La revanche est douce pour le Lightning
LNH mardi, 1 mai 2018. 01:03 samedi, 14 déc. 2024. 02:51TAMPA BAY - Tyler Johnson a tenu promesse. Ses compagnons de trio Brayden Point et Ondrej Palat aussi.
Deux jours après le match difficile qu’ils ont connu contre Patrice Bergeron, Brad Marchand et David Pastrnak qui ont récolté 11 points dans la victoire de 6-2 des Bruins samedi, Johnson, Palat et Point ont été les acteurs principaux de la victoire de 4-2 du Lightning. Une victoire importante, cruciale même, puisqu’elle permet à Tampa d’éviter de se présenter à Boston avec un recul de 0-2 à combler.
Non seulement Johnson et ses compagnons de trio ont été solides défensivement aux dépens du trio de Bergeron, l’un des meilleurs de la LNH en saison régulière et depuis le début des séries, mais ils ont aussi donné le ton offensivement.
Brayden Point a préparé les trois premiers buts des siens avant de sceller l’issue de la rencontre dans un filet désert. Ondrej Palat a marqué en plus de récolter une passe et Tyler Johnson a touché le fond du filet lui aussi.
En prime, le petit joueur de centre a remporté 12 des 19 mises en jeu qu’il a disputées. Une majorité aux dépens de Patrice Bergeron (11 en 23 pour une efficacité de 48 %) qui est l’un des meilleurs de la LNH. Au-delà ses succès aux cercles des mises en jeu et les succès offensifs de son trio, c’est le travail défensif accompli aux dépens du trio de Bergeron qui faisait le plus plaisir à Tyler Johnson.
« Marquer c’est bien, mais nous devions être meilleurs contre eux que nous l’avions été samedi. Tu ne peux pas gagner sans une défense étanche et ce soir, je crois vraiment que c’est la qualité défensive qui nous a aidés à produire offensivement », a indiqué la première étoile de la rencontre.
Quant à ses succès aux dépens de Bergeron aux cercles des mises en jeu – le Québécois a été chassé à cinq reprises au cours du match par les juges de lignes et Brad Marchand a perdu quatre des cinq mises en jeu disputées en relève –, Johnson se gardait bien de trop triompher.
« Il y a des soirs où ça fonctionne mieux que d’autres. Il voudra certainement se reprendre. »
Bien qu’il n’ait pas été en mesure de blanchir Bergeron, Marchand et Pastrnak qui ont récolté conjointement quatre passes, le trio « défensif » a su limiter les dégâts. C’est déjà ça!
« Nous sommes arrivés à les contenir en limitant l’espace et le temps que nous leur avions accordé lors du premier match. Ce n’est qu’une partie et il faudra être aussi efficaces lors du prochain match – mercredi au TD Garden de Boston –, car on doit s’attendre à ce qu’ils prennent les moyens pour rebondir comme nous l’avons fait ce soir », a ajouté Brayden Point en reprenant presque mot à mot, la directive de son entraîneur-chef Jon Cooper. Une directive que le coach du Lightning a martelée à plusieurs reprises en mettant d’ailleurs publiquement au défi le trio de Johnson, Point et Palat après la défaite de samedi.
A-t-il lancé le même genre de défi à ses trois joueurs derrière les portes closes du vestiaire, lui a demandé un collègue de Tampa?
« Un défi est un défi. L’important est la façon dont il a été reçu et la réaction qu’il a suscitée. Malgré ce qui est arrivé samedi, je n’ai jamais perdu confiance en ce trio. Je n’ai jamais songé à le démembrer non plus. D’ailleurs, si j’avais décidé de sortir un des gars du trio, les deux autres seraient vite venus dans mon bureau pour contester cette décision. Ce sont des gars fiers. Des gars qui étaient déçus après la partie de samedi. Des gars qui allaient se reprendre. Et ils l’ont fait », a ajouté Jon Cooper.
L’effet Callahan
Dans l’ombre du match sensationnel qu’ont disputé Tyler Jonhson et ses compagnons de trio, le travail colossal accompli par Ryan Callahan lorsque le Lightning s’est retrouvé à trois contre cinq pendant 1 minute 45 secondes en fin de première période a également joué un rôle important dans la victoire du Lightning.
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Envoyé sur la patinoire en compagnie de Victor Hedman et Dan Girardi – Ryan McDonagh était allé rejoindre Tyler Johnson au cachot – Callahan a amorcé le désavantage de deux hommes en remportant une mise en jeu en zone défensive. Bien que les Bruins aient ensuite contrôlé le jeu, Callahan a effectué une glissade pour bloquer un tir en plus d’asséner des mises en échec qui ont permis au Lightning de récupérer la rondelle et de dégager leur territoire. Le vétéran qui évolue normalement au sein du quatrième trio en compagnie de Cédric Paquette et Chris Kunitz a passé 96 des 105 secondes du désavantage de deux hommes sur la glace. Tout comme Victor Hedman alors qu’Anton Stralman est venu en relève à Girardi. Épuisé, Callahan a été rappelé au banc après un arrêt de jeu. Envoyé sur la glace pour disputer une mise en jeu importante, Steven Stamkos a gagné son duel et continué le travail amorcé par Callahan.
« Quand tu te retrouves dans une telle situation, c’est la fierté qui t’aide à réussir. Nous avons été très actifs sur la patinoire. Ce n’était pas évident en raison de la durée des deux pénalités, mais cette séquence a certainement permis de relever notre niveau d’intensité. Il fallait le faire pour renverser le scénario du match de samedi et nous l’avons fait », a indiqué Callahan.
Malgré les risques associés à un avantage de deux hommes accordés aux Bruins dont l’efficacité en attaque massive était la meilleure de la Ligue depuis le début des séries (36,4 %) avant la rencontre, cette séquence était-elle nécessaire pour relancer le Lightning?
« Elle a certainement aidé la cause du groupe, mais elle n’était pas nécessaire puisque nous avions bien amorcé la rencontre. Nous étions les agresseurs depuis le début du match même si nous n’avions marqué qu’une fois », a ajouté Callahan.
L’entraîneur-chef du Lightning a été beaucoup plus élogieux que le principal intéressé en marge de ce moment fort.
« Même si c’est arrivé en première période, on peut certainement indiquer que ce fut le point tournant du match. On menait 1-0 et c’est vrai que Boston a nivelé les chances en fin de première période, mais qui sait quelle allure aurait pu prendre le match s’ils avaient profité de cette séquence pour marquer un ou deux buts », a commenté Jon Cooper.
Le Québécois Yanni Gourde abondait dans le même sens. « Nous étions tous conscients de l’importance de la partie de ce soir et le fait d’avoir écoulé ce cinq contre trois sans donner de but a eu un gros impact sur le banc. C’est sensationnel de voir ce que Ryan a effectué sur cette séquence. Son tir bloqué et son implication ont démontré à quel point c’est un grand leader pour nous et à quel point il a les succès de l’équipe à cœur. »
Kucherov et Stamkos dans l’ombre
Yanni Gourde a marqué le premier but du match. C’était son deuxième des séries, son premier depuis sa soirée d’un but et d’une passe lors de la première rencontre face aux Devils en première ronde.
Bien campé à la droite de Tuukka Rask, Gourde a reçu une passe savante de Brayden Point qui aurait facilement pu tirer puisqu’il était dans une position privilégiée au centre de l’enclave. Point a pris bien du monde par surprise en effectuant la passe vers Gourde qui s’y attendait un peu. « Brayden est tellement bon que tu dois toujours être vigilant. Oui il aurait pu tirer, mais je me tenais prêt au cas où. Quand j’ai reçu la rondelle, j’ai eu le temps de prendre le contrôle avant de tirer, car Rask défiait un tir de Brayden. Mais il est revenu et a presque pu effectuer l’arrêt. »
Gourde a marqué sur le 10e tir du Lightning. À ce moment, les Bruins n’avaient pas encore obtenu leur premier. Il a fallu patienter plus de deux autres minutes avant que Patrice Bergeron ne pousse Andrei Vasilevskiy à réaliser son premier arrêt de la rencontre.
Brayden Point a aussi préparé les buts de ses deux compagnons de trio. Le but de Johnson, son troisième des séries, lui a permis de rejoindre Vincent Lecavalier au troisième rang des meilleurs francs-tireurs du Lightning en séries. Johnson et Lecavalier en revendiquent 24. Trois de moins que Nikita Kucherov. Martin St-Louis, avec 33, occupe le premier rang.
Les performances de Brayden Point, Tyler Johnson, Ondrej Palat et Ryan Callahan tout comme la victoire ont permis au Ligthning de mieux composer avec la timidité offensive de Steven Stamkos, Nikita Kucherov et J.T. Miller qui ont été blanchis pour un deuxième match de suite.
Au lieu de créer de l’ombre sur leurs coéquipiers avec des performances étincelantes, Stamkos et Kucherov patinaient lundi dans l’ombre de leurs coéquipiers.
Stamkos a décoché un bon tir frappé sur réception en première période, mais il a atteint Tuukka Rask en pleine poitrine. Sur un jeu similaire en troisième période, le capitaine du Lightning a fracassé son bâton. Pour le reste, soulignons ses cinq mises en jeu gagnées sur les sept disputées.
Kucherov a semblé nonchalant du début à la fin de la rencontre. Même s’il a obtenu une bonne occasion de marquer sur un tir de l’enclave, il s’est surtout fait remarquer avec ses passes sans conviction, ses pertes de rondelle et son jeu qui manquait de conviction. Kucherov a d’ailleurs donné une indication de son désarroi lorsque, en fin de période médiane, il a asséné un violent coup de bâton sur la bande après un autre jeu avorté.
Analyste des matchs du Lightning à la radio, le vénérable Phil Esposito ne se gênait pas pour dire que Kucherov faisait bien trop dans la dentelle lundi soir pour obtenir des résultats.
« Il n’y a aucune raison de s’inquiéter du manque de production du trio de Steven (Stamkos) », a claironné Jon Cooper.
« Il reste huit clubs en séries. Ce sont tous de très bons clubs de hockey. Et pour être encore actif à ce stade de la saison, tu dois pouvoir compter sur tes quatre trios. C’est vrai qu’ils n’obtiennent pas tous des temps d’utilisation égaux, mais ils doivent tous contribuer. Ce soir, c’est le trio de Johnny (Tyler Johnson) qui a donné le ton sur les deux fronts, mais nous avons besoin du trio des troisième et quatrième trios tout autant que de celui de Stamkos », a plaidé Cooper.
C’est vrai.
Mais dans un monde où, pour gagner, tes meilleurs joueurs doivent assumer leur titre, il faudra que Stamkos, Kucherov produisent eux aussi si le Lightning veut franchir la deuxième ronde et poursuivre sa quête d’une deuxième conquête de la coupe Stanley.
Il faudrait aussi que le gardien Andrei Vasilevskiy soit un brin plus étanche devant son filet. Dans la victoire lundi, il a redonné espoir aux Bruins et à leurs nombreux partisans venus les appuyer à Tampa, en accordant à Torey Krug un but sur un tir de loin que le gardien du Lightning se devait de stopper. Victime de cinq buts sur les 23 tirs des Bruins lors du premier match, le gardien russe en a accordé deux sur 20 tirs des Bruins lundi.
Des 20 tirs des Bruins, cinq sont venus de la lame du bâton de Patrice Bergeron.