George Parros a croisé, vendredi matin, entre les murs de l’ancien hôtel Windsor, les 31 directeurs généraux pour la première fois à titre de préfet de discipline de la LNH.

 

Le nouveau shérif avait des nouvelles intéressantes à communiquer : les suspensions reliées aux coups illégaux – dans le dos et/ou à la tête – sont à la baisse tout comme le nombre de matchs perdus en marge des suspensions imposées.

 

Jusqu’ici cette année, la LNH a imposé cinq suspensions totalisant 19 matchs – quatre parties préparatoires – dont une sanction automatique de 10 parties imposée plus tôt cette semaine à Luke Witkowski, des Red Wings de Detroit, qui est revenu sur la patinoire après avoir été expulsé par un juge de lignes au terme d’une échauffourée.

Trois autres dossiers sont aussi en attente d’audition alors que Radko Gudas des Flyers de Philadelphie –  coup de bâton à la tête de Mathieu Perreault des Jets de Winnipeg – Matthew Tkachuk des Flames pour son implication dans une mêlée qui a marqué le dernier match Flames - Red Wings et Benoit Pouliot devraient comparaître devant George Parros au cours des prochains jours.

 

L’an dernier, la LNH a imposé un total de 28 sanctions totalisant 85 matchs de suspensions : 76 en saison régulière, sept en matchs préparatoires, et deux parties de séries éliminatoires. Les sanctions les plus sévères ont été décernées à Jarred Tinordi – 20 matchs pour consommation de substance illégale – et Antoine Vermette qui a écopé 10 matchs pour un contact avec un juge de lignes.

 

Les joueurs frappés par des suspensions ont collectivement perdu 1,177 million en salaire.

 

Amendes et avertissements à la hausse

 

Les amendes et avertissements reliés à des coups de bâtons sous toutes leurs formes sont toutefois en hausse. Ce qui est loin d’inquiéter les responsables de la sécurité des joueurs. « Pour imager la réalité des premières semaines de la saison, on pourrait dire que la criminalité est en baisse et que la gravité des crimes commis a elle aussi fluctué à la baisse. Au lieu d’imposer des sentences sévères pour des vols de banque, on impose des sanctions moins sévères pour des vols à la tire. Ça ne veut toutefois pas dire de relâcher notre attention sur les coups illégaux », a indiqué un membre de l’équipe responsable d’assurer la sécurité des joueurs.

 

Croisé à sa sortie de la salle de réunion, George Parros s’est dit satisfait de l’évolution des choses. « Le fait que le nombre d’infractions soit à la baisse et que la gravité de ces infractions soit moins grave représente une conséquence positive des interventions effectuées au cours des dernières années. Il semble que les joueurs comprennent davantage ce qui est exigé en matière de sécurité. Nos joueurs n’ont pas un panneau d’arrêt dans le dos – un tel panneau a été installé à la nuque des chandails des joueurs évoluant dans le hockey mineur – mais le message passe », a souligné Parros.

 

De concert avec le bureau des opérations hockey qui supervise le travail des arbitres, le nouveau préfet de discipline de la LNH concentre maintenant ses interventions sur les coups de bâtons. Que ces coups soient le fruit de double-échec, de coups assénés que les mains des adversaires ou plus simplement de coups portés avec des bâtons élevés.

 

« Nous tenons à réduire les coups de bâton en général, pas simplement ceux sur les mains. Il est important de couper les coups assénés par-derrière par des joueurs qui sont en retard sur les jeux. Les arbitres ont affiché beaucoup plus de sévérité depuis le début de la saison et de notre côté nous avons émis plusieurs avertissements et des amendes. Comme dans le cas des autres infractions, des sanctions plus sévères seront imposées à l’endroit de joueurs qui deviendraient des récidivistes », a conclu Parros.

 

Douze amendes ont été imposées l’an dernier : six pour plongeon, deux pour des coups de bâton, et une pour une jambette, un coup de poing sournois, un coup de casque et un abus verbal à l’endroit d’un officiel.

 

Cette année, huit amendes ont déjà été imposées, la moitié pour des coups de bâtons illégaux. Les quatre autres sont divisées en conduite antisportive (trois) en plus d’un cas de rudesse. Sans oublier les nombreux avertissements distribués par George Parros.

 

Lundi, à Toronto, dans le cadre des activités associées à la fin de semaine du Temple de la renommée, le commissaire Gary Bettman insistait sur le fait que la réduction des coups de bâtons sur les mains pouvait être une des raisons pouvant expliquer une hausse des buts marqués depuis le début de la saison.

 

Ça restera à démontrer.

 

Ce qui est clair toutefois, c’est que le coup de bâton asséné par Sidney Crosby sur une main du défenseur Marc Méthot – alors avec les Sénateurs d’Ottawa – le printemps dernier, coup qui n’a entraîné aucune sanction de la part de la LNH, a été un élément déclencheur pour attiser l’attention des arbitres afin de réduire les coups de bâton sous toutes leurs formes.

 

Révisions vidéo
 

Parallèlement aux échanges entre les directeurs généraux et le nouveau préfet de discipline, les DG sont une fois encore revenus sur les révisions vidéo associées aux appels logés par les entraîneurs.

 

Depuis l’instauration des appels, les directeurs généraux et entraîneurs-chefs déplorent un manque de constances dans les décisions des arbitres au terme des révisions. Au fil des dernières réunions de directeurs-généraux, le vice-président Colin Campbell a mis au défi Marc Bergevin et ses homologues de prendre des décisions. Les résultats oscillaient toujours autour de 50 %. Une constance susceptible d’apaiser les ardeurs des d-g.

 

Vendredi matin, lors de leur première rencontre de la saison, les directeurs généraux étaient beaucoup plus polarisés dans les décisions associées à la validité ou au rejet d’un but mis en cause pour des cas d’obstruction à l’endroit des gardiens.