Jon CooperCHICAGO - Samedi soir, un puissant orage s’est abattu sur la région de Chicago juste avant la partie des Blackhawks et on pourrait interpréter ceci comme un présage qui les attendait alors que la foudre du Lightning de Tampa Bay s'est manifestée en fin de match pour arracher la victoire 3-2 en fusillade.  

Avant que Martin St-Louis ne réduise l’écart à 2-1 à mi-chemin au dernier tiers, les éclairs les plus menaçants avaient été vus dans le ciel de la ville de l’Illinois et non sur la patinoire du United Center. La troupe de Jon Cooper n’avait pu décocher un seul tir au but en première période (39-16) et elle avait été nettement dominée dans l’ensemble.  

Cette rencontre s’avère un exemple de la persévérance qui sera nécessaire pour le Lightning car tout un mandat attend ce clan cette saison à la suite d’une dernière campagne décevante à plusieurs niveaux ce qui a coûté le poste d’entraîneur-chef à Guy Boucher.

Son successeur n’a pas été en mesure de renverser la vapeur avec une fiche de 5-8-3 pour compléter le calendrier régulier au 28e rang de la LNH. Rien pour lui faciliter la tâche, sa bande est confrontée à un début des plus exigeants pour sa première saison complète à la barre de la formation floridienne.

Au cours des neuf premiers matchs, le Lightning doit notamment se mesurer deux fois aux Bruins et aux Blackhawks en plus d’affronter les Penguins, les Kings et le Wild!

« On aborde le tout un match à la fois car le début n’est pas facile, mais c’est quand même une bonne manière de savoir où ton équipe se situe », a avoué Martin St-Louis, le nouveau capitaine de cette équipe, qui a relancé les siens samedi.

« C’est un honneur peu importe l’âge d’être nommé capitaine. Je ne pense pas que ça va changer mon rôle sur l’équipe, mais j’en suis fier et je vais essayer de porter le C du mieux que je peux », a convenu l’athlète de 37 ans qui a dominé tous ses pairs la saison passée avec 60 points.

St-Louis et ses coéquipiers se disent encouragés par le rendement déployé tôt dans la saison. Si les Bruins n’avaient pas marqué deux buts en infériorité numérique jeudi, le Lightning aurait été dans le coup jusqu’à la fin à ses deux premières sorties contre des puissances du circuit Bettman.

« C’est un nouveau début avec un nouvel entraîneur et de nouveaux joueurs. On a tourné la page et on veut entrer dans les séries comme toutes les autres équipes », a insisté l’athlète qui a déjà cumulé 912 points en 980 parties dans la LNH.

« C’est certain que nous pouvons mieux faire que la dernière saison. On a vu de très belles choses dès le premier match. L’année est encore jeune donc il faut corriger quelques éléments et on travaille là-dessus », a déclaré Pierre-Cédric Labrie, qui se fait un plaisir de veiller sur la sécurité de St-Louis et des autres piliers du club.

Durant la saison écourtée de 2013, le Lightning a concédé un énorme total de 150 buts et seulement quatre équipes n’ont pu faire mieux à ce sujet. Étant donné que l’unité défensive n’a pas subi de changements très importants, les joueurs espèrent que Cooper pourra solutionner ce problème.

« C’est un grand leader qui rassemble les joueurs, il garde les choses simples et tout le monde est sur le même pied d’égalité. Les chouchous, ça n’existe pas avec lui, nous avons tous un rôle et il le fait comprendre à chacun », a décrit Labrie qui continue de défendre son poste match après match.

Frantz JeanGrande responsabilité pour le dernier entraîneur québécois

Après les départs de Boucher, Martin Raymond et Daniel Lacroix, un seul entraîneur québécois a conservé son poste avec le Lightning et il l'occupe dans une fonction névralgique. Frantz Jean (en arrière-plan sur la photo) a convaincu Steve Yzerman, le vice-président et directeur général, ainsi que Cooper de le retenir à la supervision des gardiens de l’organisation.

« C’est sûr que c’est un peu différent et que ça parle un peu moins français! Mais je connaissais Jon très bien pour avoir travaillé avec lui dans Ligue américaine et j’avais gagné une coupe Calder avec lui à Norfolk. Je connaissais aussi les deux autres adjoints et Rick Bowness puisqu’il travaillait (à Vancouver) avec Roland Melanson, l’un de mes bons amis », a confié l’ancien gardien de la LHJMQ.

Jean a reçu un vote de confiance pour poursuivre son travail amorcé à sa nomination en septembre 2010. 

« On a implanté un plan à propos des gardiens il y a trois ans et on perçoit une évolution. On a établi une base intéressante et il faut continuer le processus parce qu’on ne peut pas tricher avec des jeunes gardiens », a dévoilé Jean, qui s’est joint au Lightning après 10 années avec les Wildcats de Moncton.

Jean se retrouve avec deux imposants gardiens au potentiel intéressant entre ses mains en Ben Bishop (26 ans) et Anders Lindback (25 ans) . Les dirigeants ont établi qu’ils allaient amorcer la saison en utilisant leurs deux protégés pour ensuite identifier celui qui méritera les commandes.

« Lindback a obtenu le premier départ car il l’a mérité, mais Bishop a aussi connu un bon camp et on veut progresser de façon adéquate avec les deux athlètes », a raconté le père d’un garçon.

« Le poste de numéro un est très ouvert et on savait que les deux gardiens se partageraient les deux premiers matchs. Nous avons deux gardiens numéro un avec nous et ils finiront par se séparer avec le temps », a jugé Cooper qui a sûrement apprécié la superbe prestation de Bishop contre Chicago.

Anders LindbackOutre le fait qu’ils ressemblent à des tours jumelles en raison de leur gabarit respectif de six pieds sept pouces et six pieds six pouces, Bishop et Lindback (photo à droite) utilisent des styles passablement différents.

« Lindback réagit davantage dans son filet alors que Bishop est plus conservateur et il se laisse frapper par la rondelle. Lindback utilise plus ses mitaines et son bâton pour faire des arrêts. Je dirais que c’est la principale différence », a identifié Jean qui s’attend à voir Carey Price connaître du succès sous la supervision de Stéphane Waite qu’il considère comme une référence dans le domaine. 

Avec son expérience, Jean n’a pas besoin qu’on lui fasse un dessin, il comprend très bien qu’une tâche cruciale repose sur ses épaules. 

« On a tous nos responsabilités dans l’équipe. En ce qui concerne les gardiens, ils doivent mieux jouer pour donner une chance à notre équipe de gagner des matchs; c’est le pas que nous devons franchir cette année », a conclu le sympathique entraîneur qui risque d’être encouragé par ce premier triomphe.