MONTRÉAL – Claude Giroux ne s’en cache pas, il a été frappé assez solidement par la COVID-19, mais il a été en mesure de reprendre l’entraînement, mardi, alors que les Flyers de Philadelphie commencent à voir la lumière au bout du tunnel. 

Le capitaine des Flyers a été déclaré positif, le 9 février, à la COVID-19 et le virus s’est propagé au sein du vestiaire de l’équipe. Ainsi, Alain Vigneault a été privé de six joueurs clés de sa troupe lors des revers de 3-2 (en tirs de barrage) et 7-3 face aux Bruins de Boston dans le décor enchanteur du Lake Tahoe. 

« Il n’y a aucun doute que c’est important d’avoir notre capitaine de retour et ce sera bénéfique. À savoir s’il jouera mercredi (face aux Rangers), on verra comment il se sent après avoir patiné de nouveau le matin du match. Mais il a bien paru, il avait pas mal d’explosivité », a expliqué Vigneault. 

Sans grande surprise, Giroux s’est dit prêt à reprendre le collier. 

« Ouais, je me sens bien. La pratique s’est bien déroulée et le rythme était élevé. C’était plaisant de revenir sur la patinoire, ça faisait longtemps que je n’avais pas vu mes coéquipiers. J’avais l’impression que c’était la première journée du camp d’entraînement, c’était une belle journée », a confié Giroux avec un sourire dans la voix.  

Après Giroux, Vigneault devrait retrouver les services de Justin Braun, Jakub Voracek, Scott Laughton, Oskar Lindblom et Travis Konecny. Selon les informations de Vigneault, ils se sentent tous bien présentement et ce ne serait qu’une question de temps. Mais cet épisode n’a pas été de tout repos pour Giroux. 

« J’ai eu un peu de misère pendant trois ou quatre jours, ç’a frappé fort. Mais je me sens bien et je suis prêt à jouer », a-t-il noté. 

En plus des symptômes, il a eu à regarder son équipe à distance, une première depuis le dernier match de la saison régulière 2015-2016. 

« C’est sûr que ce n’était pas trop le fun. Ça faisait longtemps que je n’avais pas vu mes coéquipiers jouer de cette façon », a admis le numéro 28 qui a donc vu sa séquence de matchs s’interrompre à 328! 

« Évidemment, je veux jouer tous les matchs, mais je ne vais pas perdre de sommeil parce que ma séquence s’est terminée. Ça ne me dérange pas trop, je n’en suis pas tant frustré », a relativisé Giroux. 

Son coéquipier James van Riemsdyk, qui domine les pointeurs du club, avoue que c’était très étrange de ne pas miser l’ancien des Olympiques de Gatineau. 

« Aucun doute, c’était plutôt fou et vraiment étrange comme manière de conclure une telle séquence, mais il semblait très enthousiaste de renouer avec nous », a répondu l’auteur de 21 points en 15 matchs qui savait que ça faisait une éternité – depuis le 1er mars 2009 – que les Flyers étaient privés de Giroux et Voracek pour la même partie. 

Au chapitre des bonnes nouvelles, les Flyers n’ont pas trop dégringolé au classement de la division Est - ils occupent le quatrième rang - alors que quatre de leurs parties ont été reportées. 

« Quand tous les gars seront de retour, on pourra jouer de la manière dont on veut le faire. Au classement, cinq équipes sont proches donc tous les matchs sont très importants », a mentionné Giroux à RDS alors que Vigneault et ses adjoints ont dû puiser loin dans leurs ressources pour combler les 20 postes de la formation. 

Afin de limiter l’impact de la COVID-19, Giroux s’est astreint à une quarantaine loin de sa conjointe et son jeune garçon.  

« On veut juste faire les bonnes choses et ma femme a accompli tout un boulot, c’est une rock star. Mon fils était très heureux de me revoir et c’était la même chose pour moi », a précisé le capitaine. 

Nolan Patrick à l’aile

Personne ne s’attendait à ce que le retour à l’action soit facile pour Nolan Patrick après une saison à l’écart du jeu. Mardi, Patrick s’est retrouvé dans un rôle d’ailier alors que ses entraîneurs essaient de le relancer. 

« L’idée est de l’aider un peu. Je voulais le réunir à Kevin Hayes, ils sont très proches l’un de l’autre. On a besoin que Nolan fasse mieux que son rendement actuel. Ce n’est pas facile de revenir après une telle absence, mais on doit trouver une manière de retrouver ses repères. On se disait que ça pourrait aider étant donné sa connexion avec Hayes. La possibilité serait d’insérer Giroux au milieu de ce trio s’il est en mesure de jouer », a dévoilé Vigneault. 

L’entraîneur des Flyers n’a pas caché ce qui cloche actuellement dans son jeu.  

« Il est en bonne position, c’est un joueur intelligent, mais je trouve qu’il peut accomplir plus de jeux et il dirait la même chose. Il doit être un peu plus impliqué et intense dans son travail avec et sans la rondelle. Pas de doute que plusieurs choses se bousculent dans sa tête présentement et c’est la même chose pour Oskar. On doit leur démontrer de la patience et de la confiance tout en travaillant avec eux pour les aider. Ils ont trop de potentiel pour ne pas que ça se reflète de manière soutenue », a-t-il enchaîné. 

« Je sais que ce n’est pas la position habituelle de Nolan, mais durant une courte période, ça pourrait l’aider à augmenter sa confiance », a ajouté Vigneault. 

La discussion s’est ensuite déplacée vers le gardien Carter Hart qui ne traverse pas une période très faste incluant sa sortie contre Boston au Lake Tahoe. 

« Carter est encore jeune, c’est simplement plus d’expérience derrière la cravate. Chaque match supplémentaire va l’aider. On va jouer une tonne de hockey dans les prochaines semaines et on a deux bons gardiens donc on va les utiliser. La prochaine fois que je vais miser sur lui, je suis certain qu’il sera très bon », a précisé Vigneault. 

Lake Tahoe, pas juste du positif 

Visuellement, c’était spectaculaire et féérique. Mais, concrètement, les Flyers reconnaissent que le mandat de se déplacer au Lake Tahoe n’était pas un scénario idéal. 

« La LNH voulait que les Flyers se rendent jouer dans un décor majestueux, dans une période durant laquelle les gens de l’Est et l’Ouest peuvent être à l‘écoute. Que la LNH pense que c’est bon pour le sport et le produit, je n’ai aucun problème avec ça. Mais je dirais qu’un voyage de quatre jours pour aller jouer un seul match, ça représente un défi surtout en considérant notre horaire. On aura quelque chose comme 41 matchs en 70 jours. On aura besoin que nos joueurs soient en santé et ce sera un défi pour nous notre groupe, mais je suis confiant qu’on sera en mesure de bien s’en sortir », a commenté Vigneault en choisissant des mots polis. 

La question a également été refilée à van Riemsdyk qui a quelque peu marché sur des œufs. 

« C’est une bonne question. Dans une saison comme celle-ci, l’idée était d’organiser quelque chose de cool pour les partisans. Ce n’était pas probablement pas l’idéal pour le reste, mais c’était plaisant à regarder pour les gens. Disons que ça compense pour le reste », a-t-il conclu.