En séries, l'intensité et l'émotion est à son comble et la qualité de l'arbitrage est d'autant plus importante étant donné l'enjeu. À ce sujet, voici la question d'un amateur :

Très bon article M. Auger, intéressant d'avoir le point de vue d'un arbitre professionnel sur la game. Par contre, je n'ai jamais compris le concept d'arbitrage des séries. Pourquoi les règlements ne sont-ils pas appliqués avec la même rigueur tout au long de la saison? - Par Alexf5ve

Bien que je comprenne la perception des amateurs en ce qui concerne l’arbitrage en séries, la différence de standards n’est pas aussi grande que l’on puisse croire. Avant les séries éliminatoires, les officiels sélectionnés prennent part à une conférence téléphonique où des directives sont émises. L’emphase est mise sur :

-         La protection des gardiens de but

Avec la qualité des gardiens dans la LNH, les entraîneurs demandent à leurs joueurs de se rendre au filet afin d’obstruer la vue du gardien. En séries, les matchs sont serrés. Plusieurs joueurs sont devenus experts en cette matière. Bien qu’une grosse mise en échec dans le demi-cercle soit évidente aux yeux de tous, les petits gestes souvent sournois sont ceux dont les officiels doivent se méfier. Ryan Smith est probablement un des meilleurs de la ligue en la matière. Souvent, avec la rapidité de l’éclair, il effleurait la mailloche du gardien assez pour que le bâton lève et la rondelle passe dessous!

-         Les altercations

L’intensité monte d’un cran en séries et le fait que les équipes s’affrontent un soir sur deux ne fait qu’augmenter l’animosité. Il est vrai que les attroupements sont parfois plus fréquents en séries, car personne ne veut céder un pouce à l’adversaire. Il est important de comprendre que si chaque gant au visage est puni, nous allons assister à du hockey 3 contre 3. La présence et l’implication verbale des officiels lors des arrêts de jeu contribuent grandement à la réduction des escarmouches. L’identification et la punition du joueur responsable du début de l’altercation restent de loin l’outil le plus efficace.

-         Les mises en jeu

Celles-ci se doivent d’être équitables. Les joueurs de centre ont toutes sortes de tactiques pour remporter une mise en jeu et les juges de lignes doivent s’assurer de mettre la rondelle sur la patinoire sans qu’un joueur prenne un avantage sur l’autre. Les contacts casque à casque sont à surveiller. Finalement, le rythme avec lequel les juges de lignes procèdent contribue grandement au bon déroulement des mises en jeu et du match.

Le hockey est un spectacle

Le hockey est un sport excitant, et bien que les partisans aiment voir leur équipe gagner, ils aiment aussi assister à un bon spectacle.

Bien que deux jeux puissent se ressembler, jamais ils ne sont pareils! Un bon arbitre en est un qui a la capacité de s’assurer dans un premier temps que les joueurs évoluent dans un environnement sécuritaire en s’assurant que le match soit justement disputé tout en maintenant le niveau d’intensité au maximum.

Bref, l’arbitrage ne change pas tant que ça en séries, mais les enjeux font que l’on y porte encore plus attention.

Mais mon petit doigt me dit que vous ne serez pas d’accord et que vous allez m’en reparler dans les semaines à venir. Bonnes séries!

Suspension à Dustin Brown

Eh oui, le double standard à son meilleur. Ryan White qui frôle Huskins mérite 5 matchs (White un joueur de 4e ligne) et Dustin Brown qui a carrément sorti son coude et a délibérément assommé Pominville mérite 2 petites parties (Brown lui est un joueur de 2e ligne). Mais sérieusement, cette ligue continue d'être une vraie joke comparativement aux autres ligues professionnelles. SVP, un arbitre impartial lorsque vient le temps des sanctions envers les joueurs. C'est la seule manière de rétablir du respect au sien de la NHL. - Par kthug

Pominville sonné par un coup de coude de Brown
Pominville sonné par un coup de coude de Brown

Pour avoir un double standard, il faut que l’on parle du même genre d’infraction. Dans ce cas-ci, en comparant la suspension de White à celle de Brown, vous faites fausse route et voici pourquoi.

Pour établir si un joueur doit être suspendu et pour combien de matchs, Brendan Shanahan et son équipe doivent comparer cette infraction avec un jeu semblable, c’est en quelque sorte une jurisprudence.

Si j’avais à juger cet incident, je comparerais les deux vidéos suivantes.

Un joueur en possession de la rondelle ou sur le point de l’être est en droit d’initier une mise en échec (counter hit). C’est une tactique utilisée afin de surprendre le joueur adverse, de protéger la rondelle, de se protéger et de prendre avantage pour relancer le jeu.

Dans le premier extrait vidéo, le joueur des Rangers initie sa contre mise en échec sur James Neal afin de surprendre celui-ci et prendre possession de la rondelle. Sur l’impact, le coude de Del Zotto fait contact avec la tête de l’attaquant des Penguins. Mon opinion est qu’il n’y a aucune intention de frapper à la tête. C’est seulement une résultante de la mise en échec.

Dans le cas de Brown, il était en droit de surprendre Pominville avec une mise en échec. La différence avec la vidéo précédente, c’est qu’il lève son coude à la dernière seconde pour atteindre le joueur du Wild à la tête.

En comparant deux séquences de jeux SEMBLABLES, je suis à l’aise avec la suspension.

Le 72

Il y a déjà huit ans le 22 avril, Stéphane Provost perdait la vie dans un accident de la route en Floride. Stéphane a travaillé 13 ans dans la LNH après une carrière comme joueur et comme juge de lignes dans la LHJMQ.

Stéphane était un gars très apprécié de ses collègues et, chaque année, une soirée lui est dédié au camp d’entraînement des officiels de la LNH. Son numéro 72 a été retiré. Il nous manque tous.