COLLABORATION SPÉCIALE

L’Avalanche du Colorado est l’une des meilleures organisations de la LNH depuis quelques années, mais ils sont plus dominants que jamais cette saison. Leur moyenne de 4,10 buts par match serait la plus élevée que la LNH ait vue depuis les Penguins en 1995-1996 (4,41 buts par match), une formation qui comprenait Mario Lemieux, Jaromir Jagr, Petr Nedved, Sergei Zubov, et Ron Francis, entre autres.

Ce n’est pourtant qu’il y a quelques années qu'ils étaient la risée de la LNH. En 2016-2017, ils n’ont obtenu que 48 points, ce qui demeure à ce jour l’une des 10 pires performances de l’histoire de la LNH parmi les clubs qui ont joué une saison de 82 matchs ou plus. Au cours des cinq dernières saisons, l’Avalanche a réussi à acquérir et à développer une foule de joueurs talentueux pour passer des bas-fonds de la ligue à l’un des favoris pour tout gagner. Avec un oeil pour évaluer et développer le talent, autant au repêchage que sur le marché des échanges, Joe Sakic a fait un travail de maître avec l’organisation pour laquelle il a été capitaine pendant 17 saisons.

Bâtir un noyau par le repêchage

Le repêchage est l’endroit parfait pour bâtir une équipe gagnante à long terme et peu de clubs ont fait un meilleur travail au cours des dernières années que l’Avalanche. Évidemment, les deux joyaux de l’organisation sont Nathan MacKinnon et Cale Makar, deux des joueurs les plus dynamiques de la LNH à leurs positions respectives.

MacKinnon s’est établi comme joueur vedette avec une saison de 97 points en 2017-2018. Depuis cette éclosion, l'attaquant étoile a 397 points, 3e dans la LNH. Seuls Connor McDavid (481) et Leon Draisaitl (427) ont été plus productifs que lui. Cale Makar s’est joint à la formation au cours des séries de 2019 et a tout de suite impressionné avec 6 points en 10 rencontres. Il n'a pas perdu de temps à s'établir comme l'un des meilleurs défenseurs offensifs de la LNH et marque près d’un point par match depuis le début de sa carrière (133 points en 137 matchs).

Mackinnon et Makar ne sont pas les seuls joueurs d’impact repêchés et développés par l’organisation pour former l’un des meilleurs jeunes noyaux de la ligue. Mikko Rantanen serait le meilleur attaquant de bien des formations, et est un numéro 2 hors pair qui est 15e dans la LNH en points depuis 2017-2018. Gabriel Landeskog est le vétéran du groupe, même s’il n’a que 29 ans. Il était le plus jeune capitaine de l’histoire avant que Connor McDavid ne vole l’honneur. Landeskog devrait obtenir sa 9e saison d’au moins 20 buts s’il continue à son rythme actuel.

L’Avalanche a aussi plusieurs jeunes qui devraient contribuer pour les années à venir. Bowen Byram (5-6-11 en 18 matchs) et Alex Newhook (9-5-14 en 31 matchs) montrent des signes encourageants avec leurs temps de glace limités. Ils ont aussi plusieurs espoirs qui n’ont pas encore atteint la ligue, comme Justin Barron, Shane Bowers, et autres.

Entourer son noyau de contributeurs de qualité

Joe Sakic a également joué le marché des transactions à la perfection pour acquérir du talent et entourer ses vedettes faites maison. L’organisation excelle à identifier des joueurs qui vont réussir à atteindre leur potentiel dans leur système. L’échange de Matt Duchene pour notamment Samuel Girard et le choix qui a permis de sélectionner Bowen Byram est évidemment le plus grand succès de Sakic, mais c’est loin d’être le seul.

Andre Burakovsky n'avait jamais atteint le plateau des 40 points en 5 saisons avec les Capitals avant d’être échangé pour des choix au repêchage. Avec l’Avalanche, il a obtenu 45 et 44 points lors des deux dernières saisons respectivement et a 32 points en 38 rencontres cette année, un rythme de 69 points qui serait facilement la meilleure performance de sa carrière. Devon Toews a coûté deux choix de 2e tour à l’Avalanche et a déjà établi un sommet personnel avec 32 points en seulement 29 rencontres, le plaçant 8e chez les défenseurs pour la production offensive. Nazem Kadri a aussi brillé pour Jared Bednar, remplissant le rôle de premier centre à merveille en l’absence de Nathan MacKinnon. Alex Ovechkin, Jonathan Huberdeau, McDavid, et Draisaitl sont les seuls joueurs avec plus de points que les 52 de Kadri.

Résultat : une équipe d'élite aux deux bouts de la patinoire

Tout ce talent mène à l’une des formations offensives les plus dynamiques et dangereuses de la LNH. Colorado se démarque non seulement par sa force de frappe brute, mais aussi par sa polyvalence.

L’Avalanche excelle dans tous les types de chances de marquer. Ils sont capables de battre leurs adversaires de vitesse autant qu’ils peuvent mettre de la pression et établir une présence soutenue en zone offensive, que ce soit en faisant habilement circuler la rondelle avec leur abondance de talent ou avec un échec-avant efficace. Quelles que soient les faiblesses défensives de l’adversaire, l’Avalanche a ce qu’il faut pour les exploiter. Sans surprise, ils mènent la LNH pour les buts par match (4,10) et sont 3e pour les buts attendus (3,50), montrant que les résultats et le processus sont bien alignés.

Défensivement, bien qu’ils accordent près de 3 buts par match, tous leurs chiffres indiquent qu'ils devraient être l’un des meilleurs clubs défensifs de la LNH. Ils sont premiers pour les buts attendus accordés et excellent à limiter l’accès à l’enclave.

Le problème se retrouve devant le filet. Darcy Kuemper et Pavel Francouz ont d’excellentes statistiques, mais ils ont également raté du temps en raison de blessures. En relève, Jonas Johansson (taux d’arrêt de ,885) et Justus Annunnen (,863) ont obtenu 7 départs qui sont venus couler la moyenne de buts alloués de la formation. Si leurs deux gardiens réguliers n’avaient pas subi de blessures, il n’y a aucun doute que Colorado aurait l’une des meilleures moyennes de buts alloués de la LNH et devraient se retrouver dans le top-10 tôt ou tard maintenant qu'ils sont en santé.