Entraîneur adjoint respecté qui a survécu à trois congédiements d'entraîneurs-chefs depuis 2013 avec les Flyers de Philadelphie, Ian Laperrière se demande s'il n'est pas enfin prêt à faire le saut vers le poste rêvé d'entraîneur-chef.

« Depuis 2013, j'ai appris. Même avant lorsque j'étais directeur du développement des joueurs. J'ai appris beaucoup de Craig Berube et de Dave Hakstol et j'apprends beaucoup d'Alain Vigneault, a expliqué Laperrière en entrevue au 5 à 7. Avec tout ce que j'ai appris dans ces années-là, je me demande ce que je pourrais apporter à une équipe.

« J'ai le goût d'avoir mon équipe à moi, de bâtir ce que j'ai en tête en ce moment et de voir si je peux avoir du succès avec ça. »

Bien qu'ambitieux, Laperrière s'empresse d'ajouter qu'il ne croit pas non plus avoir les capacités de débarquer en sauveur dans une organisation et de changer sa situation du tout au tout. Il est prêt à faire ses classes.

« Je sais que j'ai des croûtes à manger. Retourner dans la Ligue américaine, avoir mon équipe et développer des joueurs. »

« Plus il y a de monde qui va regarder le sport, plus ce sera bon »

Le format de retour au jeu à 24 équipes fait en sorte que des équipes comme le Canadien de Montréal, les Blackhawks de Chicago et les Rangers de New York se faufilent et obtiennent une occasion inattendue de participer aux séries.

Pour Laperrière, le plus important est de redonner du hockey aux partisans et si les amateurs de ces gros marchés peuvent être inclus et qu'un maximum de gens regarde les matchs, c'est tant mieux.

« Je sais qu'il y a du monde qui chiale que certaines équipes ne méritent pas d'être là. Je pense que c'est bon pour la game que le plus de monde possible regarde le hockey, a raisonné Laperrière. Montréal n'était pas en série, ce n'est pas un secret pour personne. Même chose pour Chicago, mais ce sont des gros marchés. New York aussi. Plus il y a de monde qui va regarder le sport, plus ce sera bon pour les prochaines années.

« Juste le fait de revenir, ça va être bon pour la game, bon pour les joueurs, bon pour les propriétaires et très bon pour les partisans. On a besoin de donner quelque chose à nos partisans pour décrocher de notre réalité en ce moment. »

Faut-il s'attendre à ce que le spectacle soit affecté par la longue pause lors du retour?

« On est des athlètes. Je vais avoir un gros problème si je vois des joueurs arriver pas en forme pantoute!, n'hésite pas à dire Laperrière. Oui, ils ne seront pas en forme comme ils étaient lorsqu'on a arrêté, tu es un athlète professionnel. Moi j'ai un gym chez nous et je n'ai pas fait l'argent que les joueurs font aujourd'hui. C'est leur responsabilité de se garder en forme. »

Depuis leur réouverture lundi, les centres d'entraînement n'ont pas le même visage que lorsque les joueurs les ont quittés à la mi-mars. Jeudi dernier, on préparait le terrain en soumettant les joueurs et les membres du personnel à des tests de dépistage de la COVID-19 et des tests sérologiques. Comme l'explique Laperrière, rien n'est laissé au hasard pour minimiser les risques de contagion.

« On se fait tester deux fois par semaine, a expliqué Laperrière. Nous, les entraîneurs et les directeurs généraux, on reste en haut. On arrive à l'aréna avec notre masque et nos gants. On prend notre température avant de partir de la maison [et une autre fois en arrivant]. On peut travailler [sur la passerelle], mais on ne croise pas les joueurs. »