Le baiser de la mort?
LNH mercredi, 4 mai 2016. 17:41 jeudi, 12 déc. 2024. 07:40ST LOUIS – Forts des six buts qu’ils ont enfilés aux dépens des gardiens Antti Niemi et Kari Lehtonen, des 34 mises en échec qu’ils ont assénées et de l’échec avant soutenu qu’ils ont maintenu du début à la fin de la rencontre, les Blues de St Louis ont facilement sorti les Stars de Dallas du match mardi soir. Au sens propre, comme au sens figuré.
Mais en envoyant un baiser soufflé aux joueurs des Stars après la bagarre qui l’a opposé à Curtis McKenzie en toute fin de rencontre, le robuste Ryan Reaves y est allé un peu fort. Peut-être un peu trop. On peut même se demander s’il n’a pas réveillé des Stars qui semblaient alors bien endormis en tournant ainsi le fer dans la plaie.
« Ce n’est pas passé inaperçu », a convenu l’entraîneur-chef Lindy Ruff après l’entraînement des Stars mercredi après-midi.
S’il a admis que son club s’est fait rosser mardi soir, Ruff affichait une confiance certaine à l’endroit de son équipe à l’aube du match crucial de jeudi.
« Nous formons un club fier. Un club qui a plein de ressources. Un club qui a su surmonter les épreuves au cours de la saison et qui a su rebondir après des mauvais matchs ou des mauvaises périodes. Quand je me suis adressé aux joueurs ce matin, je n’ai pas défilé les erreurs qui ont permis aux Blues de gagner hier (mardi). Je suis revenu sur l’importance de contrôler les émotions et de ne pas se laisser abattre par le résultat du troisième match. Est-ce que le défi qui se dresse devant nous est difficile? Bien sûr qu’il l’est. Et c’est normal, car nous croisons un très bon club de hockey et que nous sommes en séries éliminatoires alors que tout est difficile. D’où l’importance d’élever notre jeu au niveau nécessaire. De savourer l’occasion qui s’offre à nous. On a perdu hier. On a perdu par un gros score en plus. Mais ce n’était qu’un match. On gagne demain et la série sera égale et nous aurons l’avantage de la patinoire. Rien n’est encore joué. Il est donc hors de question de se décourager », a martelé l’entraîneur-chef des Stars.
Benn promet des ajustements
S’il faut se fier aux réactions des joueurs des Stars, le message de Lindy Ruff a non seulement été entendu, il a été compris.
À lire également
« Une défaite c’est une défaite. Peu importe le score. Ce qui compte maintenant est notre réaction lors du match de demain (jeudi). Les Blues jouent très bien. Ils ont un très bon système. Ils sont très efficaces. Ce sera à nous de trouver une façon de les déstabiliser et de reprendre le contrôle de la patinoire. Je ne vous dirai pas ce qu’on fera pour rebondir, mais ce sera un gros match. Et je demeure convaincu que nous serons en mesure de nous ajuster assez facilement », a indiqué le capitaine Jamie Benn.
Dans un autre coin du vestiaire des Stars, Jason Demers ruminait encore l’occasion qu’il a ratée en fin de première période alors que son tir dans une cage déserte a frappé la barre horizontale au lieu de se rendre au fond du filet.
« Je n’ai pas eu à attendre la révision. Je savais dès le début que la rondelle avait frappé la barre et non le haut du filet comme le croyait l’arbitre. Je n’avais pas le droit de manquer cette occasion. J’étais seul à quelques pieds du but. Ce jeu a changé le cours du match. C’est clair. Mais on ne peut plus rien changer à ce qui est arrivé hier. Lindy (Ruff) nous a dit d’avoir une mémoire sélective, d’oublier ce qui n’a pas bien été hier. D’avoir du plaisir, de retrouver confiance et c’est ce qu’on doit faire. On a commis beaucoup trop de revirements hier. Il faut revenir au hockey que nous sommes en mesure de jouer. Il faut dicter l’allure du match. Demain (jeudi) ce sera un match crucial. Un match qu’on doit gagner. Mais avec une victoire, on revient à la case départ », assurait le défenseur originaire de Montréal.
Limités à un but mardi soir, les Stars ont une fois encore été blanchis en avantage numérique. « On a été un peu meilleur que lors des deux premiers matchs, mais pas encore assez pour marquer », a indiqué Lindy Ruff qui ne pourra compter sur du renfort jeudi.
Tyler Seguin et Patrick Eaves patinent tous deux à Dallas afin de se remettre des blessures qui les tiennent à l’écart du jeu. Si leur état s’améliore quotidiennement, l’entraîneur-chef des Stars a convenu que Seguin et Eaves ne seront pas disponibles pour la quatrième rencontre de la série.
Confiance tranquille
Dans le camp des Blues, on affichait une confiance tranquille.
« On ne marquera pas six buts tous les soirs. C’est clair. Mais ce ne sont pas nos six buts qui nous ont propulsés vers la victoire hier, c’est la façon dont nous avons joué. Nous avons disputé un match solide dans tous les aspects du jeu et c’est ce que nous devrons faire encore demain pour gagner », a commenté le joueur de centre Paul Stastny qui a piloté un trio très efficace mardi flanqué qu’il était d’Alex Steen et de Troy Brouwer.
S’il a assuré ne pas avoir vu son coéquipier Ryan Reaves envoyer un baiser aux joueurs des Stars en fin de rencontre, le défenseur Alex Pietrangelo a apprécié le fait qu’il se soit porté à sa défense lors d’une mêlée.
« Nous formons un club uni et un geste comme celui qu’il a posé est certainement apprécié », a indiqué le défenseur numéro un des Blues.
Des éloges pour le capitaine
C’est toutefois le leadership du capitaine David Backes qui était souligné à l’unisson par les joueurs des Blues qui ont défilé devant les journalistes pendant l’entraînement facultatif décrété par Ken Hitchcock.
Après dix rencontres de séries ce printemps, David Backes revendique cinq buts et huit points. Il affiche un différentiel de plus-2. Il a asséné 42 mises en échec. Une de moins que Troy Brouwer qui domine à ce chapitre chez les Blues. Huit de moins que Matt Martin (Islanders) et sept de moins qu’Alexander Ovechkin (Capitals) qui dominent tous les patineurs à ce chapitre depuis le début des séries.
« Trois de ses cinq buts sont des buts gagnants depuis le début des séries. C’est le leader dont tout club a besoin pour donner le ton, pour garder le cap », a commenté Alex Pietrangelo.
« Deux buts et neuf mises en échec lors du match de mardi. Ça vous donne une bonne idée de l’envergure du gars. Quand un gars joue comme il le fait, il n’a pas besoin de parler pour inspirer ses coéquipiers. Son jeu parle pour lui. Vous semblez le remarquer davantage depuis le début des séries, mais il n’a pas changé du tout. Il a toujours été un leader aussi imposant cette saison. C’est le gars en direction de qui les autres regardent lorsqu’ils ont besoin d’inspiration », a ajouté Paul Stastny.
« David (Backes) ne reçoit pas les éloges qu’il mérite. Je ne crois pas que les amateurs réalisent tout le sale boulot qu’il accepte d’abattre sur la patinoire pour aider la cause de son équipe. C’est un gars qui donne tout ce qu’il a à offrir à chacune de ses présences. C’est le joueur que tout entraîneur aime diriger parce qu’il n’y a aucune demi-mesure avec lui », a renchéri Ken Hitchcock.
À la dernière année de son contrat, le capitaine des Blues deviendra joueur autonome sans compensation si la direction de l’équipe décide de ne pas lui faire d’offre avant le premier juillet. Si tel est le cas, le gros attaquant de 32 ans représentera une cible de choix pour les équipes en manque d’attaquant de talent, au gros gabarit et doté de caractère. En plein le genre d’attaquant dont le Canadien aurait besoin pour renflouer ses deux premiers trios.
En passant, Scott Mellanby, l’un des associés du directeur général Marc Bergevin était un spectateur attentif lors du match de mardi sur la galerie de presse du Scottrade Center. S’il y était pour évaluer Backes, ses notes seront élogieuses. Mais attention! Avant de sauter à des conclusions hâtives, il est important ici de préciser que Mellanby vit à St Louis et qu’il est donc un habitué de la galerie de presse du domicile des Blues.