Hockey Québec dans l'embarras
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 21:33 vendredi, 23 août 2013. 16:37Depuis le début de la semaine, la petite mafia du hockey mineur québécois se retrouve sur la sellette depuis la publication d’un article de mon collègue Martin Leclerc sur le site Internet de la SRC.
Pour ceux qui ne sont pas au courant de l’histoire, ce texte dénonçait l’attitude de Hockey Québec qui accepte que des joueurs d’âge pee-wee ou bantam qui refusent de se présenter à des camps de sélection de catégories AA ou AAA se voient ensuite interdit de jouer avec des jeunes de leur âge. S’ils refusent de se présenter, sur la couronne nord de Montréal, la sanction est claire et c’est écrit noir sur blanc dans la récente publication de « L’Entre-filets » volume 11 numéro 2 et publié le 18 août dernier par le Conseil d’administration de Hockey Laurentides Lanaudière et dont j’ai obtenu copie.
_« Les joueurs des divisions pee-wee identifiés par les structures intégrées qui refusent de se présenter aux pré-camps et camps d’entraînement des équipes de classe AAAAA de leur concession devront évoluer à une division d’âge supérieure. Les joueurs des divisions bantam identifiés par les structures intégrées qui refusent de se présenter aux précamps et camps d’entraînement des équipes de classe AAAAA de leur concession ou qui choisissent de ne pas adhérer au sportétudes de leur concession et qui sont dans l’impossibilité de participer aux activités hockey de l’équipe devront évoluer à une division d’âge supérieure. »_ Et on conclut en prenant soin de préciser que cette règlementation est approuvée par Hockey Québec.
En gros, pour ceux qui sont moins familiers avec le fonctionnement du hockey mineur, cette prise de position signifie que le jeune hockeyeur de onze ans qui demeure à Mont-Laurier et qui décide de ne pas tenter sa chance avec le club AA basé à St-Jérôme, à deux heures de route, devra obligatoirement jouer avec des garçons de treize et quatorze ans dans le bantam A. Impossible pour lui de se retrouver dans le pee-wee BB avec des amis de son âge. La solution pour les parents qui ne veulent pas se taper quatre heures de route par jour, envoyer le jeune en pension dès sa sixième année !
Au départ, Leclerc avait construit son texte en se basant sur les témoignages de trois familles. Depuis mardi, les histoires d’horreur affluent et Sylvain Lalonde, le président de Hockey Québec s’est retrouvé dans l’obligation de fournir des explications. On a essayé de parler de cas isolés mais l’histoire est finalement devenue une véritable tempête où l’on découvre malheureusement encore une fois que l’intérêt des jeunes est loin d’être une priorité dans le merveilleux monde du hockey mineur.
Des états généraux?
Affecté à la couverture du Canadien depuis plus de vingt ans, auteur de deux livres à succès sur l’enfance de vedettes de la LNH et père de trois enfants dont deux qui ont joué au hockey, ces dernières heures plusieurs personnes se sont tournées vers moi pour me faire part de leurs doléances et me raconter leur histoire personnelle. Par la force des choses, je suis donc devenu pour certains le confident du moment. On m’a raconté tellement d’histoires invraisemblables que mes prochains romans jeunesse devraient se dérouler avec des petits pee-wee… Mais tout le monde dirait que cette fiction basée sur de vrais témoignages serait largement démesurée! Soyez rassurés, ça n‘arrivera pas!
De tous les coup de fil que j’ai reçu, un m’a pris par surprise. C’était le vénérable Claude Carrier, assistant au directeur du recrutement pour les Devils du New Jersey. Dépisteur pour cette équipe depuis plus de trente ans, il évalue le talent des jeunes Québécois depuis 1980 et il parcourt le monde pour dénicher les plus beaux espoirs. Son expertise dépasse largement les frontières de notre province. Il peut comparer notre façon de faire avec celle de l’Ontario, de l’Ouest mais aussi des États-Unis et de tous les pays européens.
Dans son optique, Hockey Québec accumule les mauvaises décisions mais les parents sont aussi grandement à blâmer. Carrier aborde souvent le sujet avec ses collègues de la LNH et selon ses dires, ils sont unanimes : la situation actuelle est catastrophique dans la province. Il réclame des états généraux avec des intervenants de tous les paliers pour obliger Hockey Québec à sortir de sa tour d’ivoire. Carrier n’y va pas de main morte. Passionné par la cause et évaluant la situation avec du recul tout en ayant en poche des comparables à l’échelle internationale, le dépisteur des Devils a identifié plusieurs problèmes et il propose aussi des pistes de solutions… Je vous en parle demain dans la suite de cette chronique.