Parti de Montréal depuis maintenant près de 10 ans, Mike Ribeiro était en visite dans la métropole lundi sur le plateau de l’émission l’Antichambre.

Le succès à Nashville

L’attaquant de 34 ans évolue aujourd’hui avec les Predators. Son équipe se trouve au deuxième rang de l’Association Ouest et il contribue d’ailleurs avantageusement aux succès de celle-ci grâce à ses 9 buts et 29 mentions d’aide en 44 rencontres jusqu’à présent.

Au cours de sa carrière dans la LNH, Ribeiro a fait parler de lui autant sinon plus pour sa vie à l’extérieur de la patinoire que pour ses statistiques. Et entre Montréal et Nashville, il s’en est passé des choses durant son périple.

Le mythe des « Trois Amigos »

Ribeiro ne le cache pas, ce n’était pas l’amour fou entre lui et le capitaine de l’époque, Saku Koivu. Même qu'on a déjà recensé une escarmouche entre les deux coéquipiers lors d'un entraînement.

Pierre Dagenais, Michael Ryder et Mike Ribeiro« Ce n’était pas le coup de foudre, c’est certain. J’étais jeune et j'étais content d’être le deuxième centre, mais j’ai commencé à avoir l’attention de la presse et je sentais qu’il n’aimait pas trop ça et qu’il croyait peut-être que j’étais un joueur qui était là pour prendre sa place. »

« Je ne pense pas qu’il m’aimait trop trop et je le sentais aussi. […] Il y avait de la haine et de la jalousie. »

Mis à part cette relation tendue avec son capitaine, le Québécois d'origine portugaise a aussi fait jaser pour son association avec Pierre Dagenais et José Théodore, qu’on avait qualifiés de « Trois Amigos » et à qui on reprochait un trop grand penchant pour la fête. Il juge que les critiques étaient disproportionnées.

« On se tenait tout le temps ensemble, mais on voit ça souvent dans les équipes : les Russes se tiennent ensemble, les Suédois se tiennent ensemble et les Finlandais aussi. Nous on était trois jeunes Québécois donc on était portés à se tenir ensemble. »

« On n’était pas sur le party, mais à cet âge-là, on allait prendre un verre. Dans le temps, les gars allaient prendre un verre sans qu’on en entende parler, mais aujourd’hui on ne peut plus faire ça avec les téléphones et autres. Une fois que tu es dans un bar, tout le monde le sait. […] On n’a jamais sauté de couvre-feu. »

Un nouveau départ

En fin de compte, Ribeiro a été échangé par Bob Gainey aux Stars de Dallas le 30 septembre 2006 en retour du défenseur Janne Niinimaa et d’un choix de 5e ronde des Stars en 2007. Il a trouvé cette étape difficile, mais considère que les années d’expériences accumulées chez le Canadien ont facilité la transition.

« J’ai été repêché par Montréal et j’ai eu la chance de jouer quelques années, ç’a donc été plus facile parce que je connaissais comment ça marche. Si j’avais été repêché tout de suite à 18 ans et que j’avais commencé ma carrière ailleurs, ça aurait été plus difficile parce que je ne parlais pas vraiment anglais en plus. »

Celui qui a aussi porté les couleurs des Capitals de Washington et des Coyotes de Phoenix avant de déménager à Nashville a connu quelques-unes de ses plus belles années au Texas, autant sur plan professionnel que personnel. Il a notamment complété sa saison la plus productive en carrière avec une récolte de 83 points (27 buts, 56 passes) en 2007-2008 et d’autres de 78 et 71 points.

« La confiance des entraîneurs à Dallas m’a aidé à jouer comme je voulais et à me sentir libre sur la patinoire. Les entraîneurs et le reste du personnel me faisaient confiance, ils croyaient en moi, donc ça paraissait sur la patinoire. C’est important pour le genre de joueur que je suis de se sentir aussi confortable, parce que tu sais que si tu causes un revirement, tu ne vas pas être cloué au banc. On continuait à m’encourager à créer de l’attaque. »

Une période douloureuse

La vie de Ribeiro a pris un virage positif à Dallas, mais les problèmes ont refait surface l’an dernier, en Arizona. Alors marié et père de trois enfants, le Québécois s’est séparé de sa conjointe et la perte de contact avec ses deux fils et sa fille l’ont grandement affecté.

Sous l’emprise de l’alcool et de la drogue, son comportement s’est détérioré, les retards à l’entraînement se sont accumulés et ses employeurs ont commencé à perdre patience, si bien qu’il a été laissé de côté pendant les séries et qu’on a racheté son contrat l’été venu. Durant la période morte, le directeur général Don Maloney a même ouvertement critiqué le joueur dans les médias et les frasques de Ribeiro ont été révélées au grand jour.

Ribeiro à travers les années

Aujourd’hui, il apprend progressivement à remonter la pente.

« Les démons sont rendus loin, j’y vais un jour à la fois. Tu ne peux pas regarder trop loin ou revenir dans le passé. Je suis à jeun depuis mai et je me sens beaucoup mieux présentement. C’est aussi plus facile d’être alentour de moi. »

Malgré un parcours sinueux dans le circuit Bettman, Ribeiro a de quoi se réjouir puisqu'il s'approche peu à peu de plusieurs plateaux importants, soit ceux des 1000 matchs disputés (909), des 500 passes (483) et des 700 points (694). L’un de ces accomplissements compte cependant plus que les autres à ses yeux.

« Je pense que personne ne me voyait jouer une partie dans la Ligue nationale, donc je crois que le plateau des 1000 parties est celui qui est le plus important. C’est déjà dur de jouer 82 parties par année, donc arriver à 1000, ce serait spécial. »