joueurs ont alors fait preuve d'égoïsme, ce qui a mené à des tensions avec leur entraîneur, qui demeure aussi exigeant que jamais et ne tolère aucune incartade du genre. Reste que l'équipe a bien rebondi, si bien que le Wild a décroché le premier titre de section de son histoire.

"C'est une saison comme je n'en ai jamais vue dans ma carrière", a affirmé Lemaire.

Il était quand même de bonne humeur, lundi, se demandant ce qu'il allait faire avec tout ce temps libre et montrant qu'il avait encore beaucoup de passion pour le hockey.

"L'été va être long", a-t-il dit.

Un été qui promet d'être le plus mouvementé dans l'histoire de la concession. L'avenir de Lemaire n'est qu'un des nombreux dossiers que le directeur général Doug Risebrough et le nouveau propriétaire, Craig Leipold, devront régler au cours des prochains mois.

Marian Gaborik, qui n'a récolté qu'un point dans la série du premier tour contre l'Avalanche du Colorado, a une année à faire à son contrat et il pourrait devenir joueur autonome l'année prochaine s'il ne signe pas de prolongation de contrat ou s'il n'est pas échangé.

"Ce sera un bon moment, cet été, pour avoir une bonne discussion avec lui, question de voir ce qu'il veut faire et ce que nous voulons faire en ce qui concerne l'avenir de l'équipe, a indiqué Risebrough. Ce que ça donnera, qui sait, mais une chose est certaine, le sujet devra être abordé."

Dix joueurs du Wild pourraient devenir autonomes sans compensation, ce qui explique le niveau de jeu inégal de l'équipe cet hiver, selon Risebrough.

"Je pense que j'ai commis l'erreur de laisser trop de joueurs jouer alors qu'ils s'apprêtaient à devenir autonomes, a-t-il reconnu. Ca ne veut pas dire que j'aurais dû m'entendre avec tout le monde, parce que j'aurais perdu ma marge de manoeuvre. Mais je pense que ç'a créé un esprit d'individualisme alors que l'important, c'est l'équipe. Et je pense que la frustration de Jacques venait de cette situation."

Le vétéran Brian Rolston, qui a marqué 31 buts à chacune de ses trois campagnes avec le Wild, a 35 ans. Il pourrait intéresser plusieurs équipes. Pavol Demitra, l'un des meilleurs amis de Gaborik, a connu une saison ordinaire à l'attaque. Il a 33 ans, il a raté 14 matchs et il a empoché 4,5 millions $ US cette saison. Keith Carney, Sean Hill, Petteri Nummelin, Chris Simon, Matt Foy et Aaron Voros pourraient également quitter.

Le Wild doit aussi statuer sur l'avenir de Pierre-Marc Bouchard, qui pourrait devenir joueur autonome avec restrictions. Bouchard aimerait en venir à une entente à long terme, mais si Risebrough ne lui offre qu'un contrat d'un an, il pourrait regarder ailleurs.

Risebrough aimerait aussi ajouter de la profondeur à son équipe, à la ligne bleue surtout. Les blessures chez les défenseurs ont rendu l'équipe vulnérable face à l'Avalanche, au premier tour éliminatoire.

"Oh oui, il y aura des changements, a lancé Risebrough. Aucun doute. Evidemment, certains changements viseront à rajeunir l'équipe."