BROSSARD, Qc - La solution aux ennuis offensifs du Canadien se trouve peut-être du côté de Calgary, où le président des Flames Brian Burke a entamé une campagne en faveur de l'augmentation des dimensions des patinoires de la LNH.

C'est le réputé journaliste de TSN Bob McKenzie qui a révélé plus tôt cette semaine la démarche de Burke pour faire passer les patinoires du circuit Bettman de 85 pieds de largeur à 90, en conservant une longueur de 200. Pour prouver le sérieux de la démarche, Burke a notamment laissé savoir que sa proposition avait la faveur du vice-président senior des Red Wings de Detroit, Jimmy Devellano.

Burke ne voudrait cependant pas adopter les dimensions internationales (200 pieds par 100 de largeur), qui sont trop imposantes, selon lui. Certaines surfaces glacées de 92 à 94 pieds de largeur existent déjà en Finlande, ainsi qu'à diverses universités américaines, notamment l'Agganis Arena de l'Université de Boston, où les équipes de la LNH s'entraînent parfois en prévision d'un match contre les Bruins.

L'objectif avoué de cette démarche, qui pourrait être adoptée d'ici quelques années, est d'améliorer la qualité du spectacle, en favorisant davantage la vitesse et en allouant plus d'espace aux joueurs talentueux. En conséquence, les chances de marquer seraient décuplées. Ainsi, des équipes comme le Tricolore seraient avantagées.

Dans le vestiaire du Canadien jeudi matin, la plupart des joueurs sondés ont déclaré qu'ils étaient en faveur de tout ce qui pourrait améliorer la qualité du spectacle. Étonamment, même le gardien de but Ben Scrivens voit ces changements d'un oeil favorable.

« Le jeu est différent (sur une patinoire surdimensionnée), il est davantage axé sur la possession de la rondelle, a expliqué Scrivens, qui a notamment gardé les buts du Canada lors des Championnats du monde de hockey au Bélarus en 2014. Ce serait différent, et les bons joueurs pourraient faire beaucoup plus de dommage, mais je crois qu'on pourrait tous s'y adapter. »

Scrivens prône toutefois la prudence dans cette démarche, qui pourrait entraîner selon lui des conséquences insoupçonnées.

« Vous vous rappelez, quand la ligue a aboli la ligne rouge au centre de la patinoire pour ouvrir le jeu?, a questionné Scrivens. Ç'a ouvert la porte à l'accrochage, mais également aux mises en échec encore plus violentes au centre de la patinoire. Il y a eu une hausse des commotions cérébrales à cause de ça.

« Je crois donc que l'idéal, ce serait de l'essayer pendant l'été, ou même la saison prochaine dans la Ligue américaine de hockey, a-t-il ajouté. Je ne m'attends pas à ce que ce soit adopté d'ici un an ou deux, mais je suis ouvert à cet exercise. »

Le hic, c'est que la plupart des amphithéâtres de la LNH ne sont pas configurés pour accueillir des patinoires de plus de 85 pieds de largeur. En conséquence, la suggestion de Burke créérait une ligue hétérogène, comme à l'époque du Boston Garden, du Chicago Stadium ou du Memorial Auditorium de Buffalo.

Pour le défenseur Mark Barberio, tout ceci n'est qu'un faux débat. Selon lui, une ligue peut très bien connaître du succès sans être uniforme. Barberio a d'ailleurs rappelé l'époque où il évoluait pour les Wildcats de Moncton, dans la LHJMQ, alors qu'il a disputé trois ou quatre matchs sur la patinoire du Centre Georges-Vézina de Chicoutimi, la seule qui soit de dimension olympique dans le circuit Courteau.

« Il y a une adaptation à faire, mais elle n'est pas si difficile. (Dans la LNH) c'est sûr qu'il y aurait plus d'espace et des gars rapides comme Patrick Kane ou Sidney Crosby en profiteraient grandement », a convenu le rapide patineur montréalais.

« Au bout du compte, on fait ce qui est le mieux pour les partisans, a ajouté Scrivens. Peu importe ce que les gardiens, les joueurs et les entraîneurs veulent, nous sommes dans l'industrie du divertissement, donc il faut écouter les partisans et leur offrir ce qu'ils veulent. »