PHOENIX - L'avenir immédiat des Coyotes de Phoenix devrait être un peu plus clair à compter de mardi, alors que le juge Redfield Braun présidera une audience en Cour des faillites et déterminera qui a le contrôle la formation de l'Arizona, la Ligue nationale de hockey ou Jerry Moyes.

Mais s'il n'en tenait qu'aux autres circuits majeurs en Amérique du Nord, le juge Braun statuerait en faveur de la LNH. En effet, la National Football League, la National Basketball Association et Major League Baseball ont tous trois appuyé la LNH, qui tente de bloquer la vente des Coyotes et son transfert.

Les trois circuits ont en effet déposé lundi des documents dans lesquels ils demandent à la cour de respecter les règles de la ligue au sujet des transferts d'équipes. Autant la NFL, la NBA que la baseball majeur ont exprimé leurs inquiétudes face à ce qui pourrait devenir un "dangereux précédent".

L'une des tâches les plus complexes sera justement de passer au travers la centaine de documents transmis à la cour afin d'établir quelle version des événements est la plus près de la vérité. Il y a passablement de différences entre les documents fournis par la LNH et ceux transmis par Moyes, le propriétaire des Coyotes.

Ces différences touchent autant des points majeurs que mineurs, mais tournent généralement autour du contrôle de la franchise, précisément à savoir qui est en charge.

Cette tendance s'est poursuivie lundi, alors que le commissaire Gary Bettman a fait parvenir un affidavit dans lequel il affirme avoir été "complètement en contrôle de l'équipe" depuis que Moyes aurait signé un accord en novembre dernier. Ce document est évidemment contraire à ceux déposés par Moyes.

Bettman insiste pour dire qu'il a exigé le retrait de Jeff Shumway des postes de président et chef de la direction en janvier dernier : "J'avais toute l'autorité nécessaire pour effectuer des changements à la direction et je l'ai utilisée." Moyes a quant à lui déclaré que Shumway avait remis sa démission.

Le commissaire a aussi remis en question la déclaration sous serment de l'avocat des Coyotes Earl Scudder, qu'il a qualifiée d'"imprécise et incomplète".

Dans sa déclaration, Scudder se rappelle d'une conversation avec Bettman, qui a eu lieu le 3 avril, au cours de laquelle il aurait informé le commissaire de la LNH que quelqu'un - plus tard identifié comme étant le milliardaire canadien Jim Balsillie - était intéressé à se porter acquéreur des Coyotes et les déménager dans le sud de l'Ontario.

Bettman prétend avoir dit à Scudder à ce moment-là que l'avocat n'avait pas l'autorité nécessaire pour discuter avec qui que ce soit d'un éventuel déménagement de l'équipe, chose qui n'est pas mentionnée dans la déclaration de Scudder.

Par contre, les deux hommes ont des versions concordantes au sujet du désir de Bettman de voir un club déménager à Winnipeg plutôt qu'à Hamilton, où elle jouera dans le vieillissant Copps Coliseum.

Tout espoir que peut avoir Balsillie d'y déménager les Coyotes reposent sur l'audience de mardi. Si le juge estime que la LNH a le contrôle du club, alors l'offre de 212,5 millions $ US de Balsillie ne vaut rien.

Si le juge estime que Moyes détient le contrôle de la franchise, alors Balsillie aura une chance de déménager les Coyotes, bien que Braun devra également se prononcer sur la possibilité ou non de rompre le bail de 30 ans que la formation a signé avec la municipalité de Glendale.

Moyes a hâte de se départir de la formation qu'il a acquise en septembre 2006. Il a déclaré à la LNH en août dernier qu'il n'était plus intéressé à couvrir les pertes de l'équipe. Il estime qu'il a englouti 300 millions $ dans les Coyotes.

Il croit également que l'offre de Balsillie est celle qui satisfera le plus les créditeurs du club - un groupe dont la LNH se fout, selon lui.