ST. PAUL - De l'avis de tout le monde, le Wild du Minnesota aurait été une bien moins bonne équipe si elle avait eu un autre entraîneur que Jacques Lemaire.

Après avoir dirigé chaque match de l'équipe depuis son arrivée dans la ligue, il y a neuf ans, Lemaire a décidé de quitter, estimant que le Wild ira mieux sans lui.

Pendant que Lemaire se rendra à sa résidence estivale en Floride et réfléchira à ce qu'il veut faire la saison prochaine dans la LNH, le président et directeur général du Wild Doug Risebrough cherchera à lui trouver un successeur. Risebrough prendra tout son temps pour ce faire - il a indiqué lundi qu'il pourrait prendre jusqu'à deux mois et demi avant d'annoncer une embauche.

La longévité de Lemaire est chose rare dans la LNH d'aujourd'hui. Seul le pilote des Sabres de Buffalo Lindy Ruff (12 années) et Barry Trotz, des Predators de Nashville (11 années), ont connu de plus longs séjours que Lemaire avec une même équipe. Depuis qu'il a été embauché, selon STATS LLC, il y a eu exactement 100 changements d'entraîneurs au sein du circuit Bettman.

Avec son style axé sur la défensive, la discipline et le positionnement, peu d'entraîneurs dans les annales de la LNH auront eu autant d'impact sur l'identité d'une concession.

"Quand tu dis 'le Wild du Minnesota', tout le monde pense à lui", a fait remarquer l'attaquant Marian Gaborik, le premier choix dans l'histoire de l'équipe.

La force de Lemaire, c'était de maximiser les capacités de son équipe. Il a été proclamé entraîneur de l'année en 2003 après avoir mené le Wild en finale de l'Association Ouest, alors que l'équipe en était à sa troisième année d'existence et ne comptait qu'un Gaborik de 21 ans comme joueur de premier plan. Lemaire prépare toujours minutieusement son équipe en vue d'un match, aucun détail ne lui échappe.

"Ses connaissances du hockey sont immenses, a noté le défenseur Brent Burns. Il est à un niveau supérieur."

Mais peut-être que certains joueurs commençaient à faire le sourde oreille à son message. Une certaine tension était présente ces deux dernières saisons. Des joueurs se plaignaient de ne pas avoir assez de journées de congé, ou avaient le sentiment d'étouffer au sein du style conservateur préconisé par Lemaire.

"Parfois le changement est une bonne chose, a dit l'attaquant James Sheppard. Je joue au hockey depuis l'âge de trois ans, alors ce sport n'est rien de nouveau pour moi. Mais la façon dont Jacques faisait les choses, c'était du neuf pour moi. Ce n'est pas que nous nous détestions. C'est juste que parfois, peut-être que je ne comprenais pas, ou je ne savais pas où il voulait en venir. Quand nous discutions et nous trouvions la solution pour nous mettre sur la même longue d'onde, ça fonctionnait bien."

S'il y a un endroit où Lemaire n'a pas l'intention d'aller, c'est à Montréal. Il a dit ne pas être intéressé à un retour au bercail, à cause du tourbillon médiatique et de la pression associée au poste d'entraîneur-chef au Québec.

Le successeur de Lemaire devra vivre avec une certain pression au Minnesota.

"Il a mis en place une excellente base, qui donne à la concession beaucoup de flexibilité quant à la prochaine étape qu'elle doit entreprendre", a dit Risebrough.