Non, ce n'est certainement pas la fin dont rêvait Vincent Lecavalier.

Au sein des Kings de Los Angeles, une équipe remplie de promesses et d’espoir à l’aube du tournoi printanier de la LNH, le grand Québécois pouvait se permettre de rêver à une deuxième conquête de la coupe Stanley.

Lecavalier a toutefois croisé la route des Sharks de San Jose, qui ont finalement vaincu leurs démons face à leurs rivaux californiens et ainsi mis un terme à sa carrière dès le premier tour éliminatoire.

Une triste fin direz-vous? Peut-être, mais en promettant aux Kings de se retirer au terme de la saison lorsqu’ils ont fait son acquisition des Flyers de Philadelphie, Lecavalier a pu conclure son aventure de 17 saisons dans la LNH sur la patinoire plutôt que sur une galerie de presse.

Dans les circonstances, ce dénouement est néanmoins positif.

En pensant relancer sa carrière en signant un contrat de cinq ans d’une valeur de 22 millions $ avec les Flyers en 2013, Lecavalier s’est plutôt rapproché de la retraite. Les attentes générées par ce pacte étaient alors peut-être trop élevées pour un joueur qui, bien qu’encore capable de contribuer aux succès d’une équipe, commençait à ralentir.

Et malheureusement pour lui, les Flyers ont rapidement perdu patience avec lui, l’éloignant petit à petit de la surface glacée et de l’action.

Les Kings lui ont toutefois offert une ultime opportunité de contribuer et de prouver qu’il y a encore de la place dans le circuit Bettman pour un joueur comme lui.

Certes, on ne peut pas lui demander de remplir le même mandat qu’il avait à ses belles années à titre de capitaine du Lightning de Tampa Bay. Mais à l’image des Jarome Iginla et Shane Doan, notamment, Lecavalier a encore beaucoup à offrir sur le plan du leadership et dans un rôle plus effacé.

Si Iginla et Doan jouent encore et parviennent à prolonger leur carrière, c’est qu’ils font preuve d’une discipline irréprochable, ce que possède aussi Lecavalier. Dans de bonnes circonstances, ce dernier serait encore d’une utilité pour certaines équipes de la LNH, spécialement celles misant sur plusieurs jeunes joueurs.

Un ambassadeur

Bien qu’il sera selon toutes vraisemblances contraint d’accrocher ses patins trop prématurément à son goût, Lecavalier pour le faire avec le sentiment du devoir accompli.

Lecavalier a sans aucun doute fait sa marque dans la LNH, en plus de contribuer au développement et à l’essor du hockey en Floride. À une époque où le Lightning en avait besoin, Lecavalier a offert leadership et crédibilité à une jeune franchise qui tardait à embrayer en deuxième et troisième vitesse.

Certes, le propriétaire du Lightning à l’époque, Art Williams, lui a mis beaucoup de pression sur les épaules en le qualifiant de « Michael Jordan du hockey » au moment de le repêcher au tout premier rang en 1998. N’empêche, Lecavalier n’a en définitive pas été étouffé les attentes placées à son endroit.

C’est ainsi qu’il a su marquer son époque et s’élever parmi les meilleurs hockeyeurs québécois de sa génération.

Est-ce assez pour que les portes du Temple de la renommée s’ouvrent devant lui un de ces jours? Voilà une question à laquelle il est très difficile de répondre. Je lui souhaite sincèrement, comme à tout joueur qui le mérite, mais il y a beaucoup de compétition et très peu d’élus. C’est sans compter que c’est souvent une question de timing, à savoir quels sont les autres candidats au même moment.

Surprise et déception

En terminant, un mot sur le premier tour éliminatoire dans la LNH. D’emblée, je l’admets, je ne m’attendais pas à ce que les Islanders de New York éliminent les Panthers de la Floride. Ces derniers étaient sur leur erre d’aller, ce qui laissait présager à tout le moins une victoire en première ronde.

Il faut cependant rendre crédit aux Islanders et John Tavares, qui a connu une excellente série et surtout un dernier match impressionnant. Les grandes vedettes trouvent toujours le moyen de s’élever dans les moments les plus critiques et c’est-ce qu’il a fait en marquant deux fois pour propulser les siens au tour suivant.

Un luxe dont ne pourront jouir les Kings, que je considérais comme des prétendants aux grands honneurs. Les Sharks leur ont toutefois alloué que très peu de chances de marquer, si bien qu’ils figurent dorénavant parmi les équipes favorites.

Dans l’Est, j’ai bien hâte de voir la série qui opposera les Capitals aux Penguins, et bien sûr, Alexander Ovechkin à Sidney Crosby. Avec la façon dont les Penguins jouent depuis la fin de la saison et en séries, ces derniers ont leurs chances, à condition que leurs gardiens tiennent le coup.

Par ailleurs, est-ce finalement l’année des Blues, qui ont mis fin à une série d’insuccès au premier tour en ayant le dernier mot sur les Blackhawks de Chicago? C’est ce que nous verrons, car pour l’instant, un duel Blues-Sharks en finale de l’Ouest se profile à l’horizon.

*Propos recueillis par RDS.ca