MONTRÉAL – Si le rythme effréné du calendrier de la LNH ne vous permet pas de suivre autant ce qui se passe ailleurs dans le circuit Bettman, on vous suggère de profiter de la pause du Canadien de Montréal pour admirer les prouesses de Samuel Girard. 

Le défenseur de 22 ans a poursuivi son évolution cette saison et il a soulagé l’état-major de l’Avalanche du Colorado durant l’absence de Cale Makar qui n’a disputé que 19 des 31 parties du club. 

Girard a relevé avec éclat le défi de compenser pour la perte de Makar et il a été utilisé pendant plus de minutes par match lors de ces rencontres. Ainsi, sa moyenne d’utilisation a grimpé de plus de deux minutes par match cette saison. 

« Quand un joueur comme Makar est absent, c’est mon travail et celui des autres défenseurs de mieux jouer. Je dois continuer de faire ça présentement en aidant l’équipe défensivement et offensivement », a réagi Girard lors d’une visioconférence de l’Avalanche. 

En le voyant s’adapter à la LNH de belle manière depuis trois saisons, son entraîneur n’était pas tant surpris de ses performances. Toutefois, Bednar considère que la dernière saison morte a été très importante dans son cheminement. 

« Il a été exceptionnel! On lui a même mis un ‘A’ sur son chandail pour certains matchs quand il y avait des absents et c’est grâce à sa façon de se comporter. Ça remonte à la saison morte, il est demeuré à Denver pour s’entraîner avec nos spécialistes. Il a effectué de grands progrès au niveau physique. Il a conservé sa rapidité tout en ajoutant du poids et de la force. C’est un jeune dédié et il fait tout de la bonne manière. Sa routine est impeccable, il se prépare très bien et ça se voit. Il continue de progresser d’une année à l’autre », a indiqué Bednar. 

Son discours d’appréciation ne s’est pas arrêté là.  

« Je le vois comme l’un de nos meneurs même s’il n’est âgé que de 22 ans. C’est fabuleux de voir ce qu’il a accompli et il peut encore s’améliorer. Il devient de plus en plus constant et son impact est plus grand sur les matchs. On ne l’a jamais autant utilisé et il semble très bien composer avec cette responsabilité autant défensivement qu’offensivement », a-t-il ajouté.

Bien sûr, Girard est avant tout un artiste avec la rondelle. Sa récolte de 25 points (5 buts, 20 aides) en 30 matchs le classe d’ailleurs au neuvième rang de la LNH chez les défenseurs. 

Mais il a ajouté une corde très bénéfique à son arc : celle du désavantage numérique.  
 
« Je n’avais joué dans ce contexte auparavant, c’est une première pour moi et je ne l’avais pas fait dans le junior non plus. Mais j’ai eu trois ans pour mieux comprendre. À partir du banc, je pouvais regarder comment cette unité joue et ça m’a grandement aidé. Je parle aussi beaucoup à Pratter (Nolan Pratt, l’adjoint) pour être meilleur dans cette facette », a témoigné Girard qui adore, depuis des années, décortiquer chaque petit détail sur vidéo.

La contribution de Girard ravit ses coéquipiers surtout que l’Avalanche lutte férocement avec les Golden Knights de Las Vegas pour le premier rang de la division Ouest. 

« On s’ennuie assurément de Cale quand il est absent, mais ‘G’ a vraiment relevé le mandat, il sait qu’il doit assumer un plus grand rôle quand il n’est pas là. Sam a été très fiable au sein de notre brigade défensive, il a été notre joueur le plus constant pendant les absences de Cale et d’autres défenseurs. Il a montré l’exemple aux autres, sa contribution a été immense jusqu’à présent cette saison », a vanté l’attaquant Logan O’Connor. 

S’il a eu à surmonter le choc d’être échangé de Nashville à Denver durant sa première saison dans la LNH, Girard ne se verrait pas ailleurs. Il écoule la première année d’un contrat de sept ans et il considère que ça l’aide sur la patinoire. 

« Je me sens encore plus à la maison et je suis moins stressé sur la patinoire. Mon rôle est de jouer comme j’en suis capable. Je dois progresser chaque jour et c’est mon objectif », a mentionné Girard qui encaissera 35 millions durant cette entente. 

Sur une note différente, Girard a eu à composer avec la COVID-19 cette saison. Heureusement, il n’a raté que deux rencontres puisque des matchs de l’Avalanche ont été reportés, mais il reconnaît que ce fut éprouvant. 

« Ce n’était pas facile et je suis revenu un peu fatigué. Veux, veux pas, quand tu es un athlète et que ça fait 12 jours que tu n’as pas pu t’entraîner et que tu peux seulement aller marcher, tu ne te sens pas bien au retour et tu dois te remettre en forme. Ça prend quelques jours pour revenir à 100% », a convenu Girard qui a tout de même trouvé le moyen de marquer, à son retour, dans le cadre du match extérieur à Lake Tahoe alors qu’il portait un précieux chandail avec un logo des Nordiques. 

Ainsi, Girard se devait d’approuver la décision de la LNH de stopper le calendrier du Canadien. 

« Je crois que la LNH a pris une bonne décision, on ne sait jamais comment la COVID-19 peut se propager. Au lieu de toucher 10 joueurs, ce sera peut-être juste un », a conclu Girard.