Au printemps dernier, Cédric Paquette n’a pas tardé à se faire remarquer par sa hargne et sa combativité lors de l’affrontement en première ronde éliminatoire face au Canadien. Après un détour dans la Ligue américaine en début de saison, où il a retrouvé son arsenal, il contribue à l’excellent départ du Lightning de Tampa Bay.

Fort d’une fiche de 15-6-2, la troupe de l’érudit Jon Cooper se retrouve au cœur d’une lutte intéressante avec le Tricolore pour le sommet de la division Atlantique. Motivé par de grandes ambitions, le Lightning - qui vient d'expédier Eric Brewer à Anaheim - n’a pas l’intention de laisser la formation montréalaise se détacher.

« C’est clair qu’on veut s’installer en première place. On vise une progression tout au long de la saison et une constance dans notre rendement. On va batailler ferme pour ce rang en vue des séries », a reconnu l’attaquant de 21 ans qui se fait moins taquiner par son entourage à propos de la rivalité avec Montréal.

Le Lightning semblait en plein contrôle de ses moyens depuis la fin octobre avec une récolte de huit victoires en dix rencontres, mais deux revers de 5 à 2 face aux Islanders et aux Maple Leafs sont venus relativiser les choses.

Depuis, l’équipe de l’imposant gardien Ben Bishop a repris son aplomb avec deux victoires et le retour imminent de Victor Hedman - qui n’a pas joué depuis le 18 octobre – laisse entrevoir toute une compétition avec le CH.

« Dès le début du camp d’entraînement, notre entraîneur voulait qu’on soit une équipe fiable défensivement parce que ce sont elles qui gagnent les championnats. On a éprouvé des ennuis dernièrement, mais on s’est replacé sur la bonne voie et on sera vraiment en contrôle avec Hedman », a témoigné le patineur originaire de Gaspé.

En un coup d’œil aux statistiques, on peut confirmer que le Lightning éprouve encore certaines carences défensives sans Hedman, mais elles sont souvent compensées par l’attaque la plus productive du circuit Bettman avec 81 buts. Bien sûr, l’as marqueur Steven Stamkos n’est pas étranger à cette réussite avec 15 buts à son compteur, mais les succès de l’équipe ne reposent pas uniquement sur ses épaules.

« On est bon à toutes les positions et on peut se fier sur quatre trios équilibrés. Dans le fond, on mise sur trois gros trios offensifs et une quatrième unité qui peut ajouter sa touche », a indiqué Paquette en vantant la contribution sur le plan offensif des défenseurs Anton Stralman et Jason Garrison sans le pilier qu’est Hedman.

Cédric PaquetteAprès Stamkos et Ryan Callahan, le troisième rang des buteurs appartient à Nikita Kucherov qui a touché la cible à huit occasions. Paquette savait que ça n’allait pas tarder dans son cas.

« Il a tellement de talent, ses mains sont incroyables. Il lui manquait seulement un peu de constance et de travail pour exceller de cette façon », a confié celui qui récolte ses buts grâce à d’autres qualités.

Une compétition qui n’en est pas une avec Drouin

Au plan personnel, Paquette a frappé fort à son 11e match dans la LNH en inscrivant ses deux premiers buts en carrière dans un triomphe face aux Flames de Calgary (photo).

Le Québécois a fait honneur à son surnom amusant de « Dump Truck » (camion à benne) en marquant grâce à son acharnement. Tandis que Stamkos représente la Ferrari ou la Porsche – c’est comme vous préférez – Paquette est associé à ces camions qui n’ont pas vraiment de style, mais qui sont appréciés pour leur énorme puissance et capacité de production.

« Ça fait un petit bout que ça roule cette histoire, je trouve ça bien drôle et c’est un peu vrai », a répondu Paquette en soulignant qu’il n’a aucune gêne à ramasser les buts « vidanges ».

Auteur de cinq buts, Paquette gagne surtout la confiance de ses entraîneurs par sa contribution défensive.

« Ça va bien, je commence à démontrer que je suis prêt pour la LNH. Avec de la confiance, je suis capable de suivre le rythme avec ces joueurs. Je suis plus à l’aise et j’obtiens plus de responsabilités dans des rôles défensifs », a mentionné celui qui est employé régulièrement en infériorité numérique.

Paquette a toutefois eu besoin d’un séjour à Syracuse dans la Ligue américaine pour revenir en force.

« Il fallait que je retrouve ma confiance », a-t-il admis sans détour. « Ça m’a permis de récolter des points et d’être utilisé plusieurs minutes. L‘effet a surtout été bénéfique mentalement et j’étais prêt à mon retour. » Cédric Paquette

Cooper l’aide dans sa progression et la recette semble fructueuse.

« Il a commencé à m’utiliser graduellement pour que je sois plus à l’aise et il me donne plus de mandats dernièrement », a décrit celui qui a enfin pu choisir son numéro, le 13, après avoir hérité du 54 la saison dernière.

En raison de la profondeur en attaque, la présence de Paquette a parfois mené à l’exclusion de Jonathan Drouin de la formation. En somme, quelques joueurs du Lightning doivent parfois sauter leur tour selon les besoins des entraîneurs face à l’adversaire du jour.

« On essaie de ne pas trop laisser ce genre de compétition s’installer. Ça se déroule assez bien pour lui et l’entraîneur le coach lui demande d’être plus responsable défensivement donc il travaille beaucoup là-dessus. Je suis loin d’être inquiet, les points vont s’accumuler très rapidement quand il sera plus confortable », a conclu Paquette avec optimisme à propos du troisième choix au repêchage de 2013 qui a cumulé un but et huit aides en 16 matchs.