DENVER - S’ils ont la possibilité de réécrire l’histoire et de soulever la coupe Stanley pour une troisième année de suite, les joueurs du Lightning de Tampa Bay étaient à une défaite d’une élimination hâtive aux mains des Maple Leafs, dès la première ronde des séries.

 

Ils s’en souviennent d’ailleurs tous.

 

Ils se souviennent d’avoir eu à puiser dans leur confiance et dans leur lot d’expériences acquises au fil d’épreuves et de déceptions encaissées avant de devenir la grande équipe qu’ils forment aujourd’hui.

 

Un but de Nikita Kucherov pour niveler les chances en troisième période et un autre de Brayden Point, avec moins de deux minutes à écouler en première période de prolongation, avait permis de niveler les chances 3-3 dans la série contre des Leafs qui ne se sont jamais remis de ce revers.

 

« Nous étions dans une situation de match sans lendemain et cette victoire nous a donné deux mois supplémentaires de demains potentiels », a philosophé l’entraîneur-chef Jon Cooper.

 

Un entraîneur-chef qui avait d’ailleurs offert toute une profession de foi à l’endroit de ses joueurs et de son club en soulignant qu’ils étaient trop bons pour tomber dès la première ronde. Un message que Steven Stamkos avait répété haut et fort dans le vestiaire.

 

« Steven est entré dans le vestiaire et a lancé que notre saison n’allait pas prendre fin lors de ce sixième match. Que nous allions le gagner et que cette victoire allait nous servir de tremplin. C’est exactement ce qui est arrivé », se rappelait le vétéran défenseur Zach Bogosian mardi après-midi lors de la grande tombola médiatique orchestrée par la LNH.

 

« Stamer – surnom de Stamkos – n’est pas le genre de capitaine qui crie continuellement dans le vestiaire. Mais quand il a fait cette sortie, elle a été remarquée. Elle a été comprise. Elle a été efficace », a commenté Bogosian.

 

Quant à Jon Cooper, il a passé la saison à s’assurer que ses joueurs aient soif d’une troisième conquête de suite.

 

« Pour gagner dans une ligue aussi compétitive et dans le cadre de séries qui nous ont opposés à de très grosses équipes, il faut croire en ses moyens. Il faut vouloir gagner. Il faut être prêt à faire les sacrifices nécessaires pour être meilleurs », a lancé l’entraîneur-chef qui a fait du gros travail de persuasion à l’endroit de ses joueurs.

 

« Pourquoi croyez-vous qu’il est si difficile de gagner deux fois de suite? Que si peu d’équipes sont arrivées à le faire? Parce que c’est tellement dur de gagner une première fois qu’il est normal que les joueurs reprennent leur souffle après autant d’efforts. Qu’ils relâchent un peu. Pour gagner trois fois de suite, il fallait d’abord et avant tout que les joueurs le veuillent. À partir de ce moment-là, il fallait les convaincre de continuer à tout donner pour s’offrir la chance de marquer l’histoire », a poursuivi l’entraîneur-chef du Lightning.

 

La « dûreté » du mental!

 

Bien sûr, cette équipe est solidement ancrée sur le meilleur gardien au monde en ce moment en Andrei Vasilevskiy.

 

Bien sûr, elle compte sur l’un des meilleurs défenseurs de la Ligue en Victor Hedman et sur l’un des meilleurs groupes d’arrières du circuit.

 

Bien sûr, elle compte sur Steven Stamkos, Nikita Kucherov, Ondrej Palat, Anthony Cirelli et des joueurs de soutien exceptionnel.

 

Et voilà qu’en plus Brayden Point, qui à bien des égards est aussi bon et aussi important aux succès de l’équipe que le sont Kucherov et Stamkos, est sur le point de revenir au jeu. Peut-être même qu’il pourrait disputer le premier match à la lumière de l’aisance qu’il affichait lors de l’entraînement de mardi.

 

Mais cette équipe jouit aussi de la grande gestion orchestrée par le directeur général Julien BriseBois qui n’a ménagé aucun effort et n’a pas craint de prendre des décisions difficiles pour améliorer son équipe en cours de saison encore cette année.

 

En plus de conclure des transactions qui lui ont permis d’ajouter Nick Paul et Brandon Hagel à Corey Perry et au cousin français Pierre-Édouard Bellemarre embauchés à titre de joueurs autonomes l’été dernier, Julien BriseBois s’est assuré que la forme psychologique de ses joueurs soit au diapason de leur forme physique.

 

« Malgré tous les matchs de séries joués lors des deux dernières années, les tests physiques démontraient que nos gars étaient en aussi bonne forme et même parfois en meilleure forme que l’an dernier malgré la fatigue accumulée », a indiqué BriseBois qui a contacté d’autres dirigeants pour composer avec les difficultés de répéter des championnats.

 

« On a frappé un creux de vague en fin de saison alors qu’on a pratiquement passé un mois sur la route. On comprenait ce qui arrivait, mais il fallait aussi garder un œil sur la situation. Et c’est là qu’on a compris qu’il est plus difficile psychologiquement que physiquement de rester au sommet sur une longue période. Les joueurs de la LNH sont en grande forme. Ils sont l’élite de l’élite. Mais pour s’assurer de sortir du creux de vague, il fallait s’assurer que la faim de gagner était toujours là. Comme l’a dit Jon tantôt, nos gars ont fait tellement de sacrifices au niveau physique, au niveau financier dans certains cas pour rester à Tampa – alors qu’ils étaient courtisés par d’autres clubs à grands coups de millions $ -- qu’il fallait prendre tous les moyens nécessaires pour les aider à maintenir cet appétit de victoire. Chaque année représente un casse-tête et je garde toujours en tête l’image de notre capitaine brandissant la coupe Stanley comme objectif quand vient le temps de prendre les décisions qui permettront de réaliser cet objectif », a expliqué Julien BriseBois.

 

À ce titre, la présence de Corey Perry a grandement aidé la cause du Lightning selon son nouveau directeur général.  «Il a eu un effet énorme sur tout le monde. C’est difficile à quantifier, mais Corey a servi de mentor à plusieurs de nos jeunes joueurs. Il a été une personne-ressource pour nos entraîneurs et pour moi justement parce qu’il est très au fait de tous les sacrifices nécessaires que les joueurs doivent s’imposer pour gagner. »

 

Savoir s’adapter pour mieux gagner

 

En finale de la coupe Stanley, le Lightning devra composer avec l’une des grandes puissances offensives de la LNH. Un défi que Jon Cooper et son équipe assurent être en mesure de relever.

 

« On a battu deux des meilleures formations offensives de la Ligue en Toronto et Floride en première et deuxième ronde. Les Rangers étaient aussi très menaçants en finale de l’Est. On sait ce qui nous attend en grande finale alors que l’Avalanche forme une redoutable équipe. Le plus gros défi est le manque d’expérience contre eux. On ne voit pas les clubs de l’Ouest assez souvent pour les comprendre. Il y a des limites à ce que le vidéo peut te donner comme informations. Il n’y a rien de tel que l’expérience de jouer l’un contre l’autre. Mais c’est aussi vrai pour eux que ce l’est pour nous », a lancé Jon Cooper qui voit dans les séries de 2022 un défi opposé aux séries 2020 que le Lightning a relevé pour gagner la première de ses deux coupes consécutives.

 

« Il y a deux ans, on a battu Dallas en grande finale et avions battu Columbus, Boston et New York (Islanders) dans les trois premières rondes. Ces quatre équipes étaient considérées comme des clubs très solides en défense. Peu importe l’adversaire, peu importe le style de jeu qu’il préconise, il faut s’adapter et trouver une façon de gagner quatre fois », a conclu Jon Cooper.

 

Bien hâte de voir ce que cette finale offrira. Avalanche-Lightning, ça commence mercredi soir, 20 h, heure de l’Est.

 

Bonne finale!