Drew Doughty a besoin d'un aide-mémoire à l'aube de sa 13e saison dans la LNH.

Quand il s'est retrouvé devant Patrick Kane à l'aube des camps d'entraînement, c'était la première fois qu'il croisait la route du joueur étoile des Blackhawks de Chicago en près de deux ans.

« Je ne sais même plus qui fait partie de cette équipe », a lancé Doughty, mi-figue, mi-raisin.

Après deux saisons écourtées par la pandémie de coronavirus, dont une limitée aux matchs intra-section afin de contenir la pandémie, la LNH est sur le point de donner le coup d'envoi à une saison de 82 matchs qui sera suivie de son habituel tournoi printanier réunissant 16 équipes. La LNH, qui compte maintenant 32 clubs avec l'arrivée du Kraken de Seattle, pourra également compter sur des amphithéâtres pleins à craquer, un signe que la planète hockey est sur le point de revenir à la normale.

La mise en jeu initiale sera effectuée mardi soir.

« J'ai tellement hâte, a confié Doughty. Je ne me contrôle plus. »

Même l'attaquant des Flames de Calgary Matthew Tkachuk, son éternelle bête noire, est d'accord.

« La routine, c'est formidable, a dit Tkachuk. On ne réalise pas à quel point c'était agréable jusqu'à ce qu'elle disparaisse... J'ai hâte de sauter sur la patinoire et de retrouver les partisans. Il n'y a rien de comparable. C'était tellement étrange. Et même si les gens disent que ce n'était que du hockey, ce qui est vrai, c'est tout de même complètement différent lorsque tu peux jouer devant une salle comble. »

Le Lightning de Tampa Bay a soulevé la coupe Stanley pour la deuxième fois en 10 mois, à domicile devant une salle comble, mais certains joueurs, comme le joueur par excellence de la LNH Connor McDavid, n'ont pas patiné devant des spectateurs depuis mars 2020.

Le Lightning a célébré sa conquête à bord d'une enfilade de bateaux, avant de dire au revoir à plusieurs piliers de son organisation à cause du plafond salarial et de l'expansion. Aucun club n'a gagné la coupe Stanley trois années consécutives depuis les Islanders de New York au début des années 1980.

« On ne peut écarter Tampa, a convenu McDavid, dont les Oilers ont été balayés au premier tour éliminatoire. Leur noyau est formidable, ils disposent de l'un des meilleurs gardiens au monde et d'excellents défenseurs, donc ce sera une bonne équipe pour encore plusieurs saisons. Mais oui, je crois que tout le monde croit que la parité est très forte dans cette ligue. »

Selon 'FanDuel Sportsbook', l'Avalanche du Colorado partira favorite pour gagner le précieux trophée en 2021-2022.

Après avoir plié l'échine au deuxième tour devant les Golden Knights de Vegas la saison dernière, l'Avalanche pourrait être menée aux grands honneurs par l'attaquant Nathan MacKinnon.

« Nous avions l'impression d'être de véritables prétendants l'an dernier, et l'année précédente également, a admis MacKinnon. Nous sommes dans la discussion, c'est certain. Plusieurs équipes seront dans la course. »

Dans l'Est, en plus du Lightning, il faudra avoir à l'oeil les Maple Leafs de Toronto et les Islanders, qui ont été évincés par la formation de Jon Cooper en demi-finales au cours des deux dernières campagnes. Dans l'Ouest, les Golden Knights et l'Avalanche pourraient devoir croiser le fer au sommet de leur association.

Mais peu importe. La LNH se contenterait de pouvoir disputer chacun de ses matchs au moment prévu; 51 matchs ont été reportés l'an dernier en raison de la pandémie. La COVID-19 est encore une source de préoccupation, mais l'espoir pointe à l'horizon puisque 98 % des joueurs, et des entraîneurs et du personnel, ont été vaccinés deux fois.

« Nous espérons retrouver un peu de normalité, a dit MacKinnon. Nous espérons pouvoir disputer 82 matchs, sans aucune pause inattendue. »

Ça permettrait aux meilleurs joueurs de la planète de participer aux Jeux olympiques de Pékin en février 2022, les premiers auxquels participeraient les joueurs de la LNH depuis Sotchi en 2014. Seul un regain de vie de la pandémie pourrait les empêcher d'y participer.

Entre-temps, le sport a perdu une partie de son âme en se déroulant devant des gradins vides, ou partiellement vides. L'attaquant du Canadien de Montréal Nick Suzuki avait l'impression d'être engourdi en l'absence des partisans dans les gradins et a dit: « Je ne sais pas comment nous avons fait sans eux ».

Les foules pourraient être limitées à certains endroits au Canada en lever de rideau de la saison de la LNH, mais les protocoles sanitaires permettent des assouplissements, ce qui signifie que les soupers d'équipe et le plaisir sont de retour dans la LNH.

« La présence de la foule nous nourrit et nous donne de l'énergie, a convenu le capitaine du Wild du Minnesota Jared Spurgeon. Nous sommes de retour au coeur de l'action. »