GLENDALE - Alex Galchenyuk souhaitait que l’air de l’Arizona et la chance de faire bonne première impression avec les Coyotes relanceraient sa carrière. Une carrière qui stagnait après six saisons à Montréal avec le Canadien.

À la lumière du match que les Coyotes ont perdu 3-1 aux mains des Islanders de New York mardi, au Gila River Arena, on peut dire que la version 2.0 de Galchenyuk n’est pas bien différente que la première.

Et vous savez quoi? Après avoir été impliqué dans une polémique de tous les instants à savoir s’il devait évoluer au centre où être confiné à l’aile pendant toutes ses années à Montréal, Galchenyuk est même déjà de retour sur le flanc gauche après un bref essai au centre avec les Coyotes.

Comme quoi plus ça change, plus c’est pareil pour l’ancien mal aimé du Tricolore qui croisera son ancienne équipe pour la toute première fois, jeudi, à Glendale.

Le potentiel est là. Il est évident. Il saute toujours aux yeux même. La vitesse, la stature, les mains, la qualité du tir. Mais voilà : les virus qui minaient la version 1.0 – lire ici le manque de vision, d’anticipation, de compréhension du jeu, le manque de conviction aussi et la tendance à tricher pour éviter les zones difficiles, mais payantes sur la patinoire – n’ont pas été corrigés dans la version 2.0. Du moins pas encore si l’on se fie au match de mardi.

Car au-delà le talent, le potentiel et les attentes, Galchenyuk a encore multiplié les présences fantômes lors du match de mardi. Des présences fantômes comme celles qu’il multipliait avec le Canadien.

Des présences fantômes dont Max Domi que Marc Bergevin a acquis l’été dernier en retour de Galchenyuk, ne se rend jamais, ou presque, coupable. De fait, on pourrait reprocher le contraire à Domi qui verse quelquefois dans les débordements émotifs et physiques au détriment de sa production offensive. Un heureux problème on en conviendra en comparaison aux migraines que Galchenyuk a données à ses entraîneurs et à ceux qui partageaient un même trio avec lui lors de ses années au Centre Bell.

Invisible après deux périodes

Après deux périodes, le premier choix du Canadien – troisième sélection – de la cuvée 2012 était invisible sur la glace. Lors de ses 14 présences, il avait passé plus de temps à tricher vers la zone offensive pour attendre des passes qui ne sont jamais venues – et bien honnêtement qui étaient difficiles à compléter tant Galchenyuk était loin de l’action – qu’à aider son équipe à lutter contre des Islanders qui avaient la vie facile. Galchenyuk n’avait pas un tir. Il n’en avait pas même tenté un. Il n’avait pas une passe. De fait, il n’avait pas encore touché à la rondelle plus de cinq ou six secondes jusque-là. Non seulement était-il invisible, mais la seule statistique auréolant sa performance était un différentiel de moins-2 attribuable à des couvertures ratées en zone défensive.

En fait non. Le marqueur officiel l’avait crédité d’une mise en échec. Bien discrète la mise en échec, mais bon, elle était là.

Mais au-delà cette mise en échec et pour des raisons bien évidentes, l’entraîneur-chef Rick Tocchet l’avait même exclu de l’avantage numérique à quelques occasions.

Après deux périodes, on comprenait donc très bien pourquoi Galchenyuk n’affiche que trois buts, 11 points et un différentiel de moins-7 en 23 matchs cette saison. Sur une base de 82 parties, ça lui donnerait une production d’une quarantaine de points. Une production qui oscillerait autour de sa moyenne de 42 points récoltés lors de ses six saisons à Montréal.

En troisième, Galchenyuk a été beaucoup meilleur. Plus impliqué, il a obtenu trois des 16 tirs des coyotes au troisième tiers. Galchenyuk en a même décoché sept en direction du gardien Robin Lehner.

Fantôme sur la glace et dans le vestiaire

On aurait aimé échanger avec Galchenyuk après la rencontre de mardi afin de savoir comment, au-delà les simples statistiques, il analysait ses performances avec les Coyotes.

Le Galchenyuk fantôme des deux premières périodes est alors revenu en force. Après nous avoir indiqué que Galchenyuk était sur le point de venir répondre à nos questions dans le vestiaire, les responsables des communications des Coyotes se sont ensuite ravisés. «Il n’a pas l’intention de parler ce soir. Il vous rencontrera seulement après l’entraînement matinal jeudi», qu’a plaidé le responsable des communications.

Lorsque Galchenyuk a aperçu les médias qui faisaient le pied de grue dans un corridor adjacent au vestiaire en attente du point de presse de l’entraîneur-chef Rick Tocchet, il s’est vite dirigé par la sortie pour éviter toute rencontre non désirée.

Remarquez que c’est son droit. En fait non ce n’est pas son droit, car tous les joueurs ayant pris part à une rencontre – et qui n’ont pas été blessé au cours du match – doivent rencontrer les médias si une demande d’entrevue est faite.

Mais bon! Ça donne quoi de poser des questions à un joueur qui refuse d’y répondre!

Centre, aile : rien n’est encore joué

Venu à la défense de Galchenyuk, Rick Tocchet a assuré qu’il n’avait pas grand-chose à lui reprocher depuis le début de la saison.

ContentId(3.1302276):Coyotes : Alex Galchenyuk reporte sa rencontre avec les journalistes (LNH)
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«Je l’aime bien. Il est enthousiaste. Il travaille. Il a connu un très bon camp avant de voir son début de saison être compromis par une blessure – il a raté les sept premières rencontres de la saison en raison d’une blessure au genou et trois des cinq dernières rencontres – qui l’a bien sûr ralenti. Il doit d’ailleurs toujours composer avec les contrecoups de sa blessure», a plaidé Tocchet.

Quant à la position de centre, position qui était à la base de la transaction qui a poussé le directeur John Chayka à faire son acquisition – «si je ne considérais pas Galchenyuk comme un joueur de centre, je n’aurais pas complété cette transaction», avait d’ailleurs indiqué le directeur général des Coyotes – l’entraîneur-chef assure que rien n’est encore joué.

«On l’a fait commencer au centre, mais à cause de sa blessure et du retard qu’il a pris, Galchenyuk pense trop sur la patinoire. Pour maitriser mon système, un joueur de centre ne peut passer trop de temps à analyser. Le temps de réaction doit être plus rapide. Pour le moment, Alex ne marque pas. Il est préoccupé par ce manque de production et je crois que le fait de jouer à l’aile est plus simple dans les circonstances. Après seulement 23 matchs, il est encore bien trop tôt pour tirer des conclusions définitives. Nous ferons d’autres ajustements au cours de la saison. D’autres essais. La porte n’est pas fermée», a assuré l’entraîneur-chef des Coyotes.

En plus des ennuis offensifs qui font trop «penser» Galchenyuk, il est important de souligner que les Coyotes ont rempli la case réservée au premier centre de leur équipe en faisant l’acquisition de Nick Schmaltz des Blackhawks de Chicago.

C’est Schmaltz qui pilote le premier trio au centre de Clayton Keller et Connor Garland.

Galchenyuk est à la gauche de Derek Stepan et Christian Fisher. Brad Richardson est le centre du troisième trio alors que Mario Kempe pilote le 4e. Derrière Schmaltz qui est le centre de talent, Stepan et Richardson ont fait le gros du travail aux cercles des mises en jeu mardi disputant 40 (20 chacun) des 67 mises en jeu déposées lors du match. Stepan (80 %) et Richardson (75 %) ont d’ailleurs excellé à ce chapitre malgré la défaite aux mains des Islanders.

Séquences difficiles

Les revirements en zone défensive dont les Coyotes se sont rendus coupables ont directement conduit à deux des trois buts des Islanders dans la défaite de mardi.

«On ne marque pas beaucoup de buts ces temps-ci et quand tu peines à marquer tu payes encore bien plus cher les conséquences des erreurs défensives qui permettent aux adversaires de marquer», a indiqué l’entraîneur-chef des Coyotes.

Limités à 30 points depuis le début de la saison, les Coyotes traversent actuellement une très vilaine séquence : ils n’affichent qu’une victoire à leurs sept derniers matchs. Pis encore, les six revers ont été encaissés en temps réglementaire.

En congé mercredi, les Coyotes croiseront le Canadien jeudi au Gila River Aréna où ils présentent un dossier perdant (8-9-1) et où ils n’ont gagné qu’une fois (1-6-1) à leurs huit dernières parties.