MONTRÉAL - Patrice Bergeron récupère bien de la commotion cérébrale qu'il a subie cette semaine. Mais on ne s'aventure pas à dire chez les Bruins de Boston que le joueur de centre québécois renouera avec l'action à temps pour le début des séries éliminatoires.

"Patrice va mieux de jour en jour. Ce sont de bonnes nouvelles", a affirmé l'entraîneur des Bruins Claude Julien, samedi, avant l'affrontement contre le Canadien.

Cela dit, Julien a précisé que tout le monde est dans le noir quant à son éventuel retour au jeu.

"Ça peut être dans une semaine ou pas du tout. Personne ne sait quand ces choses-là vont se régler."

Ce qui est d'autant plus inquiétant dans le cas de Bergeron, c'est qu'il n'en est pas à sa première commotion.

Mardi, il a été mis K.-O. à la suite d'un incident anodin lors du duel contre les Sénateurs d'Ottawa. Sa tête a heurté le coude ou le bras de Colin Greening en tentant d'empêcher l'attaquant des Sénateurs de décocher un tir de l'enclave, en deuxième période.

"Avec Patrice, comme on l'a toujours fait avec lui, on va lui accorder le temps qu'il faudra afin qu'il puisse retrouver la santé, a renchéri Julien. Nous ne ferons aucun compromis même si les séries s'en viennent, la santé c'est plus important que tout. C'est l'approche que nous préconisons avec tous nos joueurs."

L'entraîneur a minimisé l'importance de l'historique médical de Bergeron en matière de commotions. Après avoir manqué presque toute la saison 2007-08, Bergeron a raté 15 matchs la saison suivante et il a éprouvé des maux de tête pendant les séries de la Coupe Stanley 2011, remportées par les Bruins.

"On nage dans l'inconnu pour ce qui est des commotions. On a tendance à les associer une à l'autre, mais ce n'est peut-être pas toujours le cas.

"On va laisser les spécialistes faire leur travail et si on nous dit que tout est beau, qu'il y n'a pas de facteur d'aggravation par rapport aux autres (commotions) qu'il a eues, ce sera tant mieux."

La perte de Bergeron occasionne un sérieux mal de bloc aux Bruins en tout cas. Avant samedi, il était le meilleur compteur de l'équipe avec 31 points en 35 matchs. Il dominait la LNH au rayon des mises en jeu, avec un taux de réussite de 61,5 pour cent.

"Tout le monde se voit offrir la chance de combler son absence. Tout le monde...", a résumé Julien, en esquissant un sourire.

Un de ceux-là est évidemment le nouveau-venu Jaromir Jagr, que les Bruins ont acquis des Stars de Dallas en début de semaine.

L'arrivée du vétéran tchèque a déjà eu des retombées positives: il a réussi le but gagnant dans la victoire de 1-0 face aux Devils du New Jersey, jeudi.

"On a fait son acquisition parce qu'on juge qu'il peut nous rendre de précieux services. Ce n'est plus le Jaromir Jagr des beaux jours, mais il est encore très bon à l'attaque. Il peut marquer des buts et il est un bon fabricant de jeux."

Jagr, âgé de 41 ans, n'a pas mis de temps avant de s'intégrer dans le groupe, même si plusieurs jeunes coéquipiers ont été quelque peu intimidés initialement.

On raconte que Tyler Seguin, 21 ans, s'est entre autres excusé de ne pas lui avoir fait une passe au cours de la rencontre de jeudi.

"C'est stimulant pour les jeunes de côtoyer des joueurs qui ont du vécu, a dit Julien. Ils savent comment se comporter dans des situations corsées. Ça aide à calmer le jeu."

Le géant défenseur Zdeno Chara est heureux d'avoir la chance de jouer pour la premier fois en compagnie de Jagr. Les deux sont des "ennemis" sur la scène internationale, Chara étant Slovaque et Jagr Tchèque.

"Nous ne sommes pas des ennemis, je ne pense pas comme ça, a commenté Chara. Je m'estime privilégié de jouer avec celui que je considère comme le meilleur hockeyeur tchèque de l'histoire."