À 31 ans, Simon Gagné vit un deuxième nouveau départ en autant d'années et celui-ci s'opère encore plus facilement que l'an dernier avec le Lightning de Tampa Bay.

Cet été, Gagné n'a pas eu à patienter longtemps sur le marché des joueurs autonomes en paraphant un contrat de deux ans (valeur de sept millions) avec les Kings de Los Angeles le 2 juillet.

Cette offre a notamment attiré son attention puisqu'il retrouverait Terry Murray et John Stevens, deux entraîneurs qu'il a très bien connus avec les Flyers de Philadelphie.

«Ils (les entraîneurs) savent à quoi s'attendre de moi et je sais aussi ce qu'ils attendent de moi. Tu n'as pas besoin de te faire connaître comme ça peut arriver dans une nouvelle équipe. Ce contexte facilite mon adaptation et mon début de saison comparativement à l'an passé», a raconté Gagné au RDS.ca.

Le hockeyeur originaire de Sainte-Foy, qui avait été blanchi à ses six premiers matchs avec le Lightning en 2010-11, a déjà amassé sept points en huit rencontres dans son uniforme noir, blanc et gris.

Conscients de ses aptitudes, Murray et Stevens ont installé l'attaquant gaucher sur le premier trio et, sans tarder, la chimie californienne s'est développée avec Anze Kopitar et Justin Williams.

«Ça clique bien entre nous et ça facilite mon travail de jouer avec deux aussi bons joueurs», a vanté Gagné.

«Je pense que j'avais oublié à quel point j'avais apprécié jouer avec lui. C'est vraiment plaisant d'évoluer avec Simon et on communique beaucoup ensemble», a déclaré Williams, qui a été coéquipier de Gagné à Philadelphie, à Fox Sports West.

Gagné apprécie ses partenaires de jeu, mais il identifie aussi le système de jeu pour expliquer son départ inspiré.

«Tous les systèmes possèdent des différences. En fait, ce n'est pas que le système des Kings est plus facile à jouer, mais celui du Lightning était nouveau de A à Z pour moi donc ça prend plus de temps d'adaptation. En fin de saison, j'étais plus à l'aise et mon jeu se portait mieux. Cette année, je n'ai pas à réapprendre un système étant donné que je connais la vision des entraîneurs», a détaillé l'ancien des Remparts de Québec et des Harfangs de Beauport.

Gagné et Mike Richards, l'ancien capitaine des Flyers, représentent les acquisitions majeures des Kings pour cette saison importante de cette organisation en grande progression. Malgré le risque, les changements ont rapidement rapporté des dividendes comme le prouve l'étincelant début de 5-2-1.

«Je surpris oui et non par nos résultats. Parfois, ça prend du temps pour développer une cohésion avec des nouveaux joueurs. Mais l'organisation et les partisans s'attendent à beaucoup de notre équipe avec les changements effectués. On se devait de connaître un bon début, mais rien n'était assuré», a soutenu le médaillé d'or olympique en 2002.

Retrouver l'aplomb de ses meilleures années

Au cours des deux dernières saisons, Gagné a obtenu des récoltes identiques de 40 points en 58 et 63 matchs avec les Flyers et le Lightning. Loin d'être dupe, Gagné sait qu'il peut faire mieux et il espère que les vendanges seront meilleures dans l'État américain par excellence pour le vin.

«Dans les conditions actuelles, je savais que c'était possible de bien amorcer la saison. En somme, je veux revenir au niveau où j'étais il y a trois ans en ce qui concerne les statistiques. Par contre, je ne me suis pas fixé un nombre précis de buts ou de points», a élaboré celui qui a affiché 74 et 79 points lors de ses deux saisons les plus productives.

Afin de connaître du succès en attaque, les performances des gardiens demeurent un élément clé. À ce sujet, leur gardien numéro un Jonathan Quick a été sublime la semaine dernière en signant trois jeux blancs consécutifs.

«C'est exceptionnel de voir ce qu'il fait. Sa confiance est très élevée et on voit qu'il est plus difficile à battre de match en match. C'est le fun de voir cela», a-t-il commenté par rapport à Quick qui est appuyé par Jonathan Bernier.

Mardi soir, les Devils du New Jersey ont mis un terme à une série de quatre victoires des Kings. Gagné admet que son équipe a commis trop d'erreurs dans cette rencontre tout en tombant dans le piège habituel de cette formation.

«On sait tous que les Devils sont patients pour profiter des erreurs de leurs adversaires, mais on a joué exactement comme ils le voulaient. On s'est fait piéger et on a manqué un peu d'intensité», a admis Gagné avant d'ajouter un autre facteur.

«Peut-être que notre voyage en Europe a commencé à se faire sentir un peu plus…», a-t-il avancé.

Les Kings ont, en effet, amorcé leur calendrier régulier avec une victoire à Stockholm face aux Rangers et une défaite à Berlin face aux Sabres. À l'image de plusieurs joueurs de la LNH, Gagné a apprécié cette expérience sans vouloir la répéter tous les ans.

En évoluant à Los Angeles, le voyagement est plus exigeant comparativement à ce qu'il a vécu avec des formations de l'Association Est. Les Kings amorcent d'ailleurs jeudi soir une série - qu'il qualifie de dangereuse - de trois parties en quatre soirs sur les patinoires des Stars, des Coyotes et de l'Avalanche.

Cependant, Gagné ne se plaint pas de la situation puisque Los Angeles est loin d'être la pire destination.

«C'est une belle adaptation; un endroit agréable pour jouer ainsi que vivre avec ma femme et mes enfants. Ce n'est pas facile de traverser un deuxième déménagement en deux ans, mais la transition se fait bien», a conclu le père d'un garçon et d'une fille.