Après une saison écourtée de 84 à 48 matchs, tout a basculé au Québec …

La Ligue nationale de hockey semble vouloir vivre des conflits d’une façon régulière et les trois derniers auront laissé des traces importantes.



En effet, depuis 1994–1995, le plus fort circuit de hockey au monde, a vécu pas moins de trois arrêts de travail, perdant un montant d’argent considérable et aiguisant la patience des amateurs un peu partout.

Lors de la saison 1994–1995, un arrêt de travail avait fait en sorte que le circuit avait décidé d’y aller d’un calendrier réduit et avait débuté ses activités à une date aussi tardive que le vendredi, 20 janvier 1995 et le calendrier qui avait été de 84 rencontres en 1992–1993 et 1993–1994 et qui devait être réduit à 82 rencontres à compter de la saison 1994–1995, avait été limité à seulement 48 rencontres.

Pis, la saison régulière avait été prolongée jusqu’au mercredi, 3 mai 1995 et chaque équipe avait disputé 48 matchs, à l‘intérieur de sa propre association, sur une période de 104 jours, l’équivalent d’un peu moins de 15 semaines.

Les séries éliminatoires, qui avait débuté le samedi, 6 mai avaient pris fin le 24 juin 1995, jour de la Fête de la St-Jean-Baptiste, la date la plus tardive de l’histoire du dernier match de la finale de la Coupe Stanley.

Il faut aussi souligner que les Devils du New Jersey avaient causé une surprise en balayant les Red Wings de Detroit en quatre matchs lors de la finale et que cela avait fait en sorte que cette finale prenne fin un plus rapidement, car le 7e et dernier match était prévu pour être disputé le 30 juin !

Un peu plus et le match des étoiles du baseball majeur, qui avait été présenté le mardi, 11 juillet 1995, serait arrivé presqu’au même moment où la finale de la coupe Stanley prenait fin !

Ce fut le début d’une longue agonie pour le Canadien de Montréal …



Cet arrêt de travail de 1994–1995 a été un véritable désastre pour le Canadien de Montréal, car il a connu des ratés régulièrement et avait présenté un rendement plus que décevant de 18–23-7 pour seulement 43 points, terminant au 11e rang dans l’Association de l’Est et ratant les séries éliminatoires pour la première fois depuis la saison 1969–1970.

Le CH avait été vraiment atroce à l’étranger, où il n’avait pu faire mieux qu’un dossier de 3–18-3 pour seulement neuf points en 24 rencontres et deux de ses trois victoires avaient été remportées sur la patinoire des Sénateurs d’Ottawa, qui avaient terminé au dernier rang du circuit, avec une fiche misérable de 9–34-5 pour seulement 23 points en 48 rencontres.

La fin de la saison avait été particulièrement pénible, car le Tricolore avait eu une fiche de 0–3-2 lors de ses cinq dernières rencontres, gaspillant ses chances de prendre part aux séries de fin de campagne.

Cette saison 1994–1995 avait laissé des traces, car au début de la saison 1995–1996, le Canadien avait débuté d’une façon misérable, perdant ses cinq premiers matchs et effectuant des changements au poste de directeur-gérant et entraîneur-chef, le président Ronald Corey avait remplacé Serge Savard et Jacques Demers par Réjean Houle et Mario Tremblay.

Ce duo avait vu le CH se replacer et participer aux éliminatoires en 1995–1996 et en 1996–1997, mais subissant l’élimination dès le premier tour dans les deux occasions et Mario Tremblay avait quitté son poste et avait été remplacé par Alain Vigneault pour la saison 1997–1998.

Cette saison 1994–1995 fut également le signal du hockey défensif à outrance, car les Devils du New Jersey, qui pratiquaient un style de jeu hermétique et qui alignaient un certain Martin Brodeur dans les buts, avaient eu raison de la puissante offensive des Red Wings de Detroit dans la grande finale, ne leur concédant que sept buts dans les quatre matchs et cela s’était retransmis comme la nouvelle façon de gagner la coupe Stanley, soit en jouant d’une façon très défensive et laissant tomber toute la notion de spectacle.

Ce fut également la fin pour les Nordiques de Québec, qui avaient été transférés à Denver



Pour ajouter à cette saison douloureuse pour le Québec en 1994–1995, soulignons qu’en plus d’avoir vu le Canadien de Montréal rater les éliminatoires pour la première fois en 25 ans, on avait également assisté au transfert des Nordiques de Québec, eux qui étaient déménagés à Denver, devenant l’Avalanche du Colorado et cela avait été pénible pour les amateurs, qui avaient supporté leur équipe durant plusieurs années de vache maigre et qui la voyaient quitter alors qu’elle était devenue une puissance du circuit, car elle avait terminée avec un dossier de 30–13-5 pour 65 points en 48 matchs, au premier rang de l’Association de l’Est et au 2e rang du classement général, ne cédant le pas qu’aux Red Wings de Detroit, dont le rendement avait été de 33–11-4 pour 70 points en 48 rencontres.

Pour ajouter aux douleurs des partisans des Nordiques de Québec, soulignons que lors de leur première saison à Denver, l’équipe avait remporté la Coupe Stanley, ce qui avait eu l’effet d’une sorte de trahison envers les amateurs de la vieille capitale.

On avait perdu un total de 468 matchs lors de la saison 1994-1995

Pour illustrer ce que fut le conflit de 1994–1995, qui avait duré 103 jours, du 1er octobre 1994 au 11 janvier 1995, alors qu’il devait y avoir un total de 1092 matchs pour les 26 équipes (84 par formation), on avait annuler 468 rencontres, l’équivalent de 42,86% de cette saison-là, ne disputant que 624 matchs au total.

Le rendement du Canadien est vraiment ordinaire depuis 1994-1995

Le Canadien de Montréal, qui était le club par excellence de la Ligue nationale avec un rendement plus qu’excellent à chaque saison et durant son existence, a eu plus que sa part de difficulté depuis ce conflit, car de 1994–1995 à 2011–2012, il a terminé avec avec un dossier inférieur à ,500 en six occasions et pis, il a raté les éliminatoires sept fois en 17 saisons (excluant celle de 2004–2005, alors qu’un lock-out avait annulé toute la campagne), alors qu’il n’avait raté les éliminatoires que huit fois de 1917–1918 à 1993–1994.

Cette excellence avait été particulièrement évidente de 1948–1949 à 1993–1994, car le Tricolore avait participé aux éliminatoires dans 45 des 46 saisons, ratant ce rendez-vous seulement une fois, en 1969–1970 et il avait été victime d’une injustice, car il avait terminé avec 92 points en 76 rencontres.

L’an dernier, la Sainte Flanelle a terminé au dernier rang de toute l’Association de l’Est et au 28e rang du classement général de la LNH.

Que nous réserve l‘avenir, suite au présent conflit ?

Assisterons-nous à la résurrection du Canadien de Montréal et au retour des Nordiques de Québec, dans la vieille capitale ?

SAISON---PJ-PTS-MOY.-ÉLIMINATOIRES

1994–1995-48 — -43 — (,448) — Aucune participation

1995–1996-82 — -90 — (,549) — Éliminé au premier tour

1996–1997-82 — -77 — (,470) — Éliminé au premier tour

1997–1998-82 — -87 — (,530) — Éliminé au deuxième tour

1998–1999-82 — -75 — (,457) — Aucune participation

1999–2000-82 — -83 — (,506) — Aucune participation

2000–2001-82 — -70 — (,427) — Aucune participation

2001–2002-82 — -87 — (,530) — Éliminé au deuxième tour

2002–2003-82 — -77 — (,470) — Aucune participation

2003–2004-82 — -93 — (,567) — Éliminé au deuxième tour

2005–2006-82 — -93 — (,567) — Éliminé au premier tour

2006–2007-82 — -90 — (,549) — Aucune participation

2007–2008-82 — 104 — (,634) — Éliminé au deuxième tour

2008–2009-82 — -93 — (,567) — Éliminé au premier tour

2009–2010-82 — -88 — (,537) — Éliminé au troisième tour

2010–2011-82 — -96 — (,585) — Éliminé au premier tour

2011–2012-82 — -78 — (,476) — Aucune participation

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