Hawks : l'émergence de Corey Crawford
Chicago Blackhawks dimanche, 3 avr. 2011. 22:07 dimanche, 15 déc. 2024. 06:45
Chaque saison de la LNH contient son lot de belles surprises et l'histoire de Corey Crawford s'est hissée dans cette catégorie à un tel point que son nom est soulevé parmi les candidats au trophée Calder, et ce, cinq ans après son premier match dans la Ligue nationale.
Les Blackhawks, qui seront les visiteurs mardi au Centre Bell, sont impliqués dans une course aux séries éliminatoires de tous les instants et Crawford est l'un des grands responsables.
Jusqu'à présent, il a participé à 53 rencontres en 2010-11 et il se situe au septième rang pour la moyenne (2,27), au 16e échelon pour le pourcentage d'arrêts (.918) et en 13e place pour les victoires (31).
«Je me suis graduellement établi comme le numéro un. Mon objectif était de le devenir tôt ou tard et je travaillais pour cela. C'est pour cela que je ne suis pas trop surpris, mais j'attendais l'occasion de jouer davantage», a expliqué au RDS.ca celui qui pourrait effectuer un 24e départ consécutif mardi contre le CH.
Toutefois, le nouvel homme masqué de confiance des Hawks a dû s'armer de patience avant d'obtenir cette première vraie chance de s'établir dans la LNH. Au cours des dernières années, les dirigeants des Blackhawks n'ont jamais fait de cadeau à Crawford en embauchant Cristobal Huet et en lui préférant notamment Antti Niemi la saison dernière.
Le Québécois de 26 ans, qui a vécu son baptême de la Ligue nationale le 22 janvier 2006, ne contourne pas la vérité. Il a vécu plusieurs moments de découragement durant la longue attente et il a même pensé qu'il devrait renoncer à son rêve.
«C'est certain que j'ai été découragé plusieurs fois et ce fut surtout difficile l'an passé. Je pensais que j'avais une bonne chance de faire l'équipe et je savais que nous serions une puissance. J'étais déçu sauf que j'ai toujours continué à travailler pour avoir ma chance», raconte-t-il.
Cette année, le scénario s'est répété quand Marty Turco a signé un contrat d'une saison pour combler le départ de Niemi. Malgré tout, Crawford a gagné le rôle convoité et Turco s'est transformé en un allié de taille.
«Marty est incroyable! En plus d'être un gars drôle et un bon coéquipier, c'est très agréable de travailler avec lui. On discute beaucoup des situations de jeu. Je sais aussi qu'il veut encore être le numéro un et il sera prêt à me remplacer si mon jeu n'est pas à la hauteur», explique le numéro 50.
L'adversaire idéal pour les Canucks?
Installés au huitième rang de l'Association Ouest, les Hawks pourraient devoir croiser le fer avec la meilleure équipe de la LNH, les Canucks de Vancouver, dès la première ronde des séries.
À première vue, ce duel contre la bande de Roberto Luongo et les jumeaux Sedin devrait effrayer la plupart des formations, mais la situation est différente pour les champions de la coupe Stanley qui ont éliminé les Canucks au cours des deux dernières années.
«On se concentre sur la course aux séries, mais c'est vrai que si on devait affronter Vancouver, notre équipe a bien fait contre eux et peut-être que le côté mental du sport deviendrait un facteur. Par contre, on ne peut pas baser là-dessus», ajoute Crawford.
«C'est très plaisant de jouer ces temps-ci et d'avoir la chance de participer aux séries. On est confiant en nos moyens et on ne sait jamais jusqu'où notre parcours pourrait nous mener même si nos adversaires profiteront de l'avantage de la patinoire», renchérit le choix de deuxième ronde (52e au total) en 2003.
Avant d'amorcer la saison actuelle, le gardien de six pieds deux pouces et 200 livres avait disputé seulement huit matchs dans la LNH. Ce curriculum vitae peu expérimenté ne l'a pas empêché de gagner le respect de ses coéquipiers et des dirigeants.
«À mon avis, Corey est probablement la meilleure recrue dans la LNH présentement», a déclaré l'attaquant Patrick Kane au Chicago Sun-Times le 25 mars.
«J'ai la plus haute estime de Corey, de la personne qu'il est et du gardien qu'il devient», a aussi vanté Turco.
«Avec un gardien, on se demande souvent comment il réagira en augmentant sa charge de travail. Il est imperturbable et c'est l'une des qualités. Bien sûr, il est talentueux et il possède les atouts physiques, mais l'aspect psychologique est important et il a été très solide pour nous», a indiqué le directeur général Stan Bowman.
Crawford ne s'attendait pas à un tel concert d'éloges durant sa véritable saison recrue, mais il apprécie l'appui de son entourage.
«C'est génial d'avoir le support des entraîneurs et des joueurs. Ça procure de la confiance et ça m'aide à mieux jouer», révèle-t-il avec respect.
Crawford a choisi de modifier son style
Au niveau junior, Crawford a connu passablement de succès en quatre saisons dans l'uniforme des Wildcats de Moncton menant même son équipe en finale de la LHJMQ en 2004.
À l'époque, il était déjà perçu comme un gardien prometteur pour la LNH, mais il a réalisé qu'il devait modifier son style pour connaître du succès au niveau supérieur.
«Dans le junior, j'étais surtout un gardien axé sur la technique. Mais j'ai constaté que les lancers étaient trop rapides et puissants chez les professionnels donc j'ai appris à devenir davantage un gardien d'instinct et de réflexes tout en gardant une bonne technique», admet-il avec honnêteté.
Afin de réussir cette transition et poursuivre son développement, Crawford a la chance de travailler en compagnie de l'entraîneur des gardiens des Hawks, le Québécois Stéphane Waite, depuis six ans.
«Je travaille avec lui tous les jours sur plusieurs exercices techniques et sur les réactions. On fait également beaucoup de vidéo sur mon travail et les autres équipes. Sans me tromper, je peux dire qu'il connaît très bien son affaire!», se réjouit Crawford qui s'exprime encore très bien en français.
Nul doute, la patience a été payante pour le grand gardien et il pourrait être récompensé d'une façon au terme de la saison puisqu'il deviendra joueur autonome avec compensation cet été.
«J'aimerais beaucoup rester à Chicago. C'est une excellente ville pour le hockey et je m'amuse avec mes coéquipiers, mais je me consacre au hockey et on négociera plus tard», confie Crawford.
Chose certaine, la récompense du trophée Calder deviendrait un argument de taille pour son agent Gilles Lupien.
«Oui, ça m'aiderait un peu aussi», avoue-t-il en riant. «Ce serait vraiment spécial de mériter cet honneur, mais je me concentre à donner une chance à mon équipe de gagner et de se tailler une place en séries. J'avoue que cette possibilité m'a traversé l'esprit quelques fois, mais plusieurs recrues ont excellé cette année dont Logan Couture, Jeff Skinner et Sergei Bobrovsky», conclut-il avec une dose d'espoir.
* Je vous invite à lire mon blogue Crawford, candidat au Calder? un parcours qui me fait un peu penser à Cédrick Desjardins.
Les Blackhawks, qui seront les visiteurs mardi au Centre Bell, sont impliqués dans une course aux séries éliminatoires de tous les instants et Crawford est l'un des grands responsables.
Jusqu'à présent, il a participé à 53 rencontres en 2010-11 et il se situe au septième rang pour la moyenne (2,27), au 16e échelon pour le pourcentage d'arrêts (.918) et en 13e place pour les victoires (31).
«Je me suis graduellement établi comme le numéro un. Mon objectif était de le devenir tôt ou tard et je travaillais pour cela. C'est pour cela que je ne suis pas trop surpris, mais j'attendais l'occasion de jouer davantage», a expliqué au RDS.ca celui qui pourrait effectuer un 24e départ consécutif mardi contre le CH.
Toutefois, le nouvel homme masqué de confiance des Hawks a dû s'armer de patience avant d'obtenir cette première vraie chance de s'établir dans la LNH. Au cours des dernières années, les dirigeants des Blackhawks n'ont jamais fait de cadeau à Crawford en embauchant Cristobal Huet et en lui préférant notamment Antti Niemi la saison dernière.
Le Québécois de 26 ans, qui a vécu son baptême de la Ligue nationale le 22 janvier 2006, ne contourne pas la vérité. Il a vécu plusieurs moments de découragement durant la longue attente et il a même pensé qu'il devrait renoncer à son rêve.
«C'est certain que j'ai été découragé plusieurs fois et ce fut surtout difficile l'an passé. Je pensais que j'avais une bonne chance de faire l'équipe et je savais que nous serions une puissance. J'étais déçu sauf que j'ai toujours continué à travailler pour avoir ma chance», raconte-t-il.
Cette année, le scénario s'est répété quand Marty Turco a signé un contrat d'une saison pour combler le départ de Niemi. Malgré tout, Crawford a gagné le rôle convoité et Turco s'est transformé en un allié de taille.
«Marty est incroyable! En plus d'être un gars drôle et un bon coéquipier, c'est très agréable de travailler avec lui. On discute beaucoup des situations de jeu. Je sais aussi qu'il veut encore être le numéro un et il sera prêt à me remplacer si mon jeu n'est pas à la hauteur», explique le numéro 50.
L'adversaire idéal pour les Canucks?
Installés au huitième rang de l'Association Ouest, les Hawks pourraient devoir croiser le fer avec la meilleure équipe de la LNH, les Canucks de Vancouver, dès la première ronde des séries.
À première vue, ce duel contre la bande de Roberto Luongo et les jumeaux Sedin devrait effrayer la plupart des formations, mais la situation est différente pour les champions de la coupe Stanley qui ont éliminé les Canucks au cours des deux dernières années.
«On se concentre sur la course aux séries, mais c'est vrai que si on devait affronter Vancouver, notre équipe a bien fait contre eux et peut-être que le côté mental du sport deviendrait un facteur. Par contre, on ne peut pas baser là-dessus», ajoute Crawford.
«C'est très plaisant de jouer ces temps-ci et d'avoir la chance de participer aux séries. On est confiant en nos moyens et on ne sait jamais jusqu'où notre parcours pourrait nous mener même si nos adversaires profiteront de l'avantage de la patinoire», renchérit le choix de deuxième ronde (52e au total) en 2003.
Avant d'amorcer la saison actuelle, le gardien de six pieds deux pouces et 200 livres avait disputé seulement huit matchs dans la LNH. Ce curriculum vitae peu expérimenté ne l'a pas empêché de gagner le respect de ses coéquipiers et des dirigeants.
«À mon avis, Corey est probablement la meilleure recrue dans la LNH présentement», a déclaré l'attaquant Patrick Kane au Chicago Sun-Times le 25 mars.
«J'ai la plus haute estime de Corey, de la personne qu'il est et du gardien qu'il devient», a aussi vanté Turco.
«Avec un gardien, on se demande souvent comment il réagira en augmentant sa charge de travail. Il est imperturbable et c'est l'une des qualités. Bien sûr, il est talentueux et il possède les atouts physiques, mais l'aspect psychologique est important et il a été très solide pour nous», a indiqué le directeur général Stan Bowman.
Crawford ne s'attendait pas à un tel concert d'éloges durant sa véritable saison recrue, mais il apprécie l'appui de son entourage.
«C'est génial d'avoir le support des entraîneurs et des joueurs. Ça procure de la confiance et ça m'aide à mieux jouer», révèle-t-il avec respect.
Crawford a choisi de modifier son style
Au niveau junior, Crawford a connu passablement de succès en quatre saisons dans l'uniforme des Wildcats de Moncton menant même son équipe en finale de la LHJMQ en 2004.
À l'époque, il était déjà perçu comme un gardien prometteur pour la LNH, mais il a réalisé qu'il devait modifier son style pour connaître du succès au niveau supérieur.
«Dans le junior, j'étais surtout un gardien axé sur la technique. Mais j'ai constaté que les lancers étaient trop rapides et puissants chez les professionnels donc j'ai appris à devenir davantage un gardien d'instinct et de réflexes tout en gardant une bonne technique», admet-il avec honnêteté.
Afin de réussir cette transition et poursuivre son développement, Crawford a la chance de travailler en compagnie de l'entraîneur des gardiens des Hawks, le Québécois Stéphane Waite, depuis six ans.
«Je travaille avec lui tous les jours sur plusieurs exercices techniques et sur les réactions. On fait également beaucoup de vidéo sur mon travail et les autres équipes. Sans me tromper, je peux dire qu'il connaît très bien son affaire!», se réjouit Crawford qui s'exprime encore très bien en français.
Nul doute, la patience a été payante pour le grand gardien et il pourrait être récompensé d'une façon au terme de la saison puisqu'il deviendra joueur autonome avec compensation cet été.
«J'aimerais beaucoup rester à Chicago. C'est une excellente ville pour le hockey et je m'amuse avec mes coéquipiers, mais je me consacre au hockey et on négociera plus tard», confie Crawford.
Chose certaine, la récompense du trophée Calder deviendrait un argument de taille pour son agent Gilles Lupien.
«Oui, ça m'aiderait un peu aussi», avoue-t-il en riant. «Ce serait vraiment spécial de mériter cet honneur, mais je me concentre à donner une chance à mon équipe de gagner et de se tailler une place en séries. J'avoue que cette possibilité m'a traversé l'esprit quelques fois, mais plusieurs recrues ont excellé cette année dont Logan Couture, Jeff Skinner et Sergei Bobrovsky», conclut-il avec une dose d'espoir.
* Je vous invite à lire mon blogue Crawford, candidat au Calder? un parcours qui me fait un peu penser à Cédrick Desjardins.