Rien ne va plus pour les champions de la Coupe Stanley. Les Kings de Los Angeles devront vite se mettre en marche, sinon ils seront exclus d'une participation aux séries éliminatoires l'année suivant leur conquête.

La dernière équipe de la LNH qui a été victime d'une pareille dégringolade sont les Hurricanes de la Caroline, triomphants en 2006 mais écartés de la danse du printemps en 2007.

La saison est loin d'être terminée, et on ne doit pas mésestimer la capacité de résilience des doubles champions de la coupe dans les trois dernières années. Mais ils ont mal amorcé le dernier droit de la saison, au retour de la pause du match des étoiles.

Ayant subi six défaites en sept matchs et neuf dans leurs 11 derniers, les Kings pointent en 12e place de l'Association Ouest sur les 14 équipes au total. Mais ils demeurent dans le coup, à cinq points de l'équipe de huitième rang, les Flames de Calgary.

« Nous sommes dans le pétrin, a affirmé le défenseur Matt Greene, à l'issue de la défaite de 4-0 des siens à Washington, mardi. Il nous faut trouver une façon de redresser la barque. »

Les Kings doivent absolument améliorer leur rendement à l'étranger, où ils montrent une piètre fiche de 5-11-6 - la troisième pire de la LNH.

« Ce n'est pas bon », ne peut que constater le capitaine Dustin Brown.

L'entraîneur Darryl Sutter a fait fi de sa résolution d'éviter de blâmer ses troupiers, en pointant du doigt deux vétérans pour la défaite de mardi: le capitaine Brown et Jarret Stoll, un autre attaquant.

Les Kings commenceraient-ils à ressentir le poids de tous les matchs importants ou sans lendemain qu'ils ont disputés au cours des dernières saisons? Brown a parlé d'un manque d'émotivité, mardi.

« Nous devons être plus engagés émotivement dans les matchs », a-t-il mentionné.

« Nous ne sommes pas la même équipe (qu'au cours des dernières saisons), a élaboré Sutter. Nous parvenons à nous tirer d'affaire à domicile, mais c'est plus compliqué sur la route. »

Les Kings n'affichent pas la même efficacité en défense en raison des pertes de Willie Mitchell, qui a paraphé un contrat avec les Panthers de la Floride avant cette saison, et de Slava Voynov, qui est sous le coup d'une suspension pour une affaire de violence conjugale. Drew Doughty est surutilisé et les autres défenseurs n'ont pas répondu à l'appel.

À l'attaque, le renvoi de Mike Richards dans la Ligue américaine dernièrement n'est rien pour arranger les choses. L'absence d'un deuxième joueur de centre de qualité permet aux rivaux des Kings d'apporter une surveillance plus particulière à Anze Kopitar, principalement à l'étranger où Kopitar n'a amassé que sept de ses 31 points cette saison. Il montre de plus un dossier en défense de moins-13 à l'étranger et de plus-6 à domicile.

Sutter a fait remarquer qu'il n'est évidemment pas trop tard afin d'orchestrer une remontée au classement, mais que les joueurs ne doivent pas verser dans la pensée magique en se convaincant qu'ils vont réussir parce qu'ils l'ont déjà fait.

Le cas Justin Williams

Si les Kings ne secouent pas leur torpeur bientôt, il sera intéressant de voir s'ils seront tentés de se départir de Justin Williams. Le vétéran attaquant pourrait obtenir le statut de joueur autonome sans compensation à la fin de la saison, et les Kings ont déjà de la difficulté à respecter le plafond salarial.

L'ailier droit naturel intéresserait sûrement plusieurs équipes aspirant aux grands honneurs. Il cadrerait parfaitement en tout cas dans le groupe des six premiers attaquants du Canadien. Le directeur général Marc Bergevin pourrait-il être tenté de « louer » ses services, comme il l'a fait avec Thomas Vanek, la saison dernière?

Williams, âgé de 33 ans, a remporté la coupe chez les Hurricanes en 2006 et deux autres fois dans l'uniforme des Kings. Il est à son mieux quand l'enjeu est important. L'an dernier, il a mérité le trophée Conn Smythe, à titre de joueur par excellence des séries.

Cette saison, il présente un dossier de 13 buts et de 12 aides en 49 matchs.