Peu importe nos allégeances ou notre côté partisan, personne ne peut demeurer insensible ou indifférent à tout ce tapage médiatique entourant les commotions cérébrales au sein de la Ligue nationale de hockey et des autres circuits, tant au niveau professionnel qu’amateur.

D’un côté, les hautes instances semblent vivre dans le déni ou dans un monde parsemé de demi-vérité. On ne cesse de jouer à l’autruche et de garder la tête dans le sable sur des évènements du passé, là où la culture de la « game » était passablement différente par rapport à celle d’aujourd’hui.

Or, il demeure quand même un niveau de risque élevé en raison des modifications apportées à certaines règles de jeu, dont l’abolition de la ligne rouge en territoire central, et en raison du fait que la vitesse du jeu ne cesse de croître, alors que le temps et l’espace de manœuvre sont réduits à leur strict minimum.

Faute avouée à moitié pardonnée. Malheureusement ce vieil adage ne semble pas faire nécessairement partie du vocabulaire ni des décideurs de la Ligue nationale, ni de certains propriétaires influents de ce circuit. Un circuit qui aurait grandement besoin de s’actualiser à la réalité et aux avancés d’aujourd’hui.

En contrepartie, de penser un seul instant que l’abolition des bagarres est la solution de tout ce qui entoure cet épineux dossier des commotions cérébrales serait de l’aveuglement volontaire.

Surtout dans le contexte d’aujourd’hui où de moins en moins d’organisations font appel à ce type de joueurs. À l’époque, ces joueurs agissaient à titre de pompiers pour éteindre les feux. Ils avaient donc leur raison d’être pour effectuer ce sale boulot, car pour plusieurs, ils méritaient la reconnaissance du milieu, en raison des abus de certains agitateurs qui se permettaient une trop grande liberté au niveau de la surface glacée.

Dans la réalité d’aujourd’hui, avec une meilleure connaissance des causes et mieux informé sur les impacts et dommages collatéraux potentiels que cela peut causer sur le court, moyen et long terme, tout cela représente déjà un pas vers l’avant pour les athlètes.

En renonçant à un retour à la compétition la semaine dernière, Clarke MacArthur a posé un geste courageux. À la suite de ses propos lors d’un point de presse, il a évoqué le côté noir et obscur qu’il a vécu dans les derniers mois. L’ouverture de celui-ci et la teneur de ses dires est un exemple des plus concrets sur une prise de conscience qui « semble » de plus en plus présente chez les athlètes d’aujourd’hui.

De l’autre côté de la médaille, en mentionnant publiquement que si sa propre formation avait été engagée dans une lutte pour une place en séries, il aurait tenté de convaincre les dirigeants de le laisser jouer, il témoigne assez clairement les états de pensées d’une forte majorité des joueurs évoluant au sein de la LNH encore à ce jour

Prenons l’exemple de Claude Giroux (Philadelphie), qui pas plus tard que la semaine dernière, a laissé place au doute sur la nature réelle de sa blessure, alors que sa formation est au cœur d’une lutte sans fin pour une place en séries éliminatoires, et ce, même s’il était tout à fait conscient des problèmes de santé reliés à ce type de blessure et des impacts futurs néfastes dans le cas de récidive, qui sont encore plus dommageables pour le cerveau.

Tout en reconnaissant les risques du métier, MacArthur a confirmé que l’un des pires ennemis du « commotionné » demeure le « commotionné » lui-même. Chacun en bout de ligne a sa propre part de responsabilités face aux risques et symptômes potentiels de ce type de blessure.

Un état de pensée qui je dis bien « peut-être » fait partie du quotidien des joueurs pour qui la LNH représente leur gagne-pain, dans un milieu où le côté business et compétitif n’a jamais été aussi présent. On le sait, les carrières sont de courte durée et cela tend à influencer la prise de décisions. Or, au niveau du hockey amateur cela ne devrait jamais faire partie de l’équation dans la réflexion d’un retour ou non dans l’action. Mais encore aujourd’hui, nous voyons beaucoup trop de cas de la sorte malheureusement.

Sans vouloir être un briseur de rêves chez les plus jeunes du hockey mineur, il ne faut jamais perdre de vue le fin pourcentage, évalué à moins de 1 %, des hockeyeurs pour qui le rêve de la LNH semble être accessible. C’est un peu comme gagner à la loterie, car au-delà du potentiel et de se retrouver à la bonne place au bon moment, il y a certainement le facteur chance qui entre en ligne de compte.

À tort ou à raison pour certains, une des innovations du hockey québécois au cours des deux dernières années a été de mieux encadrer les hockeyeurs de 13 et 14 ans sur l’application de la mise en échec. On a tenté de faire comprendre aux jeunes les objectifs de celle-ci, question de sécuriser davantage la pratique de ce sport.

Deux bilans pour le prix d’un

Même s’il en a tous les droits, il reste tout de même difficile de comprendre le moment choisi par le propriétaire des Sénateurs, Eugene Melnyk, pour sa sortie publique, l’expression de ses états d’âme et de ses frustrations entourant le rendement plus que brouillon de son équipe cette saison et la non-participation aux prochaines séries éliminatoires.

Bryan MurrayLe directeur général Bryan Murray a pris le temps de rajouter du bois dans le poêle, mais de façon plus posée et modérée lors du récent voyage de la formation ottavienne la semaine dernière. Au risque de me tromper, des propos qui laissent présager un retour de celui-ci dans ses fonctions actuelles de DG. Quitter le navire ne semble pas faire partie de ses options.

En se faisant plus que discret sur le travail de ses hommes de hockey, il n’en demeure pas moins qu’une évaluation des plus serrée se pointe à l’ordre du jour, question de rectifier le tir sur cette franchise en quête de sa propre identité pour les années futures et du leadership brouillon de cette formation qui mérite un sérieux questionnement.

La bonne nouvelle dans tout ce branle-bas de combat, c’est que les médias affectés à la couverture des Sénateurs auront l’opportunité d’assister à un 3e post-mortem pour le prix de deux dans moins d’une semaine, lors de la conclusion de la présente saison. Situation inhabituelle, mais qui demeura tout de même intéressante pour la suite des choses.

On devrait en connaître davantage sur les intentions de Murray sur le statut des entraîneurs, le dossier entourant le renouvellement de contrat de Mike Hoffman et le grand désir d’acquérir un attaquant top-6, de même qu'un 5e ou 6e défenseur de profondeur avec expérience.

Beaucoup de choses qui ne se règleront pas en un seul claquement des doigts. Toute cette situation nous fait comprendre qu’entre le rêve et la réalité, il y a un monde de différence.

À suivre!