Après avoir vu son contrat être racheté par l'Avalanche du Colorado en juin dernier, François Beauchemin croyait bien que c’était l’heure pour lui de la retraite.

Pourtant, contre toute attente, les Ducks lui ont consenti un nouveau contrat d’un an en août. C’est aujourd'hui son troisième séjour avec le club californien.

« Dans ma tête, j’étais prêt, a révélé le Québécois en entrevue à l'émission On Jase. Ça a été assez difficile d’accepter le rachat, que je n’avais pas vu venir du tout. Je pensais vraiment retourner là-bas jouer une dernière saison, aider les jeunes et essayer d’améliorer l’équipe. Ça a pris quelques semaines pour réaliser que ma carrière était terminée. Mais mi-juillet, début août, j’ai eu un appel d’Équipe Canada qui me donnait peut-être l’opportunité d’aller jouer quelques tournois cet automne et au mois de décembre pour peut-être avoir la chance de jouer aux Olympiques, et ça m’avait quand même motivé à garder la forme. Je m’étais servi de ça pour continuer à m’entraîner. Lorsque les Ducks m’ont appelé au mois d’août, j’étais quand même prêt physiquement à recommencer le hockey. »

Beauchemin aurait pu vivre le rêve de plusieurs de jouer aux JO, mais la décision de retourner dans la LNH a été plutôt facile pour le Sorelois.

« C’est certain que ça aurait été une expérience extraordinaire à rajouter à ma carrière, mais pour moi, ma priorité c’était de jouer dans la Ligue nationale. »

Il est donc retourné là où il a gagné la coupe Stanley en 2007, là où ses enfants ont grandi. Pour lui, c’était comme revenir à la maison. Il n’était pas question pour lui de s’engager avec une autre équipe pour ne pas déménager à nouveau sa petite famille, mais il y avait une exception. Il aurait accepté une offre des Canadiens de Montréal, l’organisation qui l’a repêché en 1998. Sauf que le CH ne s’est pas enquis de ses services.

« On n’a pas eu de contact avec le Canadien cet été. Six ou sept équipes ont appelé pour connaître mes intentions, quelques-unes étaient intéressées très sérieusement. Si le Canadien avait appelé, c’est sûr que j’y serais allé parce que c’est quand même proche de Sorel. Ça aurait peut-être été une belle opportunité de retourner à Montréal, mais il n’y a pas eu de discussions, donc je n’ai pas eu à prendre cette décision. »

À la place, Beauchemin fait profiter de son expérience au jeune défenseur de 23 ans Brandon Montour, avec qui il évolue à la ligne bleue.

« Il a certainement le talent pour devenir un excellent défenseur. Il est encore jeune, il a de très bonnes habiletés offensives, un bon lancer, un bon coup de patin. Comme tous les jeunes défenseurs de la Ligue nationale, la chose à travailler, c’est tout le temps le travail en zone défensive. C’est pour ça que je suis ici, pour l’aider à s’améliorer de ce côté-là. C’est un gars qui joue beaucoup de minutes, il aime ça être sur la glace. Ça augure très bien pour la suite de sa carrière. Il faut donner le crédit aux dépisteurs des Ducks. Depuis que je suis ici, ils ont toujours fait des bons choix de défenseurs. »

À sa retraite, Beauchemin prévoit revenir au Québec. Sa femme et lui sont natifs de la même région et toute leur famille est basée dans les environs. Il compte bien délaisser le monde du hockey pendant quelque temps pour profiter de sa nouvelle vie avant de replonger dans le boulot.

« Lorsque la saison va se terminer, je vais prendre du recul. Lorsqu’on joue au hockey durant l’hiver, on n’a pas souvent la chance de voir nos enfants faire leurs activités. Donc je ne veux pas tout de suite me prendre de job à temps plein. Je veux profiter de la vie un peu, je veux relaxer, je veux faire les choses que je n’ai pas pu faire toute ma vie parce que le hockey a fait pas mal partie de toute ma vie. Je veux faire d’autres choses pendant quelques années, voir les enfants grandir, et ensuite je déciderai plus tard. »