BROSSARD, Qc - Il est permis de se demander si l'initiative de la Ligue nationale de hockey de permettre à ses 30 équipes, pendant les deux premiers mois de 2017, de bénéficier de cinq journées consécutives de congé sans entraînement, ni match procure plus de désavantages que de bénéfices.

À quelques heures de l'affrontement de mercredi contre les Penguins de Pittsburgh au Centre Bell, le sujet du calendrier condensé est revenu sur le tapis en plusieurs occasions pendant le point de presse de Michel Therrien.

D'ailleurs, mais sans élaborer, l'entraîneur-chef du Canadien a admis qu'il partageait l'opinion émise par Mike Babcock, son homologue des Maple Leafs de Toronto, qui a récemment manifesté son désaccord au sujet de cette pause dont viennent de profiter ses joueurs. Celle du Canadien s'échelonnera du 13 au 17 février.

Dans le but évident de permettre à sa troupe de refaire le plein d'énergie le plus possible, Therrien a plusieurs fois annulé des séances d'entraînement pourtant planifiées à l'horaire. Ce fut le cas mardi, au lendemain du match à Detroit. Et il lui est aussi arrivé de décréter des séances optionnelles auxquelles n'ont pris part que quelques joueurs.

Alors qu'il s'apprête à jouer sa 46e rencontre de la saison, le Canadien se trouve au coeur d'une deuxième semaine d'affilée où il doit disputer quatre matchs en six jours. Le Tricolore a vécu de telles séquences à la fin d'octobre et à la mi-novembre, et devra se payer huit rencontres en 13 jours entre le 31 janvier et le 12 février, incluant des visites au Colorado et en Arizona.

Dans un tel contexte, il peut parfois être difficile pour un entraîneur-chef de tenir des séances d'entraînement pour apporter les correctifs. Pour cette raison, Therrien dit ne pas regarder trop loin devant.

« Chaque petit temps qu'on a pour s'entraîner est important. On prend souvent le temps, le matin d'un match, par exemple, pour travailler l'avantage numérique. C'est sûr que c'est une situation qui n'est pas idéale pour personne. On se concentre beaucoup sur notre préparation d'un match à la fois. On ne pense pas à ce qui s'en vient », a-t-il expliqué.

Sans faire de lien direct avec le calendrier condensé et les entraînements moins fréquents, Therrien a constaté qu'il y a eu effusion de buts récemment. Ce fut le cas lundi lorsque les Penguins ont défait les Capitals de Washington 8-7 et de nouveau mardi, dans un gain de 7-6 des Stars de Dallas contre les Rangers de New York. Le Canadien a vécu un match de ce genre à Winnipeg, où il a gagné 7-4 le 11 janvier.

« C'est assez exceptionnel, a-t-il reconnu. Dans le passé, on ne voyait pas ça, surtout à ce temps-ci de l'année, où ça commence à être serré. Il y a beaucoup d'erreurs mentales et quand les gars font des erreurs mentales, ils sont moins là. C'est pour ça qu'il est bien important de se concentrer sur les tâches que nous avons à faire match après match, et essayer de garder cette concentration, ce qui n'est pas toujours évident. Ça nous est arrivé, ça risque de nous arriver encore, même si on ne veut pas que ça arrive. »

Lors de son point de presse, Therrien a insisté sur l'importance de bien doser ses énergies, tout en s'entraînant et en apprenant.

« Ce n'est pas seulement au hockey, c'est comme ça dans tous les sports confondus. Si un athlète veut performer à son maximum, il a besoin d'être efficace mentalement, physiquement aussi. Il y a des temps dans notre calendrier où on n'est pas capable d'aller chercher tous ces éléments-là. Ça donne que souvent, tu vas gagner des matchs uniquement avec l'énergie du désespoir. Ça donne des matchs intéressants pour les partisans, mais peut-être pas pour les 'coachs'. »

Lente progression

Si les Penguins sont arrivés à Montréal sans les services de l'as défenseur Kristopher Letang, le Canadien devra de nouveau se passer d'Andrei Markov. Le vétéran défenseur russe n'a pas participé à l'entraînement et ratera un 15e match d'affilée.

Pendant son absence, qui remonte au 20 décembre, le Tricolore est parvenu à afficher un dossier légèrement supérieur à ,500 - à 7-5-2-, mais a concédé 44 buts. Dans sept de ces 14 matchs, le Canadien a concédé au moins quatre buts aux adversaires.

« Ça s'améliore, mais tranquillement, a résumé Therrien lorsque questionné sur l'état de santé de Markov.

« Il n'y a pas de doute qu'il est un joueur très important pour notre équipe. Il joue d'importantes minutes, il est capable d'évoluer en avantage numérique, en désavantage numérique. Même s'il est avancé dans son âge, son intelligence au jeu compense beaucoup. Est-ce qu'il nous manque? C'est sûr qu'il nous manque. Il faut composer avec les blessures. Ça donne des opportunités à d'autres joueurs d'avoir de nouveaux rôles et aller chercher le plus d'expérience possible. C'est comme ça qu'on voit ça. »