Douce revanche pour les Blues
LNH samedi, 18 mai 2019. 09:34 jeudi, 12 déc. 2024. 03:04SAINT LOUIS – Les Blues ont savouré une douce revanche vendredi.
Forts d’une victoire de 2-1, ils ont fait oublier de la meilleure manière qui soit la défaite plus qu’amère qu’ils avaient encaissée mercredi. Du coup, ils ont nivelé les chances 2-2 dans une finale de l’Ouest qui se poursuivra dimanche midi (15 h, heure de l’Est) à San Jose.
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Oh! Ça n’a pas été facile. Même qu’on a cru que la chance qui a souri si souvent aux Sharks depuis le début de la saison allait encore leur venir en aide en fin de match. Une fin de match en tous points, ou presque, similaire à celle de mercredi alors que les Blues ont échappé leur avance de 4-3 pour finalement s’incliner 5-4 en prolongation dans les circonstances que vous connaissez.
Oui! Oui! Je fais référence à la passe avec la main de Timo Meier qui a été ratée par les officiels et qui a mené au but de la victoire marqué par Erik Karlsson.
Pendant les trois dernières minutes, les Sharks ont pris le plein contrôle du territoire des Blues. Ils ont échangé la rondelle rapidement; ils ont décoché des tirs de partout; des tirs que les joueurs des Blues ont bloqués ou tentés de le faire en plongeant à gauche et à droite alors que Jordan Binnington s’est occupé de ceux qui se sont rendus jusqu’à son filet.
« C’était pas mal le chaos », a d’ailleurs convenu le gardien recru qui s’est fait siffler des rondelles aux oreilles à quelques occasions et qui s’est même permis des sorties hasardeuses autour de son but.
Bien qu’ils aient aidé la cause de leur gardien du mieux qu’ils le pouvaient, les joueurs des Blues ont toutefois répété les mêmes erreurs qui les avaient finalement coulés en fin de troisième match : ils ont raté un filet désert alors que Martin Jones avait été rappelé au banc à la faveur d’un sixième attaquant et se sont encore une fois rendus coupables de dégagements refusés.
Rien pour aider leur cause.
« Il était temps que le match finisse, car il est clair que ça allait nous rattraper si ça continuait. Mais l’important, c’est qu’on a trouvé une façon de gagner », a commenté David Perron.
« Je sais que ça semble simple de marquer dans un filet désert, mais ce n’est pas toujours évident. Surtout quand une équipe aussi bonne en attaque que les Sharks est sur ton dos. Karlsson et Brent Burns sont certainement parmi les meilleurs défenseurs de la LNH pour contrôler le jeu à la ligne bleue et trouver une façon de faufiler des tirs jusqu’au but. Il n’est donc pas facile de leur voler la rondelle et quand tu réussis, ce n’est pas évident de marquer de loin. Et quand tu rates la cible, tu es pénalisé en raison du fait qu’il est impossible de faire de changement de joueur en raison du dégagement refusé », plaidait Craig Berube après la victoire de son club.
L’entraîneur-chef des Blues prône-t-il ces dégagements aux conséquences dangereuses?
« Dans un monde idéal, j’aimerais mieux que nos gars se contentent de tirer la rondelle en zone neutre pour éviter les dégagements, mais parfois la pression est tellement forte que tu n’as pas le choix. Quand ça arrive, tu batailles, tu batailles, tu batailles et tu prends les moyens pour gagner ces batailles. On a manqué notre coup mercredi, on a réussi ce soir. Mais ils nous ont forcés à travailler fort pour gagner », a conclu Berube.
Meier : mauvais Karma
En résistant aux poussées des Sharks, les Blues ont peut-être évité de vivre un cauchemar identique à celui de mercredi alors que Meier a profité de l’erreur des officiels.
Si les Dieux du hockey ont pas mal aidé la cause des Sharks depuis le début des séries alors que des décisions erronées les ont propulsés vers des victoires, on dirait qu’ils avaient décidé de se reprendre un brin ou deux vendredi soir.
Il est même permis de se demander s’ils ne s’étaient pas légués contre Meier histoire de faire contrepoids à sa passe illégale qui n’a pas été signalée lors du troisième match.
Pourtant excellent avec la rondelle, Meier a raté une cage complètement déserte en première période. Puis, en fin de premier tiers, il est pratiquement passé dans le vide en tentant de décocher un tir de l’enclave où il fonçait sur une rondelle libre.
Non seulement Meier a-t-il frappé une « fausse balle » sur le jeu, mais il a écopé une pénalité lors de son repli défensif sur la séquence qui a immédiatement suivi. Et qu’est-ce qui est arrivé neuf secondes après le début de l’attaque massive des Blues? Eh oui! Tyler Bozak a hérité de la rondelle après un arrêt de Martin Jones. Il a ensuite marqué pour donner une avance de 2-0 aux siens avec un peu plus de deux minutes à faire à la période.
Ce but est devenu celui de la victoire.
Bien sûr, je sais que les Dieux du hockey n’existent pas. Ou pas vraiment. Mais il était quand même ironique de voir Meier composer avec autant de déveine après qu’il eût profité d’une erreur aussi inhabituelle que celle commise par les officiels en prolongation mercredi.
Bien plus que le mauvais karma qui semble avoir frappé Meier vendredi, c’est l’intervention de Berube qui a pris d’assaut le vestiaire de son équipe après la défaite de mercredi qui a fait la différence dans le match numéro quatre.
« Craig vient rarement dans la chambre après les matchs. Mercredi, il est venu. Le "timming" était bon. C’était même nécessaire. C’est lui qui a calmé tout le monde. C’est lui qui nous a dit de ne pas nous enflammer devant les journalistes et de répéter le message qu’on tournait la page et qu’on se concentrait sur le prochain match. C’était la bonne mentalité à adopter. La preuve : la série est égale 2-2 », a poursuivi Perron.
Burns : 16 tirs tentés!
Les Sharks n’ont pas seulement créé un chaos en zone des Blues en fin de match. Ils ont dominé, presque outrageusement, les 40 dernières minutes de jeu.
Ils ont dominé en temps de possession de rondelle et en nombre et durée de présences en zone ennemie. Un exemple : pendant que Brayden Schenn et Marc-Édouard Vlasic purgeaient une pénalité mineure double, en période médiane, la rondelle est sortie de la zone des Blues une seule fois. Et il ne restait que quelques secondes aux pénalités lorsque les Sharks ont dû se replier en zone neutre pour mieux reprendre d’assaut le territoire ennemi.
Les Sharks ont décoché un total de 73 tirs au cours de la rencontre. Trente ont touché la cible. Les Blues se sont contentés de 35 tirs tentés (22 cadrés) dont près de la moitié (16) ont été décochés en première période.
Burns a été au centre de la majorité des poussées dangereuses de Sharks. Les 16 tirs qu’il a décochés – Burns a vraiment tiré 16 fois au filet en 31 présences totalisant 26 :46 de temps d’utilisation – en témoignent avec éloquence. L’ennui pour Burns, il n’a touché la cible que deux fois.
Il a toutefois battu Binnington à deux reprises avec des tirs qui ont frappé le poteau à la gauche du gardien des Blues et la barre horizontale.
« On a très mal entrepris la rencontre », a d’abord commenté Burns qui a été victime d’une solide mise en échec d’Alexander Steen derrière le filet en tout début de match. Il a perdu la rondelle en raison de l’échec avant efficace de Steen ce qui a contribué au but d’Ivan Barbashev dès la 35e seconde de la rencontre.
« Une fois en arrière 0-2, nous n’avions pas le choix. On a ouvert le jeu. On a été plus agressif. On a été plus impliqué. On a généré pas mal d’attaque, mais ce n’a pas été assez. Ils forment une très bonne équipe de l’autre côté et nous devrons être meilleurs lors du prochain match. Nous devrons surtout être bons du début à la fin de la partie », a ajouté le défenseur finaliste dans la course au trophée Norris.
Karlsson blessé?
Si Burns a multiplié les présences au dernier tiers, on a beaucoup moins vu Karlsson. Ce qui est fort surprenant considérant que les Sharks avaient besoin d’un but pour niveler les chances et que le Suédois a récolté sa 14e passe – un sommet depuis le début des séries – sur le seul but des Sharks, le 10e des séries pour Tomas Hertl.
Karlsson a passé plus de 25 minutes sur la patinoire vendredi. Mais il n’a joué que 6 :20 en troisième période. En plus, après avoir rappelé son gardien au banc et profité d’un temps d’arrêt pour orchestrer une stratégie pour niveler les chances, Peter DeBoer a été contraint de garder Karlsson au banc.
Il est revenu au cours de la dernière minute, mais il ne semblait vraiment pas au sommet de sa forme.
Manque de souffle? Baisse d’énergie? Retour de la blessure à l’aine qui l’a miné dans la dernière étape de la saison régulière? Les questions méritent d’être posées. Mais on n’a pas obtenu de réponses de la part des Sharks.
Parlant de blessure, le Québécois Samuel Blais a été blessé à la cheville ou au pied droit en fin de rencontre lorsqu’il a bloqué un tir de Burns. Il est retourné sur la patinoire pendant une pause publicitaire, mais il n’est pas revenu au jeu.
En bref
– Binnington a signé sa 10e victoire des séries. Un nouveau record pour les Blues alors que Brian Elliott (2016) et Roman Turek (2001) partageaient l’ancien record qui était de neuf victoires…
– Binnington est aussi devenu le 10e gardien recru de l’histoire de la LNH à signer au moins 10 victoires en séries éliminatoires...
– Depuis son arrivée avec les Blues, Binnington présente un dossier de 11-2-0 dans les matchs disputés au lendemain d’une défaite. Il a maintenu une moyenne de 1,81 but accordé lors de ces 13 rencontres et une efficacité de 93,6 %. «Jordan est notre roc. Il a réalisé un jeu blanc dès son premier match avec nous et depuis c’est un plaisir de le voir jouer derrière nous », a commenté le défenseur Colton Parayko...
– Les Blues se retrouvent en territoire connu puisqu’ils ont partagé les quatre premiers matchs des séries contre Winnipeg et Dallas avant d’éliminer les Jets en six rencontres et les Stars en sept parties...
– Quant aux Sharks, ils sont revenus de l’arrière 1-3 dans la série contre Las Vegas en première ronde, mais ils étaient à égalité 2-2 en deuxième ronde contre l’Avalanche avant de les éliminer en sept parties...
– Les Blues mettent le cap sur San Jose avec confiance en raison de leur fiche de 6-2 sur la route depuis le début des séries – ils sont 4-5 au Enterprise Center – mais les Sharks sont solides au SAP Center comme le confirme leur dossier de 7-3...