Pour plusieurs années, Aleksander Barkov était l’un des joueurs les plus sous-estimés de la LNH. De 2015-16 à 2017-18, il s’est établi comme l’un des meilleurs attaquants défensifs du circuit Bettman en plus de flirter avec le plateau des 30 buts, mais il était souvent oublié dans la conversation des meilleurs jeunes joueurs de la LNH. Avec 96 points l’an dernier sans sacrifier en défense à seulement 23 ans, Barkov a finalement fait sa place parmi l’élite de la LNH. Cette performance incroyable du capitaine des Panthers a ironiquement fait passer relativement inaperçu une autre saison élite par l’un de ses coéquipiers, Jonathan Huberdeau.

 

Avec 92 points l’an dernier, Huberdeau a été plus productif qu’Alex Ovechkin, Blake Wheeler, John Tavares et bien d’autres, mais sa performance semble tout de même être passée sous le radar. En fait, il semble avoir pris la place de Barkov dans la conversation du joueur le plus sous-estimé du circuit Bettman.

 

L’ancien des Sea Dogs de St John continue sur sa lancée cette saison. Il mène présentement les Panthers en buts (14), mentions d’aide (34) et évidemment en points, avec 48 en seulement 36 rencontres, ce qui le place également au 7e rang dans la LNH. S’il continue à ce rythme de 1.33 point par match, Huberdeau obtiendrait 109 points, de loin un sommet en carrière et la première saison d’au moins 100 points de l’histoire des Panthers.

 

L’ancien 3e choix au total en 2011 a pris 7 saisons avant d’atteindre le plateau du point par match, mais il est facile d’oublier que, même s’il en est à sa 8e saison, il n’a que 26 ans et ne fait que commencer les meilleures années de sa carrière. Il a également démontré qu’il peut rester en santé, lui qui n’a pas manqué de match depuis 2017-18.

 

La plus grande habileté de Jonathan Huberdeau est sans aucun doute sa vision et sa capacité à trouver ses coéquipiers dans la zone payante. Depuis 2017-18, il a 138 mentions d’aides à sa fiche, 15e dans la LNH, seulement une de moins que Leon Draisaitl et Artemi Panarin lors de la même période. Si on limite au début de la saison dernière, il est 4e avec 96. Les seuls joueurs devant lui sont Connor McDavid (116), Nikita Kucherov (114), et Brad Marchand (99).

 

Cette saison, Huberdeau est 6e avec 2.8 passes complétées dans l’enclave par match, devancé seulement par la crème de la crème de la LNH: McDavid, Malkin, Crosby, Kucherov et Draisaitl. Non seulement a-t-il le volume, mais il est aussi parmi les plus efficaces. Seulement 23 attaquants complètent en moyenne au moins 2 passes dans l’enclave par match cette saison. Parmi ceux-ci, Huberdeau est encore une fois 6e avec 51.3% de ses tentatives de passe qui sont complétées.

 

Selon moi, Barkov reste le joueur le plus complet des Panthers en raison de son immense impact défensif, mais Huberdeau s’établit présentement comme le coeur de l’attaque en Floride. Non seulement est-il un passeur hors pair, mais il a également un tir dangereux et sait se placer en position de marquer plus souvent qu’autrement.

Le coeur et l'âme de l'équipe

 

Il est également le meneur de l’avantage numérique des Panthers, qui se classe présentement 7e avec un taux d’efficacité de 23.2% et ses 14 mentions d’aides sur le jeu de puissance le place au 4e rang, derrière le duo d’Edmonton et Victor Hedman.

 

 

Avec un salaire de 5,9 millions $ jusqu’en 2022-23, un salaire identique à Barkov, les Panthers ont l’un des meilleurs contrats de la LNH avec Huberdeau. 75 attaquants sont mieux payés que le natif de Saint-Jérôme cette saison. Pour un joueur qui pourrait atteindre 100 points cette saison, c’est un véritable vol pour la Floride.

 

Ce contrat, tout comme celui de Barkov, permet aux Panthers d’entourer leurs vedettes avec d’excellents joueurs comme Evgeni Dadonov, Mike Hoffman, Keith Yandle, Sergei Bobrovsky, etc. Ils ont également engagé un entraîneur renommé en Joël Quenneville, qui a été à la barre de trois conquêtes de la Coupe Stanley avec Chicago et sait ce que sa prend pour gagner les matchs qui comptent.

 

La saison est encore jeune, avec un peu plus de la moitié des matchs encore à disputer, et les Panthers sont toujours au coeur de la course. Espérons pour eux que Huberdeau et compagnie pourront leur mériter une place en séries pour la première fois depuis 2015-16 et remporter une première série depuis 1995-96, lorsqu’ils avaient atteint la finale de la Coupe Stanley.